Publié le 1 Oct 2012 - 14:58
L'ARABIE SAOUDITE AYANT REFUSÉ DES SLOTS À AIR ALGÉRIE

1 000 à 2 000 pèlerins menacés de rester à Dakar

 

 

Pour des centaines de Sénégalais qui se voient déjà «Hadj» ou «Adja», les difficultés liées à l'incapacité de Sénégal Airlines à assurer à elle seule le transport aux Lieux saints de l'islam pourraient signifier blocage à Dakar. Faute d'avion. Du coup, après le désistement d'Air Algérie, Turkish Airlines revient dans le jeu et se pose comme recours, selon le directeur de l'aviation civile, qui rassure.

 

 

Des embrouilles en perspective dans l'organisation du pèlerinage aux Lieux saints de l'islam alors que le premier vol pour La Mecque doit quitter Dakar demain mardi 2 octobre. Selon nos informations, «1 000 pèlerins sénégalais», «2 000» selon d'autres sources très au fait du dossier transport, «risquent de rester à Dakar, faute d’avion.» Pour cause, nous explique-t-on, “des voyagistes privés avaient fait leurs réservations au niveau d'Air Algérie. Mais cette compagnie s’est vu refuser par l’Arabie Saoudite les slots (NDLR : autorisations d'atterrissage délivrées par le royaume à l'occasion du Hadj) qui lui auraient permis de convoyer des Sénégalais“. Une situation qui risque de troubler le pèlerinage 2012, au vu de l’intérêt que nos compatriotes accordent à ce cinquième pilier de l’islam.

 

Mais, selon le Directeur général de l’agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie (ANACIM), Atoumane Fall, il y a toujours des moyens d’aller en Arabie saoudite, même si Air Algérie ne peut plus convoyer ces 1000 pèlerins. «Ce n’est pas exactement cela», rectifie-t-il. «Il s’agit des voyagistes privés qui sont libres de chercher la compagnie par laquelle ils veulent voyager. Ils se sont retournés vers Air Algérie qui nous a envoyé une demande de transport de pèlerins vers Médine. Donc nous avons accepté à hauteur de quatre vols. Maintenant, les slots n’ont pas été obtenus», dit-il en guise de version officielle.

 

Selon nos informations, c'est la compagnie Sénégal Airlines qui n’est plus en mesure de convoyer ces 1 000 à 2 000 pèlerins. Mais le directeur de l’Anacim rassure que ces pèlerins ne seront pas lésés. «Au niveau du gouvernement, on ne va pas tolérer qu’un pèlerin qui veut aller à La Mecque reste à Dakar. Nous allons les accompagner suivant le mode de transport qu’ils vont choisir et suivant les conditions que cette compagnie va négocier.» Selon Atoumane Fall : «Sénégal Airlines dispose à l’heure où je vous parle (NDLR : hier après-midi) de deux vols de 300 places chacun.» En plus, a révélé notre interlocuteur, «une autorisation va même être octroyée à la compagnie Turkish Airlines» pour mieux assurer le transport intégral des pèlerins.

 

Cependant, un certain malaise persiste autour de l'organisation du pôle transport du pèlerinage de cette année. En effet, les voyagistes privés auraient refusé le planning qui a été proposé par Sénégal Airlines. Ce planning, qui s'étale du 15 au 18 octobre, est un délai jugé trop court par ces privés. «Les Sénégalais n’ont jamais quitté Dakar à cinq jours du Hajj pour aller directement à Mouna sans passer d’abord à Médine pour y séjourner», s’insurge un acteur du pèlerinage. «Cela reste à prouver», lui répond le directeur général de l’Anacim. «Il y a ceux qui préfèrent aller à deux jours de Arafat ou de Mouna. Cela dépend de chaque individu. Les clients sont libres d’aller quand ils veulent», explique Atoumane Fall. «La vérité est que, au niveau de Médine, c’est différent avec ce qui se passe à La Mecque. Les prix des logements deviennent plus chers lorsqu’approche l'étape de la station d’Arafat. Plus tôt vous y allez, plus tôt vous payez moins cher en frais d’hôtel», souligne le patron de l'Anacim. Qui ajoute : «On peut comprendre que les voyagistes veulent aller un peu plus tôt mais ils ne se sont pas engagés très tôt» dans les procédures.

 

«Nous sommes en situation d'alerte»

 

La situation est beaucoup plus compliquée, intervient un convoyeur privé. «Nous sommes en situation d’alerte. Il faut avertir l’opinion qu’il y a une situation qui risque d’être grave si elle ne trouve pas solution rapidement. La vérité est qu’il y a deux mille pèlerins qui peuvent rester en rade à Dakar», souligne, notre interlocuteur. Celui-ci est convaincu que si l'Etat ne s'implique pas plus fortement, «quelles que soient les fautes commises dans l'exécution des missions», des Sénégalais resteront à Dakar.

 

ALIOU NGAMBY NDIAYE

 

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