Publié le 24 Sep 2014 - 00:06
LIBRE PAROLE

Chers étudiants, soyez libres !

 

En m’inclinant devant la mémoire de feu Bassirou Faye et en présentant mes sincères condoléances à mon cher pays et à sa famille, je regrette les voix discordantes qui continuent de s’opposer à la paix à l’université.

En ma qualité d’ancien du mouvement étudiant et d’acteur du mouvement associatif universitaire, j’interpelle toutes les bonnes volontés pouvant contribuer à orienter les étudiants et surtout certains d’entre eux dont les errements se manifestent visiblement dans la presse. Au moment où l’autorité académique a institué la session unique à l’UCAD, la diversion n’a point de place. Chers jeunes, c’est vous qui serez évalués en octobre, c’est vous qui serez reçus en année supérieure, recalés ou renvoyés définitivement de l’université. Soyez-en conscients !

Le camarade Bassirou a partagé son lit à la 179 A avec mon jeune frère avant de rejoindre définitivement la 51 E. Il est tombé à la fleur de l’âge. Une lourde perte pour notre pays, car un citoyen s’en est allé à jamais. Plus jamais ça ! Nous prions pour le repos de son âme et que justice soit rendue.

Des séries de rencontres entre le Président de la République, le SAES, les étudiants des autres universités puis ceux de l’UCAD, des solutions aux multiples maux qui bloquent le système sont proposées. Nous devons tous assurer sereinement, chacun en ce qui le concerne, le suivi de toutes les conclusions et recommandations de ces audiences.

Vous conviendrez avec moi que seul la concertation et la gestion participative pourront donner à notre enseignement supérieur l’élan souhaité. Pourquoi alors des acteurs, au cœur du système, seraient-il réfractaire à l’appel de l’autorité ? Ce qui est paradoxal dans tout cela, des étudiants ont accepté d’aller rencontrer un administré égaré jusqu’au lac rose très enclavé (à plus de 20 Km de l’UCAD), et contestent leur propre choix d’être dans la délégation ayant le privilège de rencontrer le Président de la république au palais (à 2 Km de l’UCAD). Quelle absurdité !

En voyant des étudiants rencontrer des leaders de l’opposition, très en déphasage avec la marche du pays  et de l’université, j’ai senti une offense à toute la communauté et aux étudiants. Le dossier est tellement sérieux qu’un homme sérieux ne saurait songer à le politiser. Le temple du savoir est sacré ! C’est une insulte de vouloir troquer son « lux mea lex » avec les paroles amères d’un opposant et/ou politicien mercantiliste en quête de popularité. Par respect au martyr, au mouvement étudiant et à l’ensemble des Sénégalais, arrêtez les errements ! Arrêtez d’être divertis par des gens qui n’endosseront aucune des conséquences de votre échec à l’université !

A notre époque, on aurait rencontré les doyens de faculté, le médiateur, les syndicats d’enseignants, les parents d’élèves, le recteur, les guides religieux, le ministre qui faciliteraient une audience bien préparée avec le Président de la République. Aujourd’hui, malgré le désordre dont souffre le mouvement étudiant, de façon désintéressée, vos anciens et les autorités désignées à l’université ont usé de toutes leurs possibilités pour faciliter une rencontre avec le Chef de l’Etat. A ma connaissance, le Président de la République a reçu les délégués des trois (3) amicales constituées, les délégués des listes d’étudiants de l’UCAD et de l’amicale de Diourbel.

Comme vos frères et sœurs des autres universités, vos représentants ont préparé indépendamment et dans la concertation leurs revendications. L’autorité en a pris possession. Je prie que des solutions soient trouvées. Je présume  que le temps où les délégués se partageaient des millions et des bourses étrangères à la suite d’une rencontre avec le Président de la République est révolu. Quel est alors l’intérêt de se bousculer pour une rencontre ? Pour l’intérêt de la communauté et des étudiants, il est crucial de taire tout débat qui ne concourt point à la stabilité de l’espace universitaire. Sauver l’année académique demeure un impératif pour les étudiants.

Malheureusement, la dissolution de certaines amicales fausse tout le jeu démocratique à l’UCAD. La situation est d’autant plus grave que ceux qui s’accaparent les médias et versent dans la diffamation et l’incitation à la révolte ne sont investis d’aucuns mandat électif dans leur faculté. Dans ces conditions, il est difficile d’entreprendre quoi que ce soit avec les étudiants, souvent victimes de manipulations de forces occultes. A ce rythme, notre institution risque d’être certes championne dans la violence et la torpeur, mais loin derrière celles nouvellement créées dans ce pays au plan de l’excellence.

Pourtant, le défi actuel consiste à placer l’UCAD au meilleur rang de l’excellence du classement de Shanghai des universités au monde. Cet objectif glorieux ne pourra être atteint sans la stabilité, l’amélioration du cadre de vie et la réforme du système dans son ensemble. Pour nous qui fréquentons l’université, sa stabilité doit être notre credo.

Nous devons restaurer l’autorité et construire notre université et notre pays à travers une élite bien formée. Avec le sport, particulièrement la promotion des arts martiaux, nous y contribuons largement. Nous œuvrons à asseoir une stabilité durable afin d’améliorer les performances des acteurs. Nous militons pour un meilleur cadre de vie par le biais de divers projets, entre autres, « UCAD-campus vert » et « sport-étude-environnement ». Les résultats de ces projets à l’UCAD sont visibles et reproductibles au niveau national.

Nous devons apprendre à entreprendre des actions novatrices qui apportent une valeur ajoutée au système ; penser à valoriser le talent dans les universités ; et éviter de verser dans un radicalisme stérile et puéril pour les revendications.

Je lance un appel à l’autorité pour la restauration des amicales et la prise de mesures efficientes et efficaces pour garantir la sécurité des étudiants Sénégalais et des ressortissants de plusieurs dizaines de pays qui ont opté de faire une carrière à l’UCAD.

La seule chose qui vaille c’est que l’UCAD retrouve sa stabilité et son image de marque dont la violence ne cesse d’écorner.

Chers étudiants, frères et sœurs, la vocation de tout étudiant c’est d’étudier. Je vous prie de vous concentrer au maximum sur vos cours, exercices et TD corrigés pour votre réussite en octobre. 

Votre destin est entre vos mains, il sera ce que vous en ferez !

Vive l’UCAD ! Vive la liberté !

Cordialement !

Diomaye DIENG

Chercheur en Sciences de l’Environnement à l’UCAD

Dirigeant et acteur du sport universitaire

diengdiomaye@gmail.com

 

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