Publié le 29 Aug 2014 - 07:51
LIBRE PAROLE

Halte à l’indigence politique de certains compatriotes !

 

« Politique dafatilim !»

« Politique ay nakhantérek la !»

« Politicien feenkatrek la !» 

Telles sont quelques-unes des appréciations courantes mais largement superficielles, que beaucoup de Sénégalais de tous les milieux, font du politique, en tant que principe anthropologique mais dans le versant de sa mise en œuvre : la politique.

D’autres, y ajouteront le qualificatif  « politicienne », pour en souligner encore mieux et selon leur conception, la dimension plus que détestable que l’acte politique peut sembler revêtir dans certains contextes. Quelle erreur suicidaire ! Dans la mesure où, tant que l’homme vivra en société, il y’aura toujours nécessité de l’action politique incarnée dans une minorité de personnes dites  « politiciens ».

Pour rappel, une assertion chinoise avance : « le poisson, quand il pourrit, il commence par la tête ». Les élites donc, africaines en général et sénégalaises en particuliers pour ce qui est de notre pays, ont une responsabilité irréfutable dans leur dire et leur faire, dans cette conception perverse et castratrice de ce principe, cosubstancielle à l’existence de toute communauté humaine socialement organisée.

A elles (nos élites) donc, de commencer enfin, à déconstruire cette appréhension de l’action politique, pour que l’Afrique et le Sénégal puissent prendre autrement en main et avec volontarisme, leur histoire contemporaine et sortir de l’ornière du sous-développement matériel qui est d’abord mental et psychologique. Pour ce faire, il faudrait que nos intellectuels commencent par aller au-delà de la définition classique du parti politique, apprise avec la science politique dite occidentale.

Jusqu’à plus ample informé, celle-ci, la science occidentale, définit le parti politique, comme une organisation socialement conçue, pour conquérir et conserver le pouvoir politique au sein d’une formation sociale donnée.

Il faut que notre intelligentsia fasse un effort déterminé, pour ajouter à cette définition construite en d’autres temps et en d’autres lieux,un complément, et expliciter dans le fond, qu’une fois le pouvoir conquis et conservé, quel doit être le meilleur usage à en faire, dans la perspective de l’Intérêt Général dûment assimilé par tous.

Je convie donc, et solennellement, mes compatriotes habilités, chacun en ce qui le concerne et dans son domaine, àassumer son devoir historique, car comme le disait Frantz FANON, dans « Les Damnés de la Terre » : « Chaque génération arrive devant l’Histoire, elle remplit sa mission ou la trahit »

A bon entendeur… !!!

 

Dakar le 22 août 2014

EL HADJ NGOM alias LAT DEGUENE THIARE

 

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