Publié le 13 Sep 2018 - 19:55

Le chanteur Rachid Taha est mort

 

Le pionnier du rock alternatif et des fusions entre les musiques populaires d’Occident, du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord a succombé à une crise cardiaque à l'âge de 59 ans.

 

On a appris mercredi la mort du musicien algérien résidant en France Rachid Taha mardi, des suites d'une crise cardiaque, en région parisienne, une information révélée par le Parisien. Pionnier du rock alternatif et des fusions entre les musiques populaires d’Occident, du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord, cet éternel outsider de la scène française était réputé pour son refus des étiquettes (world, raï, variété…) et son tempérament brûlant.

Né en 1958 à Sig, près d’Oran, immigré en France à l’orée de l’adolescence et élevé en Alsace puis dans les Vosges, c’est à Lyon, alors qu’il était jeune ouvrier, qu’il forma avec Mohammed et Moktar Amini le groupe Carte de séjour. Groupe emblématique de son temps – notamment avec sa reprise remuante du Douce France de Charles Trenet –, le groupe participa notoirement à la Marche des Beurs de 1983.

Embarqué dans une carrière solo à partir de 1989, Taha n’eut de cesse de frotter son art et ses langues (le français et l’arabe, appris en profondeur à l’adolescence à l’écoute des chansons d’Oum Kalthoum) aux genres en vogue, du funk (sur l’album Barbès, enregistré aux Etats-Unis par Don Was) à la techno, par le biais de sa collaboration au long court avec le producteur anglais Steve Hillage, qui aboutit notamment au très politique tube dance Voilà voilà, en 1993.

Son plus grand succès, pourtant, fut une reprise : celle de Ya Rayah de la légende algérienne Dahmane El Harrachi, l’une des chansons plus populaires du chaabi algérien, qu’il enregistra en 1997 pour l’album Carte blanche, et qui lui valut de devenir célèbre internationalement. Le chanteur participa également à la popularisation du raï en France avec le concert 1, 2, 3 Soleils, en compagnie de Khaled et Faudel, en 1998. Rachid Taha avait 59 ans.

Liberation.fr

 

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