Publié le 12 Aug 2012 - 13:10
L'AUTRE RÉPONSE À LA QUESTION (1ère partie)

Où Va Macky Sall ?

 

 

Enquête a ouvert son édition du mercredi 8 août 2012 avec la question cruciale : « Mais où va Macky Sall ? ». Je (Par El Hadj Hamidou KASSÉ, Conseiller Spécial du Président de la République) propose de partager une réponse avec l’auteur de l’article, le talentueux journaliste Momar Dieng, et l’ensemble des lectrices et lecteurs, étant convaincu que le débat démocratique est plus que nécessaire pour le devenir de notre pays. Je peux dire, d’emblée, que le dessein du Président Sall est de construire méthodiquement et sereinement un Sénégal où chaque citoyen bénéficie d’un Minimum social obligatoire (MISO) pour vivre décemment et dignement. Le parti-pris pour le bien-être des Sénégalais est manifeste dans cette vision du Sénégal à l’horizon des dix prochaines années. Plus, le bien-être de chaque Sénégalais est au cœur du projet Yoonu Yokkute qui postule sans ambages la finalité humaine du développement.

 

 

La source de cette vision, ce ne sont pas les modes conceptuelles en vogue. La source, c’est le vécu quotidien des Sénégalais des villes et des campagnes, jeunes, femmes, personnes du troisième âge, ouvriers, paysans, intellectuels, cadres des secteurs privé et public, opérateurs économiques, investisseurs étrangers et partenaires au développement, sans emploi, émigrés, entre autres. En effet, le Président Sall a cumulé, entre 2009 et 2011, plus de soixante mille kilomètres au plus profond du pays et noué un contact permanent avec la diaspora. Il a rencontré environ trois millions de personnes directement à travers assemblées villageoises et de quartier, petites réunions, meetings, visites de proximité, audiences personnalisées. Il a recueilli les attentes des Sénégalais dans des centaines de fiches et capitalisé son expérience de gestion des affaires publiques. C’est sur la base de cette activité soutenue qu’il a établi fermement une telle perspective pour le Sénégal.

 

Sur ce chemin difficile mais à l’horizon prometteur, le Chef de l’Etat s’appuie sur trois leviers qui sont de nouveaux paradigmes : un nouvel ordre de priorités (1), la primauté de la patrie sur le parti (2) et une nouvelle gouvernance sobre, vertueuse et efficace (3). La réponse à la question « Où va Macky Sall » s’éclaire ainsi d’une réponse à trois temps corrélatifs et solidaires que je propose de déplier en partant de l’expérience que nous vivons depuis quatre mois que Sall est au pouvoir.

 

Premier levier : Du Nouvel Ordre de Priorités (NOP)

Le Nouvel ordre de priorités a été formulé par le Président Sall au contact de toutes les couches de la population comme souligné ci-dessus. La santé, l’eau potable, les infrastructures routières à l’intérieur du pays, l’éducation, l’emploi et l’alimentation saine constituent, entre autres, des préoccupations fixes des Sénégalais.

 

C’est à la lumière de ce levier de pensée et d’action qu’il faut lire les mesures volontaristes dès les premiers jours de la nouvelle alternance politique : accès à la santé pour tous (couverture maladie universelle dont les bases seront créées dès 2013), baisse des prix des denrées première nécessité (option permanente), annonce de la baisse de la fiscalité sur les salaires (janvier 2013), hausse des pensions de retraite, appui au monde rural (semences, engrais, vivres de soudure, aliments de bétail), soutien aux familles démunies (bourse familiale à 250 000 ménages environ), reprise en main du processus de paix en Casamance avec une nouvelle approche, désengorgement des universités, pôles régionaux de formation professionnelle, etc.

 

La finalité humaine constitue le cœur de la stratégie de développement véritable proposée par Sall.

Il sied, pour réaliser ces objectifs, que l’économie sénégalaise soit à la fois ouverte (pour accueillir bénéfiquement les mutations et s’ajuster en permanence à la modernité), dynamique (pour prétendre à la compétitivité) et durable (pour veiller sur les intérêts des générations d’aujourd’hui et de demain). Sa croissance doit être soutenue grâce à la maîtrise de plusieurs facteurs en matière de développement (formation, énergie, eau, population, terroirs, etc), à la mutation agricole (mécanisation, appui aux producteurs, recherche agricole finalisée…) et au développement des services et de l’industrie. Aussi, le Ministère de l’Economie et des Finances doit retrouver ses « deux jambes » qui doivent supporter la marche de notre pays vers la prospérité : les finances et l’économie. En d’autres termes, autant il est essentiel de veiller aux équilibres financiers, autant il est impératif d’assumer la dimension économique de la manière la plus soutenue, notamment en tenant fermement le cap des investissements dans les secteurs prioritaires et de la stimulation de la croissance.

 

L’enjeu du NOP proposé par le Président Sall est de réhabiliter le citoyen dans la définition et le choix raisonné des priorités. Pendant longtemps, les Organisations non gouvernementales, et la société civile en général, ont insisté sur la nécessaire participation citoyenne dans l’élaboration et la mise en œuvre des politiques publiques. C’est un moyen pour réduire l’écart entre la vision stratégique de l’Etat et les urgences de la demande citoyenne. Il s’agit, en somme, de donner de nouveaux contours à l’action publique qui épouse les attentes, les aspirations et les inspirations de celles et ceux qui, en dernière analyse, constituent le centre de gravité de toute stratégie de développement véritable : les citoyens dans la diversité de leurs intérêts et de leurs rêves les plus intimes.

 

Voilà pourquoi le Président Sall prône la territorialisation des politiques publiques, approche qui renvoie à l’exigence de partir des besoins réellement exprimés par les terroirs à la base pour formuler des offres pertinentes de services publics. L’approche réconcilie l’Etat central (forcément général et impersonnel) et les collectivités locales (forcément plurielles et spécifiques). Elle défait la centralité de la capitale qui, depuis l’indépendance, a été le quasi-unique réceptacle de tous les progrès économiques et sociaux du pays. La territorialisation des politiques publiques est une nouvelle stratégie de redistribution des ressources, des rôles et responsabilités des différents acteurs. Elle intègre donc et illustre à souhait le Nouvel ordre de priorités qui rompt avec les pratiques népotiques, le parti-pris arbitraire et les intérêts claniques. D’où, en parfaite cohérence, le second principe de la primauté de la patrie sur le (s) parti (s).

 

SUITE 15H20

Par El Hadj Hamidou KASSÉ

Conseiller Spécial du Président de la République

 

 

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