Publié le 5 Jul 2018 - 22:37
LIGUE 1 - DEMBA MBAYE, NOUVEAU COACH DE GENERATION FOOT

‘’Présenter une équipe qui produit un football positif’’

 

Promu responsable des structures de formation du FC Metz, Olivier Perrin laisse sa place de coach de Génération Foot à Demba Mbaye. L’ancien entraîneur de Niary Tally ambitionne de rester dans la même philosophie qui a permis au club de devenir l’un des meilleurs du Sénégal.

 

Vous venez d’être nommé entraîneur de Génération Foot. Quel sera votre objectif la prochaine saison ?

Mon ambition, c’est de rester dans la continuité, c'est-à-dire de proposer toujours une bonne qualité de jeu. Et si on maintient une bonne qualité de jeu, la conséquence de cela, c’est qu’on aura de bons résultats. Je crois qu’on ne doit pas mettre les résultats en avant. Je pense qu’il faut d’abord s’interroger sur le type de football qu’on veut produire, le mettre en œuvre, le travailler et rester dans notre projet de jeu. Si on arrive à faire ça, on a automatiquement des résultats. Aujourd’hui, c’est vrai qu’en termes d’objectifs proprement dits, on a fait une saison en Ligue 1 sans se soucier des problématiques de relégation. Après, le reste se fera en fonction du groupe qu’on aura composé parce qu’on risque d’avoir encore un groupe très jeune. L’idée sera de bien débuter le championnat, ensuite, à mi-parcours, de voir en fonction de ce qu’on aura fourni, voir si on pourra regarder plut haut. Mais en tout cas, l’un de nos objectifs majeurs, c’est de présenter une équipe qui produit un football positif tourné vers l’avant. Un football  qui donne du plaisir aux gens. Ça, c’est un des objectifs intermédiaires très importants qui, à mon avis, déterminera beaucoup de choses  pour la suite.

Après votre départ de Niary Tally, vous avez rejoint Génération Foot où vous avez occupé un poste que vous n’auriez pas accepté dans un autre club. Qu’est-ce qui a motivé ce choix ?

C’est vrai ! Mais je pense que Génération Foot, c’est un projet humain, social et sportif. C’est un club qui m’a frappé d’entrée par son professionnalisme, la qualité de son organisation, de ses éducateurs et de la  direction. On a en face de nous des dirigeants qui ont la volonté d’améliorer les conditions de vie du club. Chaque année, on s’aperçoit qu’à Génération Foot, il  y a des innovations. L’année dernière, il y a eu l’installation d’une tribune, on a vu aussi l’école et le bâtiment administratif qui sont en construction. Demain, il y aura d’autres infrastructures qui  vont être mises en œuvre. Donc on est vraiment face à des gens qui ont une vraie volonté de faire évoluer ce projet, de faire réussir les gens qui sont au sein du club comme les joueurs, le personnel. Aujourd’hui, Génération Foot essaie de former le maximum de personnes comme les éducateurs et les autres gens qui travaillent autour du club. C’est extrêmement  important.  

Aujourd’hui, je vois que ma situation a été très bien gérée. J’ai intégré le club. J’ai travaillé avec l’équipe des jeunes, j’ai été assez proche de la direction et du staff professionnel. On est vraiment dans une évolution tout à fait logique des  choses. Donc, je pense que le club aura toujours la même philosophie, le même objectif. Il n’y aura pas grand-chose qui va changer. Je pense qu’on aura toujours la même organisation. Ce n’est pas une révolution. C’est une passation, comme le disait Olivier Perrin. Et ça se fait en toute intelligence et en toute confiance aussi. Si aujourd’hui Olivier a pris la décision de quitter la direction de l’équipe, c’est parce qu’on s’est côtoyés toute l’année et un rapport de confiance s’installait entre lui, Abdoulaye Sarr et moi.  Aujourd’hui, on a senti en tout cas que la situation était indiquée pour qu’on puisse passer à cette évolution. Donc on est dans la continuité. Et c’est le plus important.

Vous avez démissionné du poste d’entraîneur de Niary Tally  après l’élimination en Coupe de la Caf en pleine saison 2016-2017. Est-ce que vous pouvez revenir sur cet épisode ?

C’est un échec, parce qu’on s’était fixé comme objectif majeur de se qualifier à la phase des poules de la Coupe Caf. Echec sur un objectif précis oui mais je pense que le club avait réussi à évoluer et beaucoup de choses positives étaient ressorties de ce compagnonnage, aussi bien du côté de Niary Taly que du mien. Pour moi, ça a été une expérience très importante. Une première expérience pour le football sénégalais. C’est vrai que je suis imprégné de la culture européenne. Vous l’avez constaté avec tout le bureau fédéral allemand qui a démissionné ces derniers jours.

On a cette culture-là. Quand tu as un objectif important qui t’es assigné que tu n’as pas atteint, effectivement les choses doivent changer ou du mois évoluer. Et il est plus facile de faire partir un entraîneur ou un homme que de changer une équipe. Moi donc, en tant qu’entraîneur, responsable de cette équipe, j’ai estimé que j’avais travaillé  honnêtement et sérieusement, mais que je n’avais pas atteint l’objectif. Donc mon temps était plus ou mois révolu là-bas. Mais je pense que la qualité d’un travail ne dépend pas du temps qu’on passe dans un club.  C’est comme une relation humaine. J’ai une relation très intense et très intéressante avec l’environnement de Niary Tally. J’y ai vécu des moments très intéressants. On  a aussi eu une certaine réussite sur le plan sportif. On a enregistré également cet échec qui était pour moi un échec majeur. J’en ai tiré les conséquences. J’ai assumé ma part de responsabilité dans cet échec. Je pense que c’est comme ça. C’est comme ça qu’on peut faire évoluer le sport de haut niveau au Sénégal. Il faut aussi, en cas d’échec, que les gens prennent leurs responsabilités. Moi, je l’ai fait sans aucun état d’âme.

Propos recueillis par Adama Coly

 

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