Publié le 28 Jul 2015 - 07:15
LE BOUT DU TUNNEL

Comment le Président Macky peut sortir de l’impasse de son mandat de 5ans. La pilule amère  de la solution : la Démission ou la Pénitence (Qaf-fara).

 

La réduction du mandat présidentiel à 5ans occupe encore, les commentaires de l’actualité, dans les débats télévisés, les radios, les journaux et le quotidien des sénégalais.  On épilogue sur les tenants et aboutissants de cette réduction par rapport à la durée légale mais, à ma connaissance, aucune solution  n’est envisagée pour sortir le Président Macky de cette impasse. Cette contribution va dans ce sens, en cherchant à orienter les débats, dans des pistes de réflexion aptes à résoudre cette équation, comme l’éventualité d’une Démission par le Président Macky,  pour respecter la parole donnée ou la Pénitence (Qaf-fara) qui lui permettra ; à la fois, de sauvegarder le respect de sa parole et la poursuite, à terme, de son mandat de 7ans.

Caractère sacré de la parole donnée :   le Coran l’a souligné. Si l’être humain, doté d’une personnalité complexe et volontairement imprévisible, à certains égards, se croit tout permis, dans sa conception à lui, de la liberté, le musulman lui, soumis, entravé et guidé dans sa vie  par des principes et dogmes religieux et divins,  n’a pas la plénitude de toutes ses actions. Il est conditionné  et limité par sa Foi et la Crainte  en Dieu et n’a pas la liberté de tout faire et de tout dire au gré de son bon vouloir, au risque de la payer cher, au regard même de ces principes qui , lorsqu’ils sont bafouées  et piétinés, conduisent à des sanctions divines. La parole donnée est l’un des aspects de ces principes et, sur lequel Dieu et le Prophète Muhammad (SAW) ne transigent pas, en raison de son caractère sacré et de la gravité d’y manquer.

Dans la Sourate AS-SAFFA (le Rang) dans le Coran, verset 2 et3  pages 551,  Dieu menace : « ô vous qui avez cru ! Pourquoi dites-vous ce que vous ne faites pas ? »

(v2) ; « c’est une grande abomination auprès d’Allah que de dire ce que vous ne faites pas » (v3). Sur le plan de la Souna, si je  me trompe, les Islamologues me rectifieront, l’histoire raconte que le Prophète Muhammad (SAW),  pour avoir donné un rendez-vous à quelqu’un et pour respecter sa parole, venu le premier, il a dû attendre la personne pendant près de 24h. Et malheureusement, celle-ci ne s’était même pas donné la peine de se présenter à ce rendez-vous. Le Président Macky est musulman et par conséquent directement concerné et interpelé par ces versets coraniques  et l’exemplarité du Prophète. Sa situation,  par rapport à sa promesse  et à sa religion, est des plus  inconfortables, délicates et préoccupantes pour le peuple qui vit dans l’incertitude, d’un mandat mouvementé et polémique.  Que faire ?

Démissionner : soit sur le plan politique soit sur le plan religieux.  Comme tout le monde  le sait,  la Démission est un acte  et un motif de quitter, en politique, l’exercice du pouvoir en cours de validité. Elle peut intervenir pour diverses raisons,  entre autres,  un départ volontaire  du pouvoir, un  problème de santé du Président ou, s’il est contraint de quitter le pouvoir dans des cas de force majeure, comme l’intervention d’un Coup d’Etat organisé. Voilà une démission vue sous l’angle politique.

Mais quand elle est considérée dans l’aspect religieux, la tenue  de la parole donnée devient un impératif moral et la Démission, une nécessité,  même si, la loi des hommes ne la prévoit pas.  Entre la loi de Dieu (Coran) et celle des hommes, il ne peut y avoir la moindre  hésitation dans le choix ; la Parole de Dieu prime sur celle de son esclave.  Le Président Macky, entant que musulman, n’a pas le choix dans cette optique.

La Pénitence : Dieu est parfait et l’homme imparfait. Voilà pourquoi Dieu ne le suivra pas dans cette imperfection.  Il ouvre à l’homme des voies de recours pour se racheter de ses manquements et de ses fautes, dans le Repentir et la Pénitence, en contrepartie, d’une ou plusieurs actions de grâce pour effacer ses mauvaises actions et revenir sur le droit chemin.  La main tendue de Dieu est une porte ouverte au pardon. C’est ainsi que dans la Sourate AL MUJADALAH (la Discussion) dans ses versets 3 et 4 ; page 542 du Coran, Dieu dégage les règles de cette Pénitence quand des hommes comparent leurs femmes au dos de leurs mères et reviennent sur  ce qu’ils ont dit avant d’avoir aucun contact conjugal avec leurs femmes.  Dans ce cas précis, voici ce que Dieu exige de ces hommes :

- Affranchir  un esclave ou

- Jeûner deux mois consécutifs sans interruption quand on n’a pas les moyens de libérer un esclave ou

- Nourrir 60 pauvres.

Voilà les limites imposées par Allah.  Les Islamologues plus outillés et mieux placés que moi, pourront utilement conseiller le Président Macky sur la forme de Pénitence à adopter par rapport au « Qaf-fara » à sa parole donnée dans la promesse de réduire  son mandat  à 5ans,  pour se libérer de celle-ci, si la forme de  Pénitence décrite plus haut n’était pas adaptée.

La Sortie : soit avec la Pénitence soit sans la Pénitence.  Nous pensons qu’à la suite de ce «Qaf-fara » qui le dispensera de sa Démission, le Président Macky pourra continuer à exercer le pouvoir jusqu’à la fin du mandat de 07 ans. Les islamologues sont invités voire interpelés, à se prononcer sur cette éventualité, afin de le sauver du piège où il se serait enfermé lui-même,  dans son désir de rester sobre par rapport à la durée du mandat, croyant bien faire.

Il reste, maintenant, qu’il a toute  la latitude de quitter le pouvoir, sans Pénitence à la fin de son mandat ramené à 5ans,  par ce qu’il aura respecté la parole donnée,  pour sortir par la grande porte et garder l’estime de ses concitoyens qui verront en lui, un homme de parole et d’honneur et de  probité intellectuelle,  même si,  son parti l’APR,  ses alliés, ses amis et sympathisants ne partageraient pas sa décision. La Foi en Dieu et sa crainte seraient passées par là

Que retenir ? : Si chacun des acteurs impliqués dans cette histoire joue sa partition (Islamologues, Président Macky, Directeurs de publication des quotidiens pour l’information des populations édifiées et apaisées sur la question), le problème de ce mandat de 5ans serait définitivement réglé et classé, et les débats clos sur cet épisode./

Mamadou Moustapha THIAM,  Inspecteur Adjoint

de l’Enseignement à la retraite à Kaolack

 

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