Publié le 24 Oct 2015 - 04:38
LES CHIFFRES DE LA POLYGAMIE AU SENEGAL

23% des hommes et 44% des femmes sont des polygames

 

Les résultats de l’étude de l’ANDS ont montré que 35,2% des personnes mariées vivent en union polygame. Cette pratique est constatée chez de nombreuses femmes qui ont un niveau intellectuel élevé. Au niveau des régions, c’est Louga qui compte le plus de mariages polygames (40,7%).

 

35,2% des personnes mariées au Sénégalais sont des polygames. L’âge moyen à la polygamie est de 43,9 ans avec une entrée plus précoce des femmes (40,4 ans) que des hommes (52,9 ans). Cet écart, selon les experts de l’ANDS, témoigne de la différence d’âge entre les conjoints. En outre, on constate que la polygamie est relativement plus répandue en milieu rural avec 39,8% contre 29,1% en milieu urbain. Ainsi, elle concerne 23,1% des hommes et 48,6% des femmes en milieu rural, contre respectivement 18,3% et 37,8% en milieu urbain. A signaler aussi que, quels que soient le milieu de résidence et le sexe, la polygamie a diminué par rapport à 2002 où le niveau était de 38,1%.

La répartition de la population mariée, selon le nombre d’épouses et le rang du mariage, a révélé que, quel que soit le sexe, les monogames sont plus nombreux que les polygames (77% chez les hommes et 56% chez les femmes). Les polygames de rang 2 sont plus nombreux que ceux du rang 3 et 4 ou plus. En effet, 18,3% des hommes et 25,2% des femmes mariées vivent la polygamie de rang 2. On note une faible proportion de personnes présentes au quatrième rang ou plus. Ainsi, le pays compte 18,3% de polygames à 2 épouses, 3,4% de polygames à 3 épouses, 1,1% de polygames à 4 épouses, et 0,3% de polygames à 5 épouses et plus. La polygamie de rang 2 est plus fréquente à 70-74 ans (30,3%), alors que celles des rangs 3 et 4 le sont à des âges beaucoup plus avancés.

Les enquêtes de l’ANDS montrent aussi que contrairement aux hommes, la monogamie chez les femmes diminue avec l’âge, témoignant de l’intensité de la polygamie. L’analyse du poids de la polygamie parmi les unions, selon la région de résidence, révèle que le phénomène est plus fréquent, quel que soit le sexe, à Kaffrine (48,1%), Sédhiou (44,3%), Kédougou (43,4%), Diourbel (42,9%), Kolda (41,9%), Kaolack (41,5%), Louga (40,7%) et Tambacounda (37,3%) où on enregistre des pourcentages qui dépassent celui du niveau national qui est de 35,2%. La région de Dakar compte moins de personnes sous le régime de la polygamie (26,4%), du fait, certainement, des contraintes socio-économiques qui influent sur les décisions matrimoniales.

Le dernier recensement montre aussi que la polygamie diminue avec le niveau d’instruction, variant entre 39,7% chez les non-instruits et 17,1% chez ceux qui ont atteint le niveau supérieur. Elle concerne 27,4% des personnes ayant le niveau élémentaire, 24,6% de celles qui ont le niveau moyen et 21,4% pour le secondaire. Plus surprenant, les résultats révèlent qu’elle touche 24,1% des femmes intellectuelles, dans une société où le mariage est très valorisé. Les hommes intellectuels polygames sont évalués 13,9%.

 

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