Publié le 14 Mar 2016 - 14:58
LE PRÉSIDENT S’ATTAQUE AUX SYNDICATS D’ENSEIGNANTS

‘’Le syndicalisme est en train de détruire les bases des universités africaines’’

 

Le président de la République est en forme et il ne ménage personne. Samedi, à l’occasion de l’ouverture des ‘’Rencontres économiques de Dakar’’, il s’en est pris aux syndicalistes de l’enseignement supérieur. Quelques jours après avoir défié ses adversaires politiques.  

 

Le chef de l’Etat jette une nouvelle grosse pierre dans le jardin des syndicats d’enseignants. Même s’il sait que les syndicalistes ne vont pas tarder à répondre à cette attaque, il ne s’est pas privé de dire ce qu’il pense de leurs comportements. Samedi, en présidant les ‘’Rencontres économiques’’ organisées à Dakar par le Cercle des économistes, le président de la République a dit, à qui veut l’entendre, que ‘’le syndicalisme est en train de détruire les bases des universités africaines’’.

Ce constat, Macky Sall le considère comme ‘’une vérité absolue’’ que tout le monde ne veut pas dire. Mais lui, il ‘’ose le dire’’. Ensuite, lorsqu’il a été interpellé par une étudiante sur les chances actuelles des étudiants de réussir leurs études, en restant dans une université sénégalaise et en tenant compte des perturbations qui gangrènent le système éducatif, le chef de l’Etat a répondu qu’à l’époque où il était étudiant à l’Institut des sciences de la terre (IST) de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, ce ne sont pas ‘’les doléances et revendications’’ qui primaient à l’université.

Toutefois, le Président Sall s’est dit conscient que le gouvernement doit toujours négocier avec les syndicats d’enseignants. Qui, à leur tour, doivent avoir à l’esprit que ‘’la finalité de l’université, c’est de former des cadres et cela doit primer sur tout’’. A son avis, ‘’les discussions, les négociations, tout cela doit être dans le package qui accompagne les universités en Afrique’’. ‘’L’université, poursuit-il, a encore des chances de former des étudiants, des cadres de demain valables’’. Mais, pour que cette chance se dessine, il considère que les étudiants et les enseignants doivent être toujours motivés.

Le président de la République a ajouté s’attendre à une réponse de la part des enseignants. Une réponse qui n’a pas tardé (voir ailleurs). En effet, cette sortie intervient dans un contexte où la rencontre entre le gouvernement et les syndicalistes, considérée comme celle de la dernière chance, jeudi dernier, s’est soldée par un échec, malgré la volonté du Haut Conseil du dialogue social de réconcilier les deux parties. Les enseignants sont sortis de cette session ‘’déçus’’. C’est pourquoi, le lendemain, vendredi 11 mars, ils ont tenu un grand rassemblement à la place de l’Obélisque pour répondre à l’appel du Front social.

ALIOU NGAMBY NDIAYE

 

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