Publié le 7 Jul 2015 - 03:07
LITIGE FONCIER- ANNONCE D’UNE PLAINTE CONTRE LE MAIRE MOMAR TALLA GADIAGA

Le ton monte à Malika

 

Le collectif des associations de Malika (CAM) a décidé de traduire le maire de la commune, Momar Talla Gadiaga, en justice pour escroquerie, faux et usage de faux. Il l’accuse de servir de prête-nom à un promoteur qui a déjà vendu plus de 160 terrains.

 

Suite judiciaire pour le litige foncier qui pollue l’atmosphère dans la commune de Malika où une partie de la population est à couteaux tirés avec le maire Momar Talla Gadiaga. Le Collectif des associations de Malika (CAM) annonce qu’il va ester en justice contre le maire. Cette plainte intervient, selon Amadou Fall ‘’Capi’’, le secrétaire général du CAM, après avoir alerté les autorités du pays et la population de Malika sur un lotissement effectué par l’édile, en complicité avec un promoteur du nom d’Oumar Sall, sur un site de plus de 40 ha. Ils veulent le traduire en justice pour les délits d’escroquerie, faux et usage de faux. A en croire le secrétaire général du CAM, pour masquer sa boulimie foncière, le maire a fait muter plus de 160 parcelles au nom d’Oumar Sall. Un subterfuge que les membres du CAM déclarent avoir découvert et fait constater par un huissier. EnQuête détient une copie de l’acte.

Le CAM accuse aussi M. Gadiaga d’avoir fait main basse sur la bande des filaos. ‘’A l’annonce du programme de prolongement de la VDN longeant la côte, l’Etat avait prévu de dédommager les impactés et de mettre à leur disposition 6 ha’’. Amadou Fall ‘’Capi’’ révèle que le maire en a profité. Il s’explique : ‘’Pour tromper la vigilance des populations, le maire leur a fait croire qu’en réalité l’Etat allait lui remettre 40 ha. Il a ainsi commencé à amputer la bande des filaos’’. ‘’Devant ce fait, nous interpellons l’Etat afin qu’il prenne ses responsabilités, car dans cette zone, où il n’y a que des litiges fonciers, l’irréparable peut se produire. Nous n’avons rien dans cette zone, au moment où des gens se permettent de dilapider nos terres’’, peste M. Fall.

Selon lui, au moment où d’autres communes commencent à émerger, la leur est prise de boulimie foncière. Pire, les propriétaires, à qui on a vendu des terrains, ont commencé à construire. ‘’Fort de tout cela, nous, membres du collectif des associations de Malika, avons décidé de saisir le procureur de la République, la Commission nationale de réforme foncière, l’Office national de lutte contre la fraude et la corruption (OFNAC), pour que toute la lumière soit faite sur ces différentes affaires’’. Le collectif promet désormais de se poster en sentinelle pour mettre en échec les prédateurs fonciers de la commune de Malika.

Le CAM a aussi mis sur pied une pétition qu’il compte remettre entre les mains de toutes les autorités étatiques et judiciaires du pays.

CHEIKH THIAM

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