Publié le 24 Dec 2018 - 10:23
LIGUE DES CHAMPIONS – SEIZIEMES DE FINALE (RETOUR)

Le Jaraaf passe à côté de l’exploit

 

Le Jaraaf de Dakar est éliminé de la Ligue africaine des champions de la Caf, malgré sa victoire 3-1 contre le Wydad Atletic club, en match retour des 16es de finale, ce samedi au stade Léopold Sédar Senghor.

 

Le champion du Sénégal en titre était à deux doigts de marquer un grand coup, en Ligue africaine des champions. Malheureusement, le Jaraaf de Dakar n’est pas parvenu à casser le plafond de verre qui se dresse depuis des années devant les clubs sénégalais en compétitions de la Confédération africaine de football (Caf). La victoire sur le score de 3 buts à 1 n’a pas suffi au club de la Médina pour éliminer le Wydad Atletic club (Wac) de Casablanca, ce samedi, au stade Léopold Sédar Senghor. Les Marocains avaient pris une bonne option, lors de la manche aller, en s’imposant chez eux (2-0). Le Jaraaf sera reversé en Coupe Caf. Il prendra part aux barrages qualificatifs à la phase de poules.

Malgré la tâche qui semblait énorme à cause du retard de 2 buts à rattraper, les ‘’Vert et Blanc’’ n’ont pas abordé le match en proies résignées. Dès l’entame de la partie, les hommes du coach Malick Daf sont allés à l’abordage. Leurs efforts ont été récompensés à la 18e mn de jeu, quand Ousseynou César Guèye a ouvert le score. Le public jubile et y croit davantage. Les supporters attentent impatiemment le 2e but qui tarde à venir. Les Sénégalais auraient pu doubler la mise avant, mais manquent de réussite dans le dernier geste. Albert Lamane Diène avait au bout du pied la balle du 2-0. Mais l’attaquant, qui s’est retrouvé en duel avec un défenseur adverse, n’arrive pas à maîtriser le ballon. Ce n’est que partie remise car, en seconde période, Diène va trouver le fond des filets, dès la 3e mn de jeu (48e). Sur une passe en profondeur de Momo Cissé, il s’est retrouvé face au portier marocain Ahmed Reda Tagnouati, qui n’a rien pu faire face au tir du joueur sénégalais. Le Jaraaf tenait le bon  bout, puisque les deux équipes étaient désormais à égalité.

L’offrande de Wally Ndiaye

Le club de la Médina était à un but de l’exploit. A 3-0, le Jaraaf serait qualifié en phase de poules. Mais en haute compétition, le sort d’un match peut tenir à peu de choses. Les Marocains ont essayé de mettre la pression pour marquer le but qui les qualifierait. Car à 2-1, l’adversaire devra en marquer deux autres buts pour passer. C’est sur une action anodine que les hommes du coach Faouzi Benzarti ont trouvé le salut. Le défenseur du Jaraaf, Pape Waly Ndiaye, voulant faire la passe à son coéquipier dans la surface, touche la balle de la main après son coup de tête. L’arbitre burkinabé, Juste Éphrem Zio, désigne le point de penalty. Mohammed Ounnajem exécute la sentence et marque (55e).

Malick Daf effectue des changements en faisant entrer Benoit Toupane (78e) et Abdourahmane Ba (85e) respectivement à la place d’Alioune Badara Tendeng et d’Assane Mbodj. Ces choix ont porté leurs fruits, puisque ces deux nouveaux entrants sont à l’origine du 3e but des Médinois (89e). Toupane a fait la passe à Ba qui a mis le ballon au fond des filets de Reda.

Mais cela n’a pas suffi, puisque le score est resté inchangé jusqu’à la fin du temps réglementaire.

MALICK DAF (COACH JARAAF)

‘’L’arbitrage est nul’’

Il y a deux ans, le Wydad était champion d’Afrique avec tous ses moyens, mais avec le match qu’on a joué ici, on méritait de passer. Sur les deux rencontres, le Jaraaf a eu beaucoup d’occasions. Même en menant 2-0, on s’est créé beaucoup d’occasions. Malheureusement, on ne les marque pas. Sur une erreur individuelle, un penalty venu de nulle part, on encaisse un but comme ça. C’est un cadeau pour un adversaire qui n’arrive pas à se créer des occasions. Les contextes ne sont pas les mêmes, entre jouer à l’extérieur et à domicile. Chez lui, le Wydad a son public.

Sur quatre-vingt-dix minutes, on n’a eu que trois coups francs lors du match aller. Vous avez vu l’arbitrage d’aujourd’hui. Même en jouant chez nous, l’arbitre a mal géré notre match. L’arbitrage est nul. Comme beaucoup d’arbitres africains, il est nul. On a battu une grande équipe du Wydad. Cela montre que les gens travaillent. Le chemin est encore long. On va rester serein et continuer à travailler. On va être reversé en Coupe Caf, c’est bien, mais c’est différent. J’aurais aimé passer ce tour, parce qu’il y avait de la place.’’


MOUSSA NDAO (COACH ADJOINT WAC)

‘’On ne pouvait pas manquer de nous qualifier’’

‘’La qualification s’est un peu jouée à Casablanca où on gagne 2-0. On pensait être à l’abri. Mais au football ça va très vite. On prend un but en première période. Après la mi-temps, on encaisse un second but très tôt, qui met le Jaraaf dans le bain, parce que les deux équipes étaient à égalité sur l’ensemble des deux matches. Ensuite, on croit avoir fait le plus difficile en réduisant le score à 2-1. Le 3e but remet sur la voie de la qualification le Jaraaf, parce qu’il était à un but. C’est  peut-être ce qui a rendu la fin de match un peu houleuse.

La qualification s’est jouée aussi au niveau de la fraicheur. Le Jaraaf qui joue à Casa le samedi et arrive mercredi à Dakar. Cela explique peut-être qu’il (Jaraaf) a manqué de fraicheur. C’est sur des détails que se jouent les rencontres. Ils ont le mérite d’avoir marqué deux fois et de mettre le doute dans la tête de nos joueurs. Notre objectif, c’était de nous qualifier ici et de rentrer dans la phase de poules. On a été champions d’Afrique l’année dernière, on ne pouvait pas manquer d’accéder à cette à cette étape de la compétition.

On savait qu’on allait vers un match difficile, parce que cette équipe du Jaraaf nous avait laissé une bonne impression à l’aller, surtout en première période. L’arbitrage est ce qu’il est. Ils  peuvent contester, mais les buts sont valables, aussi bien les nôtres que les leurs. Ils doivent essayer de tirer des motifs de satisfaction par rapport  cette élimination et voir qu’ils doivent plus s’occuper de leurs joueurs. C’est à ce niveau qu’ils doivent être plus stricts, car une équipe qui joue à Casablanca samedi et arrive à  Dakar mercredi, alors qu’il y a trois vols par jour, cela montre que ce n’est pas professionnel du tout.’’

LOUIS GEORGES DIATTA

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