Publié le 2 Jul 2012 - 18:39
LEGISLATIVES 2012

 La revanche des « bannis »

 

C'est un tournant politique majeur, les formations politiques réunies au sein de la Coalition Benno Bokk Yaakaar (BBY) sont assurées, selon les premières estimations sorties des urnes, d'engranger au moins 100 députés pour la future Assemblée nationale issue du scrutin de ce 1er juillet 2012. Une majorité confortable qui permet à la majorité présidentielle de jouir d'une représentation suffisante pour lui permettre de gouverner, sans trop d'obstacles. Le Parti démocratique sénégalais (Pds) ne devrait pas gagner plus de trois départements sur les 45 que compte le Sénégal. La liste concurrente, Bokk Gis-Gis, dirigée par Pape Diop, n'est pas mieux pourvue. Elle se dispute les voix avec le Pds, à Mbacké et Touba (fief des libéraux) au point de favoriser la liste de Benno Bokk Yaakaar. La liste victorieuse consacre le retour à l'Assemblée nationale des formations politiques comme le Parti socialiste (Ps), l'Alliance des forces de progrès (Afp), le Parti de l'indépendance et du travail (Pit), la Ligue démocratique (Ld), etc., tous regroupés au sein de la coalition BBY.

 

Il faut dire que ces formations politiques anciennement regroupées dans Benno Siggil Senegaal (BSS) avaient boycotté les Législatives de 2007, après la présidentielle contestée de la même année. Une initiative qui avait été appréciée plus tard comme une erreur politique. Plusieurs lois, jugées impopulaires, avaient alors été votées, sans la présence de l'opposition dite alors « significative », obligée de se rabattre sur la presse, d'initier des manifestations de rue et, surtout, de favoriser les Assises nationales.

 

Les formations politiques de la défunte Benno Siggil Sénégal n'étaient pas les seules à être passées à la trappe. L'actuel Président de la République avait été évincé de la Présidence de l'Assemblée nationale, après avoir initié en 2008, une procédure pour entendre Karim Wade sur le dossier de l'Organisation de la conférence islamique (Oci). Ce qui avait été interprété comme un casus belli. Macky Sall va ensuite quitter le Parti démocratique sénégalais pour lancer son parti, l'Alliance pour la République (Apr) qui, après s'être alliée au second tour de la Présidentielle aux partis de BSS va aller à la conquête du pouvoir.

 

 

 

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