Publié le 1 Jul 2015 - 17:24
LICENCIEMENT DU MEDECIN-CHEF DU CENTRE DE SANTE DE GRAND-DAKAR

Les médecins de Dakar sur le pied de guerre

 

‘’Le prétendu licenciement’’ du médecin-chef du centre de santé de Grand Dakar ne passera pas, selon les médecins des centres de santé du Département de Dakar (étatiques et municipaux). Aujourd’hui, le Sames tient une conférence de presse pour se prononcer sur cette affaire.

 

Les médecins des centres de santé du Département de Dakar s’insurgent contre le licenciement du médecin-chef du centre de santé de Grand Dakar par le maire de cette commune. D’ailleurs, les blouses blanches dénient à l’édile de telles prérogatives. ‘’Comment peut-il licencier un médecin sous prétexte qu’il a refusé de congédier deux agents de santé communautaires, qui relèvent de l’autorité du Comité de santé, dans le cadre du dispositif de mobilisation des ressources communautaires au profit de la Santé ? ‘’ s’interrogent les médecins, dans un communiqué parvenu à EnQuête. Ils voient là une incompréhension manifeste des textes de la décentralisation, particulièrement ceux du nouvel Acte 3. Car, à leurs avis, ‘’une décision aussi lourde de conséquences ne peut être que l’aboutissement d’une procédure longue et contradictoire, dans laquelle les autorités administratives jouent un rôle d’arbitrage, de validation et de recours’’.

Selon ces médecins, le maire a commencé à outrepasser ses droits, lorsqu’il a exigé du médecin-chef, dès le lendemain des élections locales, qu’il lui remette le chéquier du comité de santé, alors que, précisent-ils : ‘’le décret N°92-118 du 17 janvier 1992 fixant les obligations auxquelles sont soumis les comités de santé stipule, en son article 21, que « le responsable de la formation sanitaire détient le chéquier ».’’ C’est pourquoi les blouses blanches en profitent pour dire tout le mal qu’ils pensent de la mise en œuvre de l’Acte 3 de la décentralisation. Parmi les autres dysfonctionnements, ils dénoncent le retard de paiement des salaires des agents municipaux ; l’absence de prise en charge médicale des travailleurs municipaux ; le refus et/ou incapacité de payer les factures des dépenses courantes (électricité, eau, téléphone), allant à contrecourant de l’arrêté préfectoral portant répartition du patrimoine de la Ville de Dakar.

Ainsi, les médecins-chefs des centres de santé de Dakar exigent du maire le rétablissement, sans conditions, de leur confrère dans ses droits et ce dans les plus brefs délais. Ils demandent également, entre autres, l’étude des modalités d’annulation du redéploiement des agents municipaux de la Santé aux nouvelles communes qui est, selon eux, une substitution d’employeur. Concernant toujours leur confrère, en plus des démarches judiciaires en cours, ils se réservent le droit de prendre un certain nombre d’initiatives, notamment un point de presse, des débrayages, et même une « journée morte » dans les structures sanitaires de Dakar.

Gaston COLY

 

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