Publié le 30 Apr 2024 - 17:02
LE PROJET – RÉFÉRENTIEL DE POLITIQUE PUBLIQUE

Les compatibilités avec le PSE analysées

 

Le 24 mars dernier, les Sénégalais ont porté au pouvoir le président Bassirou Diomaye Diakhar Faye avec son ‘’Projet pour un Sénégal souverain, juste et prospère dans une Afrique en progrès’’ désormais célèbre sous la dénomination ‘’le Projet’’. Pour mieux développer cette vision du chef de l'État, le ministère de la Microfinance et de l'Économie solidaire cherche à mettre en œuvre la lettre de politique sectorielle en s’appuyant sur les compatibilités avec le PSE.

 

Les douze dernières années, la politique publique sénégalaise était adossée au Plan Sénégal émergent (PSE), vision de Macky Sall.

Cependant, lors de la dernière élection présidentielle, les Sénégalais ont préféré confier leur destinée au programme vendu par le nouveau président de la République Bassirou Diomaye Faye. Dans ce cadre, les différents secteurs ministériels sont en train de rechercher les moyens techniques et humains pour mettre en œuvre le Projet. Au ministère de la Microfinance et de l’Économie sociale et solidaire, c’est à travers un séminaire de partage qui se tient à la Somone sur les contours du Projet que les autorités du secteur veulent mettre en compatibilité les deux référentiels de politique publique.

‘’Nous savons que le ministère de la Microfinance et de l’Économie sociale et solidaire a élaboré une lettre de politique sectorielle de développement (LPSD) en vue de contribuer à l’opérationnalisation des orientations inscrites dans les axes II et III du Plan Sénégal émergent. Nous ne partons donc pas du néant. Il s’agit maintenant d’examiner les orientations qui étaient celles du PSE et les stratégies et programmes de mise en œuvre qui les supportaient pour les soumettre à un examen de passage critique et objectif afin de déterminer leur compatibilité avec les principes, les orientations et les modalités de mise en œuvre décrits dans le Projet’’, a indiqué le ministre Alioune Dione. Il a présidé  la cérémonie d’ouverture dudit séminaire.

Il espère que, de cet examen de passage, sortiront les orientations et les programmes compatibles ou conformes aux exigences du Projet et les autres. ‘’Les premières seront renforcées et traitées avec célérité, mais les autres seront, sans état d’âme, balayés des actions publiques et les ressources y relatives seront affectées aux programmes prioritaires identifiés comme conformes aux exigences du Projet’’.

À l’en croire, ‘’ce travail scientifique et technique ne pourra se faire que si nous parvenons à nous approprier du Projet en ayant de ses orientations et de ses objectifs la même compréhension’’.

Sur cette lancée, a-t-il expliqué, ‘’le Projet a trois orientations majeures, entre autres, qui concernent le secteur de la microfinance et de l'économie sociale et solidaire : la souveraineté économique, le développement endogène, l'unité nationale et les solidarités. Pour toutes ces trois orientations, nous avons décidé de tenir cet atelier pour voir comment, à partir de ces orientations majeures du Projet, le département compte les mettre en œuvre au plan institutionnel d'abord, ensuite au plan technique et sur toute la chaîne de l'offre de service public et dans le secteur de la microfinance et de l'économie sociale et solidaire’’.

Par ailleurs, M. Dione a profité de l’occasion pour décliner les urgences de son secteur. Il s’agit de la rationalisation des ressources, mais aussi l’harmonisation des interventions afin de les articuler sur les orientations déjà déclinées. D’après M. Dione, il s’agit de ‘’faire de telle sorte que l'impact de la microfinance puisse se faire sentir au niveau des usagers de cette offre, la population cible de manière générale, mais surtout faire de telle sorte que la microfinance ne soit pas désarticulée de l'économie sociale et solidaire, qu'on puisse avoir une microfinance au service de l'économie sociale et solidaire qui, d'ailleurs, sera une niche de création d'emplois. C'est ça la nouvelle démarche’’.

À l’en croire, ‘’ auparavant, on ne l'avait pas. On avait de manière plus ou moins disparate une intervention de la microfinance à part et une intervention de l'économie sociale et solidaire. Et même à ce niveau, l'économie sociale et solidaire n'était pas appréhendée comme étant un segment, en tout cas parmi les plus importants à pouvoir créer le maximum d'emplois massifs’’.

Dans la foulée, il précise que le Projet invite à un développement endogène, ‘’parce que, démontre-t-il,  si vous voulez remplacer tout ce qu'on importait par une création au niveau de la base à travers l'agriculture, la pêche et l'artisanat pour que tous ces biens de grande consommation puissent être fabriqués de manière locale, là vous voyez un développement souverainiste et c'est ça la vision du Projet’’, a-t-il soutenu.

‘’Avec toute l'honnêteté qui sied, il faut admettre que c'est la première fois qu'on a une vision qui se base essentiellement sur le développement à la base, d'une part, mais également une approche souverainiste. Ça, on ne l'avait pas. C'est dire que le Projet n'en est pas un, à mon avis. Jusque-là, on n’avait pas de référentiel qui se basait sur nos réalités territoriales. Mais comme vous le voyez à travers les orientations de développement des territoires,  c'est une approche qui part de la base une sorte de ’’botom up’’ pour aller vers le macro’’.

IDRISSA AMINATA NIANG (Mbour)

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