Publié le 10 Jul 2019 - 19:48
LIBERATION KHALIFA SALL

Les femmes leaders s’engagent

 

Hier, à la permanence de Taxawou Sénégal, les femmes engagées en politique ont demandé, de façon solennelle, la libération de Khalifa Sall.

 

La liste de ceux qui plaident pour la libération de l’ancien maire de Dakar s’allonge. Khalifa Sall peut désormais compter sur les femmes leaders politiques. En effet, hier, Aïda Mbodj et Hélène Tine, Nafissatou Wade, Présidente de la coalition Degg Jeuf, le professeur Amsatou Sow Sidibé, Maïmouna Bousso, ‘’khalifiste’’, Présidente du mouvement Xalass, et bien d’autres se sont engagées dans la lutte. Et pour marquer le coup, c’est sous le sceau de la solidarité féminine, faisant fi de toute coloration politique, qu’elles ont procédé, hier, à la signature de la pétition pour la libération de Khalifa Sall.

En effet, le document existe, depuis la création du Front citoyen (début mai) pour la libération de l’ancien maire de Dakar, et l’objectif est d’atteindre 1 million de signatures sénégalaises (plus de 100 000 actuellement). Une volonté qui s’étend au-delà des frontières sénégalaises, selon son coordonnateur Abou Diallo.

Ainsi, outre la dénonciation, les femmes leaders veulent raviver la flamme de la solidarité qui, selon elles, s’éteint à petit feu, une sorte de déperdition des valeurs. ‘’Tout le monde, aujourd’hui, a mal, en se souvenant que Khalifa est emprisonné, de l’intellectuel à la vendeuse de poisson. Nous aurions pu, chacune, signer de son côté, mais non, il est important, pour nous, de nous unir avec toutes celles qui ont partagé des moments de lutte avec nous, qui ont reçu des bombes lacrymogènes sur le terrain’’, explique Nafissatou Wade.

Pour ces leaders politiques, s’unir pour une même cause va renforcer la dynamique enclenchée. Elles entendent ainsi soutenir jusqu’au bout les jeunes initiateurs du Front citoyen.

A cet effet, la ‘’Lionne du Baol’’, la députée Aïda Mbodj, renchérit : ‘’En prison, croupit un homme digne et courageux, un vrai Walo-Walo qui fait honneur à ses origines. Nous allons mener ce combat contre l’injustice, un combat contre l’arbitraire.’’

Emprisonné pour des intérêts personnels

Le discours ne change pas. Les défenseurs de Khalifa Sall s’indignent de l’injustice dont il est victime. Ce dernier aurait été mis en prison, à la suite d’un procès bâclé, pour permettre au président Macky Sall de remporter l’élection présidentielle. Et pour le Front citoyen, il n’est rien d’autre qu’un otage politique.

‘’Il a été emprisonné sans qu’on ne sache réellement de quoi on l’accusait. Pourtant, il y en a qui sont soupçonnés, preuve à l’appui, mais ne sont pas interpellés par la justice’’, se désole Nafissatou Wade. Un fait que digèrent mal les proches et sympathisants de l’ancien maire de Dakar.

Ils estiment qu’un pays ne se gère pas uniquement au nom d’intérêts politiques, mais aussi selon le droit et la justice. Ces derniers sont convaincus que si Khalifa Sall avait choisi de soutenir la candidature du président sortant, il serait libre depuis des lustres.

En tant que femme politiquement engagée, le professeur Amsatou Sow Sidibé ne pouvait manquer ce rassemblement qu’elle considère être celui ‘’des femmes utiles à la société, des femmes de refus qui disent non’’. ‘’Ce que nous vivons relève de ce qu’on appelle le démentiel, en termes de non-respect des droits de la personne humaine, cette politique du deux poids, deux mesures. Pour un juriste comme moi, c’est inadmissible. On soupçonne certains d’avoir détourné ou d’avoir été auteurs de corruption ou d’être corrompus sur des sommes extrêmement importantes. Cependant, ils sont libres de se promener. Dans un Etat de droit, le cœur ne peut l’accepter, l’esprit ne peut pas l’accepter, la solidarité nationale ne saurait l’accepter’’.

De son analyse, on retient que cette justice sélective crée des confusions qui peuvent être des vecteurs de déstabilisation du Sénégal. A l’en croire, pour la paix et la stabilité du pays, M. Sall doit être libéré.

D’un commun accord, les femmes leaders comptent se battre pour toutes les personnes qui, comme Khalifa Sall, sont injustement emprisonnées.

Par ailleurs, le coordonnateur du Front citoyen déplore ‘’la disparition’’ de tous ces hommes politiques qui faisaient le rang, en période électorale, pour bénéficier du soutien de M. Sall. ‘’Nous leur demandons de nous ouvrir leurs portes. C’est très difficile, aujourd’hui, de les rencontrer’’, a-t-il déclaré. Les signataires demandent l’application du ‘’fast-track’’ dans le dossier Khalifa et invitent particulièrement la première dame Marième Faye Sall à œuvrer en leur faveur. Et ce, au nom de la mère du détenu, de sa femme, de ses enfants, mais aussi au nom des projets innovants (zéro sable, zéro bidonville, désencombrement) de ce dernier pour la ville de Dakar.

La prochaine étape est d’investir les régions, en commençant par un rassemblement à Bambey.

 EMMANUELLA MARAME FAYE

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