Publié le 19 Mar 2020 - 03:41
LUTTE CONTRE LA COVID-19 A MATAM

Les autorités corsent les mesures

 

Il n’y a, pour l’heure, aucun cas suspecté de coronavirus, dans la région de Matam. Mais l’atmosphère ambiante est en train, peu à peu, de s’adapter au niveau d’alerte national. Les mesures de prévention ont été corsées pour parer à la vitesse fulgurante de propagation de la Covid-19 dans le pays. L’une de ces mesures fortes a été de renforcer le dispositif au niveau des frontières.

 

La région de Matam, de par sa position géographique, semble dangereusement exposée à la pandémie de la Covid-19, à cause notamment de la porosité des frontières. Les populations, à travers les nombreux points de passage, traversaient sans contrôle le fleuve qui les sépare de la Mauritanie. Depuis ce lundi, la mobilité dans les deux sens est limitée au strict minimum, au grand dam des riverains du fleuve Sénégal.

À la suite de la sortie du président de la République, le gouverneur de la région, Mouhamadou Moctar Watt, a annoncé la mise en place d’un dispositif sur la route nationale, au niveau de Ranérou. Les passagers en provenance de Touba devront procéder au lavage des mains, avant de fouler le sol de la 11e région.

À cet effet, les forces de défense et de sécurité, munies de thermoflash, ont été déployées, pour veiller à l’application des nouvelles dispositions.

À la plus grande gare routière de la région sise à Ourossogui, tous les voyageurs devront se laver les mains, avant de descendre ou de monter à bord. Pour ce faire, l’exécutif régional a fait installer la logistique à l’entrée et dans les coins de la gare.

Mais ces mesures exacerbées ne sont pas du goût d’Aida, une jeune dame venant de Touba pour rejoindre son mari installé à Ourossogui, le bébé dans les bras. ‘’Je trouve que ces mesures sont excessives. On en fait trop. Je sais bien que la maladie du coronavirus est dangereuse, mais je ne vois pas pourquoi on nous fait descendre à chaque fois pour nous laver les mains. J’ai voyagé avec mon bébé ; c’est très pénible de devoir monter et descendre à chaque fois’’.

Le chauffeur du bus, vêtu d’un sous-vêtement blanc, est trouvé en train de se laver les mains vigoureusement. ‘’Ce coronavirus est très dangereux. Je ne néglige aucun détail. Même si je n’avais pas trouvé ce dispositif, j’allais me laver les mains. Maintenant que je l’ai trouvé, cela va me faciliter les choses’’, dit-il avec le sourire.

Les marchés hebdomadaires fermés

Il y a quelques jours, l’écrasante majorité des populations négligeait le danger que représentait la Covid-19. Une certaine rumeur présentait les 47° affichés régulièrement par le thermomètre, comme un gage de protection. Le virus ne survivrait pas à la forte chaleur de Matam. La tendance a basculé, la peur s’intègre peu à peu dans les attitudes, surtout depuis que des cas ont été confirmés à Touba. Les mesures interdisant les regroupements ont été saluées et suivies. Ainsi, les maires des communes ont, à leur tour, interdit la tenue des marchés hebdomadaires dans leurs localités respectives. À Agnam, village situé à plus de 50 km au nord de Ourossogui, des vendeurs n’étant pas au courant de la mesure de la municipalité avaient été invités sans heurt à rebrousser chemin par les éléments de la gendarmerie.

Petit à petit, les populations prennent la mesure du coronavirus et intègrent les recommandations des autorités sanitaires. Toutefois, une bonne partie continue toujours à se donner la main et affiche un sentiment ou l’espoir se mêle à la crainte.

 

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