Publié le 3 Oct 2014 - 18:19
LIBRE ECHANGE ENTRE L’UNION EUROPEENNE ET L’AFRIQUE

Le combat contre la signature des APE se poursuit

 

Dans sa lutte contre la ratification des accords de partenariats économiques, le ‘’collectif non aux APE’’ a initié des rencontres de proximité.  Pour mieux  sensibiliser sur  le bien fondé de leur combat.

 

Les accords de partenariats économiques ou APE, une chimère à combattre. Et cette lutte, c’est ‘’le collectif non aux APE’’ qui la porte en employant tous les canaux de communication possibles. Reçu dans les locaux de EnQuête, le collectif  affirme que les APE, c’est une porte ouverte aux puissantes multinationales européennes pour venir concurrencer les petites entreprises africaines qui peinent à avoir une assise financière. 

Pour le moment, selon Demba Makhalou du collectif, les entreprises africaines ne sont pas encore compétitives pour faire face à ces accords qui promeuvent la libre circulation des produits entre l’Union européenne et les groupe Afrique-Caraibe- Pacifique (ACP). ‘’Ce dumping commercial’’ n’est pas acceptable ni la pression qui est faite sur les pays africains pour signer ces accords, à en croire Demba Makhalou qui juge que ‘’c’est un bloc fort européen qui vient se battre avec une Afrique qui a été balkanisée’’. ‘’Nous avons encore des pays faibles, des pays non organisés, pauvres mais riches en ressources naturelles et en espaces et c’est cela qui attirent les multinationales’’, a-t-il  précisé.

Le combat se veut donc être un combat citoyen, porté par la population afin de refuser ce processus d’accaparement des ressources. Il ne reste plus qu’une seule étape qui mènera vers la ratification de ces accords. Suffisant pour que Jean Marie Goudiaby du collectif insiste sur l’urgence de presser les gouvernants africains à se ressaisir et à dire non aux accords. ‘’Dès l’instant que l’UE met la pression pour imposer les APE aux pays ACP, il ne s’agit plus de libre échange’’, souligne-t-il.

La démarche à adopter, poursuit-il, est de renforcer davantage l’intégration économique sous régionale et continentale plutôt que de favoriser une intégration européenne dans notre continent, ce qui constitue une aberration. ‘’Au moment où l’Afrique, à travers différents programmes, est en train d’installer un libre échange en son sein, voilà que l’UE éclate l’Afrique en cinq blocs régionaux pour discuter de façon individuelle avec ces blocs et avoir ce qu’elle veut’’, a-t-il soutenu. Avant d’ajouter : ’’ce dont l’Afrique a besoin, c’est d’un transfert de technologie’’.

Le Comité interparlementaire de l’Uemoa s’est  récemment réuni à Dakar dans le cadre de la 17ème session extraordinaire, pour se pencher sur les APE. Après ratification des APE par les parlementaires ouest africains, les Etats et l’Union européenne  iront ensuite vers l’étape finale pour la signature de celles-ci.

ANTOINE DE PADOU

 

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