Publié le 23 Apr 2014 - 13:47
LE KILOGRAMME CÉDÉ À 175 F CFA

L’État pointé du doigt

 

La présence de la pomme de terre importée sur le marché contraint les producteurs de Kayar à brader le prix du kilogramme de la pomme de terre locale à 175 francs, évitant ainsi une détérioration accentuée de leur récolte. Tous pointent un doigt accusateur sur l’État.

 

A Kayar et dans les villages environnants, le kilogramme de pomme de terre est cédé à 175 francs FCFA. Un prix qui n'arrange nullement les producteurs. Selon ces derniers, la présence sur le marché de la pomme de terre importée est en partie responsable de cette baisse du prix.

''175francs le kilogramme, cela signifie que nous sommes en train de brader notre production de pomme de terre. Alors que nous produisons de la qualité. Mais nous  n'avons pas le choix vu le nombre de sacs qui se gâtent par jour'', se lamente le producteur Saliou Ngom. Poursuivant son propos, il énumère les efforts consentis pour écouler leur production.
 
''Nous achetons les sacs d'emballage. Sans compter les 200 FCFA par sac que nous payions aux charretiers qui acheminent la pomme de terre jusqu'au marché de dépôt. La distance est très longue et les voitures ne peuvent pas accéder ici. Nous sommes obligés de vendre à perte'', explique M. Ngom.
 
Pour ce quinquagénaire, le gouvernement crée une véritable ''injustice'' et une ''discrimination'' à l'endroit des producteurs. ''La production de pomme de terre est notre gagne-pain. Un kilogramme de pomme de terre à 175 F c'est vraiment une insulte pour nous. Les nombreuses tentatives d'émigration clandestine des jeunes de Kayar trouvent leur origine dans ce manque de considération'', ,se désole Saliou Ngom.
 
Embouchant la même trompette, Abdou Ndiaye ne trouve pas les mots pour expliquer sa détresse. Selon lui, ce prix est vraiment négligeable. ''175 francs le kilogramme, c'est une perte énorme pour nous. Nous fournissons du travail aux jeunes de nos villages et l’État ne nous aide vraiment pas. Pire il (l’État) continue d'autoriser l'importation de la pomme de terre. Ce qui nous porte un grand préjudice'', soutient-il.
 
Pour lui, l’État doit impérativement arrêter l'importation de la pomme de terre comme il l'a fait avec l'oignon. ''On ne peut pas comprendre que l'on bloque l’importation de l'oignon et qu'on refuse de faire la même chose pour la pomme de terre. Nous sommes en train de perdre notre récolte et le seul coupable, c'est l’État. Ils ne font que de beaux discours qu'ils n'appliquent pas'', fustige-t-il.
 
 

 

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