Publié le 17 Oct 2015 - 02:04
LUTTE CONTRE LA MALNUTRITION ET L’INSÉCURITÉ ALIMENTAIRE AU SENEGAL

L’équation de  l’OMD1 

 

Le Sénégal a-t-il atteint l’objectif 1 du millénaire pour le développement. Même s’il a été distingué à New-York pour avoir réussi à réaliser ce résultat, beaucoup d’acteurs restent sceptiques sur cette distinction.

 

Le Sénégal a été primé à New-York pour avoir atteint le premier objectif du millénaire pour le développement (OMD1). Cependant, cette distinction est loin de convaincre nombre d’observateurs. En premier, l’économiste Moubarack Lo, argument à l’appui, qui démonte que le Sénégal n’a pas atteint cet OMD1. En d’autres termes, explique l’ancien Directeur de cabinet adjoint du président de la République Macky Sall, le Sénégal peut atteindre une cible de cet OMD, celle liée à la nutrition. ‘’Mais les deux autres relatives à la pauvreté et à l’emploi, il ne les a pas atteintes’’, démontre l’économiste.

Le secrétaire exécutif de l’ONG Eau, Vie, Environnement Abdou Diouf, qui s’exprimait, hier, en marge du lancement de la plate-forme des organisations de la société civile pour le renforcement de la nutrition et de la sécurité alimentaire au Sénégal reconnaît, toutefois, que le Sénégal a fait beaucoup d’efforts en termes de réduction de la pauvreté. Mais, malgré ces efforts consentis, ‘’on est quand même à un taux de pauvreté assez élevé au niveau national’’, dit-il. ‘’Dans certaines régions, on est à un taux de 45 voir 50%. Donc, nous qui sommes sur le terrain, nous ne pouvons pas affirmer que le Sénégal  a atteint cet objectif. Nous  observons au quotidien les situations de souffrances des communautés’’, précise Abdou Diouf.

  En tous cas, c’est à cette pauvreté que ces organisations de la société civile veulent s’attaquer. Elles ont fédéré leurs forces en mettant en place, hier, une plate-forme qui regroupe plus de 30 organisations. L’insécurité et la malnutrition sont toujours présentes dans certaines contrées du pays, notamment les régions de Tambacounda, de Matam, de Kédougou. Elles touchent surtout les couches les plus vulnérables ; les femmes et les enfants. Avec une approche multisectorielle, la société civile veut une ‘’harmonisation des interventions’’, dira M. Diouf. Cela pour arriver à un Sénégal où le secteur privé, la société civile, les institutions de recherches, l’Etat et les partenaires techniques et financiers feront de la nutrition et de l’insécurité alimentaire une priorité. Les défis de la lutte contre cette insécurité alimentaire se trouvent surtout au niveau local, car à l’échelle nationale, explique Cheikh Pathé Fall de Enda Eco-pool, ‘’le Sénégal a fait de très bons résultats’’.

Sur un autre registre, le Sénégal fait des efforts en termes de protection sociale. Selon Abdou Diouf, ‘’on commence aujourd’hui à avoir dans ce pays une politique sociale qui se structure’’. Tous ces programmes : bourses de sécurité familiale, couverture maladie universelle, peuvent, dit-il, contribuer au bien-être des populations. 

ALIOU NGAMBY NDIAYE

Section: