C’est un stade Alassane Djigo plein à craquer qui a accueilli Ama Baldé, malgré le match du Sénégal contre le Burkina Faso. De retour avec son gros serpent, Ama a affiché toutes ses ambitions en vue de son combat contre Malick Niang

 

Vous avez rempli le stade Alassane Djigo aujourd’hui. Que représente cette forte mobilisation des Pikinois pour vous ?

Mes fans attendent beaucoup de moi, mais qu'ils se rassurent : tout ira bien dans ce combat. Je tiens d'abord à rendre grâce à Dieu. Je tenais à remercier tous les Pikinois qui ont effectué aujourd’hui le déplacement pour me soutenir.

Je me suis toujours battu corps et âme pour Pikine. Pendant la crise au début, j’avais tout donné pour remettre les choses en ordre. Pourtant, je n’avais même pas l’âge de lutter, mais par amour pour cette ville, je l’ai fait. Et je ne ménagerai aucun effort pour hisser très haut les couleurs de Pikine. Et face à Malick Niang, je vais tout donner pour gagner. Je suis prêt sur tous les plans. C’est un duel capital pour moi. Et je ne vois que la gagne.

Vous lutterez pour la première fois sans le soutien de votre père décédé...

Je prie pour qu’il repose en paix. On a discuté de ce combat bien avant qu’il ne parte. Mon père a beaucoup prié pour moi. Même dans ses derniers instants, il a formulé des prières. Donc, je suis tranquille et cela me réconforte beaucoup de savoir qu’il m’accompagne toujours avec ses prières. Il est parti mais mon grand frère Jules Baldé est là et il remplit à merveille son rôle d’aîné de la famille.

Malick Niang n’est pas n’importe qui. Pourquoi l’avoir choisi et pas un autre ?

Dans l’arène, nous nous connaissons tous, plus particulièrement les plus courageux. Mon adversaire n’est pas un faible, moi non plus. Qu’il soit invaincu n’est pas important à mes yeux. Ce qui importe, c'est d’être présent le 1^er juin. Le jour du combat, je vais venir appliquer ce que j’ai travaillé durant tout ce temps.

Où en êtes-vous avec la préparation ?

Nous avons beaucoup travaillé. Nous avons tout pour que le jour du combat, nous puissions faire la différence. J’ai diminué mon poids sur ce combat. Il y a beaucoup de choses que j’ai envie de faire et vous le verrez le jour-j. Mais sachez qu’il me faut de la vivacité dans ce combat pour battre mon adversaire. C’est un combat capital pour moi, encore une fois. Je n’attends que le coup de sifflet de l’arbitre pour le battre. Je vais marcher sur lui.

Pour beaucoup, Malick Niang est le favori du combat. Qu’en pensez-vous ?

Être favori ne veut rien dire et ce n’est pas aussi une chose facile. À maintes reprises, on m’a désigné comme favori et pourtant, parfois j’ai perdu. Ce n’est pas important. Et s’il est le favori du combat, il le sait. Tout comme moi aussi. Il n’y a pas de souci à se faire. Mais tout cela n’est pas important. Le plus important, c'est la gagne et je ferai tout pour l’avoir.

Vous avez l’habitude de ne pas attendre vos adversaire et d’attaquer dès le coup de sifflet de l’arbitre. Comptez-vous faire la même chose face à un adversaire aussi redoutable que Malick Niang ?

C’est un combat différent de ceux que j’ai eu à livrer. J’ai préparé une stratégie avec l’aide de mon staff pour contrecarrer tous les plans de mon adversaire. Je ne vais pas rentrer dans les détails, mais le jour-j, il verra. Je suis prêt sur tous les plans. Il pense qu’il est le seul à savoir se battre, il sera surpris. Et s’il veut la bagarre, il sera servi.

Lors de son open-press, Malick Niang a dit que vous étiez nul et que vous n’étiez fort qu’en danse. Que lui répondez-vous ?

Je laisse le soin aux griots de lui répondre. Tous les lutteurs doués de l’arène sont de grands danseurs. Qu’il soit en bonne santé et le 1^er juin, on verra qui est le meilleur d'entre nous.

Il a aussi dit que vous ne faisiez pas le poids face à lui...

Il parle juste pour parler et pour amuser la galerie. Je lui donne rendez-vous le lendemain du combat. Il saura qu’on ne boxe pas dans la même catégorie. Pour le moment, je ne peux pas lui répondre. C’est seulement après le combat qu’il va comprendre. Je suis très confiant. Et s’il plaît à Dieu, je vais le battre.

Et si on vous demandait de nous parler des qualités de votre adversaire ?

C’est un grand champion qui sait lutter et qui excelle très bien aussi dans la bagarre. Mais je vais lui montrer ce que je vaux le jour du combat. Je n’ai jamais été aussi bien dans ma peau. Tout me réussit actuellement. J’ai travaillé dur pour bien représenter Pikine. En tant que fils de ce département, je veux faire honneur à cette ville. Seule la victoire compte à mes yeux. Je peux venir attaquer mon adversaire tout comme je peux l’attendre ou me déplacer sur les côtés. Je ne négligerai aucun détail.

''Double Less s’est beaucoup investi dans ce duel''

Double Less, le père de Balla Gaye 2, a dit qu’il allait vous soutenir désormais sur le plan mystique après le décès de votre père. Qu’en-est-il réellement ?

Je pense que s’il le fait, c’est son devoir vu les relations qu’il entretenait avec mon défunt père. Il a toujours été un père pour nous. Aujourd’hui que le mien n’est plus, c’est normal qu’il prenne sa place. Il s’est beaucoup investi dans ce duel. Je suis un guerrier et je vais le prouver le jour-j. Mon adversaire ne m’empêche pas de dormir. Ce sont plutôt les Pikinois qui m’empêchent de fermer l’œil. Car ils attendent beaucoup de moi. Et la meilleure façon de les rassurer c’est de gagner. Je ne pense jamais à mon adversaire.

On a revu le serpent aujourd’hui. Pourquoi l’avez-vous ressorti de sa cachette ?

En fait, je l’ai amené aujourd’hui juste pour rassurer mes supporters, parce que quand ils voient le serpent, ils se sentent rassurés. Ce serpent m’a toujours accompagné lors de mes grandes victoires.

KHADY FAYE