Publié le 16 Dec 2019 - 07:58
L'AVORTEMENT PROVOQUE

Un acte eugénique, un déni de la vie

 

La dépénalisation de l’avortement se révèlerait une concertation pour le plus grand crime contre l’humanité.

 

L’avortement est la destruction prématurée du produit de la conception par l’intervention volontaire de l’homme, à quelque stade de la grossesse que l’on se trouve. On distingue différents types d’avortement : l’avortement peut être médical ou chirurgical. Le droit à la vie, dans tous les groupes humains, fait partie des droits inaliénables. À l’échelle internationale, ces droits fondamentaux et inaliénables de la personne humaine sont codifiés, entre autres, par la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme. Dans la logique de ces droits, tout en considérant l’évolution de la société, comment devrions-nous aborder la question de l’avortement ? En effet, ladite déclaration prône le Droit à la vie de tout être humain. Sachant que la vie commence dès la fécondation (rencontre de l’ovule et du spermatozoïde), l’avortement ne consisterait-il pas en son acte même, une violation des prescrits de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme ?

Les partisans de l’avortement présentent des arguments selon lesquels la femme a le droit de disposer de son corps, et que l’enfant est un amas de cellules. Les adversaires mettent en avant le caractère sacré de la vie. Toutes les revendications de droit sont justifiables au regard de la nature des droits. Mais chercher à satisfaire la revendication de l’un ne doit pas amener à la suppression du droit de l’autre. Il est donc nécessaire de déterminer les contours des droits de l’un et de l’autre. Il ne s’agit pas, selon nous, de légiférer au détriment d’une partie, mais en faveur de toutes les parties. Devrions-nous donc considérer la dépénalisation de l’avortement comme un respect ou un déni de droits? C’est ce questionnement que nous allons tacher d’élucider plus longuement.

Selon les chiffres de l'Organisation Mondiale de la Santé, 57 millions d'avortements sont pratiqués chaque année, ce qui en fait, et de très loin, l'acte chirurgical la plus pratiquée dans les hôpitaux. En ajoutant 22 millions d'avortements illégaux et les actes gynécologiques, tel le "curetage", on obtient 97 millions de vies supprimées annuellement, soit plus de 4 fois le nombre de tués lors de la Seconde Guerre Mondiale! Pour justifier ce fléau mondial, les promoteurs de l’avortement remettent en question l’humanité du fœtus. En effet, c’est une constante chez les hommes : à chaque fois qu’ils ont voulu exploiter leurs semblables ou les exterminer, ils ont mis en doute le caractère humain de ceux-ci. Dans l’Antiquité, les esclaves étaient considérés comme des choses ; au XVIe siècle, les Amérindiens comme des « bêtes à apparence humaine », ainsi que nous le rapporte Montaigne ; et plus près de notre époque, les Nazis prenaient les Juifs pour des « non-hommes ».

Le caractère humain de l’embryon ne fait pas de doute. La science génétique moderne montre que, dès le premier instant de la vie, se trouve déjà fixé le programme de ce que sera ce vivant. Lors de la rencontre des gamètes mâles et femelles, tout le code génétique, c’est-à-dire, ce qui fait que cet être est un homme ou une femme avec ses particularités uniques, est bel et bien présent. Voici ce que déclarait devant une commission du Sénat des États-Unis, le professeur Jérôme Lejeune, membre de l’Institut et découvreur du gène de la trisomie: « Sitôt que les 23 chromosomes paternels sont réunis avec les 23 chromosomes maternels, toute l’information génétique, nécessaire pour exprimer toutes les qualités innées de l’individu nouveau, se trouve rassemblée ».

En fait, des recherches scientifiques démontrent qu’avant le 25e jour, le cœur de l’enfant commence à battre. Au 30e jour, il a déjà son propre réseau sanguin, ses yeux, ses oreilles, et sa bouche. À la sixième semaine, on perçoit de l’activité dans son cerveau. Le bébé bouge et nage dans le ventre de sa mère à la septième semaine. À la huitième semaine, tous les organes sont déjà en place… le développement progresse, et à la onzième semaine, le bébé peut saisir des objets dans ses mains. À la douzième semaine, l’enfant peut ressentir de la douleur. Il approche la complétude au premier trimestre. Nous pouvons donc avancer que l’enfant dans le sein de sa mère est un être humain à part entière. Et en raisonnant par syllogisme nous dirons : « Il n’est jamais permis de tuer un être innocent. Or, l’enfant dans le sein de sa mère est un être innocent. Donc il n’est pas permis de tuer l’enfant dans le sein de sa mère ». C’est attenter à son droit à la vie. Ce droit qui est d’ailleurs reconnu par la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme de 1948 (Article 3).

L’avortement : « Un déni des droits de l’humanité naissante : l’enfant ».

Si la communauté internationale a senti le besoin de consigner dans un document les droits humains auxquels on appelle au respect, c’est parce qu’il est évident que tout le monde n’a pas le même niveau de conscience. Et il est clair à partir de ce que l’on sait maintenant de l’avortement, qu’il va à l’encontre de l’article 5 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, article qui stipule que : « nul ne sera soumis à la torture, ni à des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants».

Outre son caractère dégradant, l’avortement est un acte assimilable à l’assassinat. D’évidence, au moins par souci de cohérence. Or, le législateur ne peut valablement se contredire. Si dans un certains pays la peine de mort est abolie et ce, malgré les torts que l’accusé pourrait avoir commis, considérant que c’est une violation des droits fondamentaux de l’homme à la vie, on ne pourrait donc innocenter l’acte par lequel l’enfant est tué, lui, qui de surplus est innocent, et surtout sans défense. Nous nous battons contre la guerre, protégeons les civils de la guerre, pourtant nous contribuons à la mort d’un enfant sous prétexte qu’il embarrasse.

Un autre argument des partisans de l’avortement est qu’il pourrait être une réponse au viol. Pourtant, nous connaissons assez bien les lois de la morale innée pour savoir qu’on ne remédie pas à une injustice par une autre injustice ; on ne répare pas le mal en commettant le mal. Martin Luther nous dit d’ailleurs : « toute injustice est une menace pour la justice en général ». La libéralisation de l’avortement crée une mentalité de violence où le plus fort a le droit pour lui et où le plus faible ne peut résister au plus fort.

Nous pensons qu’il est malhonnête de se servir de situations extrêmes ou d’atteintes à la dignité des personnes, pour banaliser l’avortement. A partir de quelques situations contraignantes, tout devient soudainement permis. Gisèle Maltais enceinte à la suite d’un viol à l’âge de 15 ans a décidé de garder son bébé avec ces mots : « Un enfant est moins lourd à porter dans le sein de sa mère que sur sa conscience. »

Et puis, il importe de rappeler que le viol ne représente que 1 % des raisons pour justifier un avortement. La majorité des femmes choisissent d’avorter pour des raisons sociales ou économiques. Mais dans le cas de viol -et on est tous d’accord là-dessus- il est absolument nécessaire que l’agresseur soit puni par la loi, et la victime assistée au maximum, physiquement et psychologiquement. Cela dit, il n’est pas juste de tuer un enfant sous prétexte qu’il a été conçu lors d’un viol. L’avortement ne peut pas être utilisé comme une vengeance pour les mauvaises actions des autres. Il est clair que l’on n’efface pas un crime par un autre.

La nécessité de sauvegarder la vie de la mère est également évoquée pour légaliser l’avortement. Pourtant l’article 7 de la Déclaration Universelle Des Droits de l’Homme confère à TOUS sans distinction une égale protection de la loi : « tous sont égaux devant la loi et ont droit à une égale protection … » Pourquoi institutionnaliser le sacrifice de l’enfant

D’ailleurs, l’avortement, même s’il présente peu de risques sanitaires pour la mère lorsqu’il est pratiqué en milieu médical par des professionnels qualifiés, entraîne souvent des séquelles psychologiques et émotionnelles non négligeables. Pour illustrer, une jeune fille témoigne : « j’ai l’impression que je me suis tuée; j’ai tué une partie de moi, je l’ai tué, c’est de n’avoir pas été à la hauteur de l’humanité. Je me le rappellerai toujours ».

En définitive, qu’en est-il des droits si le droit fondamental à la vie est bâclé ? C’est remettre en question l’existence même, non ?« On peut même dire que ce droit est le premier car il fonde tous les autres droits » dit Ayn Rand. Il n'y a qu'un seul droit fondamental, tous les autres sont ses conséquences ou corollaires. S’il n’est pas respecté, tous les autres sont menacés. Refuser à un être le droit à la vie revient en effet à supprimer le sujet du droit. Qu’en est-il du droit à l’éducation si le droit à la vie n’est pas respecté ? Qu’en est-il du droit aux loisirs, du droit des handicapés, si la vie est ainsi rejetée sous le prétexte fallacieux d’être embarrassante?

Favoriser le « droit d’avorter » ne peut, en aucun cas, réaliser la « promotion de la liberté de la femme »

Un être humain à part entière recule face aux instruments qui cherchent à le tuer. Pourquoi son cri silencieux bien qu’assourdissant, n’est-il pas entendu? Parce qu’on ne le voit pas? Parce qu’il ne peut pas parler et le dire? Et s’il pouvait se présenter devant les juridictions nationales conformément à l’article 8 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme qui lui donne le droit à un recours contre les actes violant les droits fondamentaux qui lui sont reconnus ?

On se protège, oui mais, et lui? Est-ce qu’on lui dira: « tu as été tué au nom des droits de l’homme »? Si la communauté internationale a senti le besoin de consigner dans un document les droits humains auxquels on appelle au respect, c’est parce qu’il est évident que tout le monde n’a pas le même niveau de conscience. Et il est clair à partir de ce que l’on sait maintenant de l’avortement, qu’il va à l’encontre de l’article 5 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, article qui stipule que : «nul ne sera soumis à la torture, ni à des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants».

On se protège, oui mais, et lui? Est-ce qu’on lui dira: « tu as été tué au nom des droits de l’homme »? La dépénalisation de l’avortement se révèlerait une concertation pour le plus grand crime contre l’humanité. Un déni des droits de l’humanité naissante: l’enfant! Un déni des droits à la vie même, incluant la nôtre. Nous ne faisons pas battre notre cœur, pourquoi aurions-nous le droit de décider de la vie d’un être. Et si cet être était nous ? Rapidement ne nous serions-nous pas mis du côté du droit fondamental de l’homme à la vie ?

Gianna Jenssen, rescapée d’un avortement à six mois et demi d’existence, témoigne de la haine dont on a fait montre envers elle depuis le sein, et de son amour de la vie aujourd’hui : « On n’a pas le droit pour une question de confort de décider de l’existence d’un petit être humain ». Est-ce là ce que nous voulons laisser comme Etat de DROIT? Selon le Dr Nathanson, la pratique de l’avortement rapporterait environ 600 millions de dollars annuellement. Est-ce là ce que l’on veut laisser comme monde?

Si l’on veut promouvoir la liberté de la femme, ce n’est pas en lui favorisant le droit d’avorter qu’on y parviendra. En portant atteinte à l’enfant qui est en elle, elle porte atteinte à une vie qui n’est pas la sienne. Pensons aux millions de petits êtres humains innocents et sans défense qui se font priver de leur droit de vivre en ce moment même où vous me lisez. On trouve une raison à leur mort plutôt que de chercher une solution convenant aux deux parties. Ces petits êtres meurent alors que la loi (tout un arsenal juridique en réalité, la Charte africaine, la Convention américaine, la Charte de l’Union Européenne et bien sûr la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme …) est là pour garantir la protection de la vie et son respect. Comme qui dirait : « ils meurent au nom de la protection de la vie » Eh oui quelle ironie!

Pourquoi adopter et ratifier ces instruments juridiques et laisser mourir des bébés parce qu’ils « ne sont pas désirés »? Questionnons-nous ! Si on vous disait qu’en ce moment même où vous lisez mon texte, quelqu’un est en train de décider si vous pouvez vivre ou mourir, quelle serait votre réaction? Soudainement l’article premier aurait son sens. Thomas Jefferson, auteur de la Déclaration d’indépendance américaine, a déclaré : « Se soucier de la vie et du bonheur des hommes et non de leur destruction est le premier et unique devoir légitime de tout bon gouvernement.

Docteur Serigne Falilou Samb

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