Publié le 9 Sep 2015 - 02:29
LUTTE CONTRE LA CYBERCRIMINALITE

Le Sénégal se met à l’école européenne

 

Un atelier de formation en cybercriminalité se tient à Dakar, avec l’aide du conseil de l’Europe. L’objectif est de former  quinze formateurs sur une durée de 35 mois.

 

La cybercriminalité prend des proportions inquiétantes au Sénégal. Selon la directrice de la Police nationale, ‘’ce phénomène, dont le plus souvent les auteurs agissent rarement au sein de leur propre pays, menace notre société’’. D’où l’urgence de prendre des mesures. En cela, le Sénégal peut compter sur le conseil de l’Europe. Hier s’est tenu à Dakar, un atelier de formation des formateurs des premiers intervenants en cybercriminalité. Présidant la cérémonie d’ouverture, Anna Sémou Faye a plaidé pour une coopération globale, judiciaire, internationale, afin d’avoir des synergies nouvelles pour combattre la cybercriminalité.

La directrice générale de la Police nationale veut aussi que le secteur privé soit impliqué. Elle est d’avis que les forces de sécurité doivent s’adapter à ce nouveau contexte mondial, se mobiliser, s’organiser, mieux s’équiper, mais aussi se former, en se dotant de meilleures capacités intellectuelles, techniques, opérationnelles pour faire face à ce fléau. S’y ajoute que le caractère international de la cybercriminalité appelle à une réponse commune et cohérente de l’ensemble des pays. Etant entendu qu’aucun Etat n’est actuellement en mesure d’assurer seul la recherche, la poursuite des délinquants. Anna Sémou Faye considère qu’il ne sert à rien de développer une stratégie unique à l’échelon national. Elle milite pour une coopération internationale élargie. D’où cet atelier de formation qui vient renforcer les acquis.

‘’L’environnement judiciaire doit être amélioré’’

Le Sénégal a mis en place, depuis 2008, divers textes législatifs pour lui permettre de lutter contre la cybercriminalité. Il dispose d’une unité spécialisée contre la cybercriminalité, d’un laboratoire de criminalistique informatique. Mais le pays doit faire face à la hausse exponentielle de la criminalité, à cause des grands progrès technologiques. C’est pourquoi Anna Sémou Faye appelle de ses vœux l’amélioration de l’environnement judiciaire. ‘’Cette formation vient à son heure, car la sécurité de nos populations, de nos sociétés, est menacée. Des bandes criminelles se sont structurées en multinationales, exploitant sans scrupule les multiples  marchés de la drogue, de la prostitution libre, le terrorisme, la contrefaçon, les escroqueries, sans compter les attaques aux systèmes informatiques, entre autres’’.

Le colonel Alain Sevilla, représentant le conseil de l’Europe, s’est prononcé sur la formation qui va s’appuyer sur deux piliers : pédagogique et technique. ‘’Cela va nous permettre de simuler des infractions et de faire des cas concrets, où nous allons leur demander de répondre. L’objectif est aussi que ces bénéficiaires soient capables d’aller former et d’être des référents, c'est-à-dire, capables de réagir sur une situation donnée’’. De son côté, le directeur de l’école de police Demba Sarr a demandé que ce projet soit élargi à d’autres corps comme la gendarmerie et la douane.

AIDA DIENE

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