Publié le 16 Feb 2015 - 18:09
LITIGE FONCIER AUTOUR D‘UN SITE DE 200 HA DE TERRE ET REFUS DE PAYER LES FRAIS DE BORNAGE

Les populations de Mboula se révoltent et menacent

 

Dans la commune de Mboula, le foncier constitue depuis longtemps la pomme de discorde entre le conseil municipal et ses mandants. Samedi, une nouvelle étape a été franchie dans ce bras de fer. Une partie de la population a tenu un sit-in devant la mosquée pour dénoncer, selon leur expression « le bradage des terres par le conseil municipal ». Mais la réponse du maire ne s’est pas fait attendre.

 

Ça a chauffé ce samedi dans la commune de Mboula, situé à 40 km du chef-lieu du département de Linguère. Et pour cause, les populations se sont érigées en bouclier pour dire niet « au bradage des terres de la localité ». Pour montrer leur trop-plein de frustration, les populations de toute obédience, venues des villages de Mboula, Mboynane, Mbéyène, Négué, etc, ont organisé un sit-in sur l’esplanade de la grande mosquée de la localité.

Composées essentiellement d’agriculteurs, elles jugent injuste la décision du conseil municipal de vendre l’hectare à 30 000 F à des paysans qui peinent à assurer les trois repas quotidiens. Une décision qui à leurs yeux n’est pas en phase avec le PSE. Ils ont donc profité de cette tribune pour déverser leur bile sur le maire de la commune. « Gory Ba est en train de terroriser ses mandants qui étaient contre sa coalition, lors des élections locales », s’insurge Matar Niang. Selon lui, « les populations qui sont debout comme un seul homme dénoncent l’octroi de 200 ha de terre à des opérateurs économiques étrangers ».

Réponse du berger à la bergère, Gory Ba « a qualifié les organisateurs de mauvais perdants, qui l’ont toujours combattu politiquement, depuis 2002 et il les a toujours battus à mort ». Selon l’édile de Mboula : « Le 31 janvier 2015, le conseil municipal a examiné les demandes de terre qui lui ont été adressées. Pour satisfaire les demandeurs, nous avons établi les tarifs suivants : 20 000 F de frais de bornage pour les parcelles à usage d’habitation, soit une superficie de 900 m², tandis que pour les parcelles à usage agricole, l’hectare est fixé à 30 000 F. » Il ajoute : « Quant à l’espace de 200 ha (situé entre le pont de Kylif et le village de Mbéyène), qu’ils disent que j’ai vendu, rien n’est plus faux. La grande muraille verte intervient dans notre commune et nous avons réservé cet espace ou différentes activités seront développées pour lutter contre le chômage des jeunes. »

Pour préserver les terres que leur ont léguées leurs aïeuls, les populations se disent prêtes à y laisser leur vie, à l’instar des habitants de Mbane et de Fanaye. Elles feront face à un maire qui a promis de ne pas reculer d’un iota. En tout cas, les populations interpellent le ministre de l’Intérieur pour sauver les meubles à Mboula. Une marche de protestation est prévue dans les jours à venir.

Mamadou Ndiaye (Linguère)

 

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