Publié le 12 Nov 2012 - 08:54
LITTERATURE

Une quête identitaire au menu du premier roman de Ben Diogaye Bèye

 

 

Le réalisateur sénégalais Ben Diogaye Bèye a présenté, samedi à Dakar, son premier roman intitulé "Le rêve de Latricia", une œuvre inspirée d'un projet cinématographique dont il a écrit le scénario en 1987, mais qu’il n'a pu ensuite adapter au cinéma.

 

Selon une note de présentation, le premier roman de Ben Diogaye Bèye est un "livre qui culmine en une médiation angoissée sur la condition humaine articulée autour de la problématique de l'industrie culturelle", à travers une afro-américaine, "Latricia", engagée dans une quête identitaire. "Latricia a su entendre au-delà des siècles à travers le +ndeup+, la parole immémoriale du génie de sa race. Elle est restée une Africaine structurée physiquement, fondamentalement par les archétypes et les représentations collectives de sa communauté noire africaine bien qu'elle n'ait connu que les Etats-Unis d'Amérique", ajoute la même source.

 

S'exprimant lors d’une cérémonie de dédicace de son œuvre, l’auteur a expliqué avoir essayé d’adapter au cinéma le scénario qui a inspiré le livre, mais "cela n'a pas abouti, car faire un film entre le Sénégal et les Etats-Unis coûte excessivement cher". "D'ailleurs, j'avais même commencé à faire des tractations pour trouver des partenaires". Ben Diogaye Bèye se dit cependant "heureux" d'en avoir fait un roman, puisqu'il s'agit d'une "expérience" motivée par un vieil article insolite paru dans les colonnes du quotidien national Le Soleil dans les années 80, concernant "des Occidentaux qui sont entrés en transe lors d'une cérémonie de ndeup (rituel de danse chez les Lébous de Dakar".

 

"Je voulais montrer à travers ce roman qu'on ne peut pas perdre sa propre culture, car Latricia est une artiste peintre, et un artiste ne peut donner de vérité à ses œuvres que s'il est honnête avec lui-même", a-t-il souligné, en présence de Hugues Diaz, directeur de la Cinématographique, représentant le ministre de la Culture à cette manifestation.

 

Ben Diogaye Bèye a déclaré qu’il voulait également "faire en sorte que les gens comprennent que toute science véritable doit demeurer un secret", soulignant que c'était pour lui "une invite aux gens pour qu'ils reconsidèrent la culture africaine". Il a confié s’être essayé depuis très longtemps à l’écriture, en commençant par des nouvelles et par la poésie, car le cinéaste n'est pas selon lui si différent de l'écrivain, en ce qu’il écrit également des scénarios de films.

 

"D'ailleurs, en lisant le livre, on sent nettement qu'il a été écrit comme un film, car il est très visuel. Et je garde espoir de pouvoir le transformer un jour en film. C’est la raison pour laquelle je suis en train de traduire le scénario en anglais", a dit Ben Diogaye Bèye. Ben Diogoye Bèye, 65 ans, a été journaliste et animateur de radio avant de faire ses débuts dans le cinéma, d'abord comme aide-réalisateur. Il a ensuite réalisé des courts-métrages dont ''Samba-Tali'' en 1975, un film primé au Festival de Carthage. ''Sey Seyti'', son premier long-métrage sorti en 1980, était axé sur la polygamie au Sénégal. Il a reçu l'année suivante une récompense au FESPACO qui l’a ensuite primé à nouveau en 2005, avec ''Un amour d’enfant''.

 

APS

 

 

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