Publié le 27 May 2016 - 00:04
LUTTE CONTRE LA MORTALITE MATERNELLE

Des acteurs veulent enseigner la santé sexuelle aux élèves

 

Des acteurs communautaires ont plaidé hier pour l’introduction de la santé sexuelle dans le curriculum scolaire. Cela permettra de mieux éduquer sur l’utilisation des méthodes contraceptives.

 

Des milliers de femmes meurent chaque année en donnant la vie. Pour mieux lutter contre ce fléau, les acteurs de la santé ont mis l’accent sur l’utilisation des méthodes contraceptives. Mais certaines sont plus utilisées au détriment d’autres. C’est le cas pour le condom féminin  considéré comme le parent pauvre de la planification familiale. Une visite effectuée hier par l’Association sénégalaise pour le bien-être familial (ASBEF) au centre de santé de Keur Massar a permis de mieux constater la faible utilisation de cette méthode. Selon la maîtresse Sage-femme du centre, Ndèye Bassine Seck, depuis 2010, il n’y a pas eu d’utilisatrice de cette méthode. 

Cela est dû à la méconnaissance du produit par les utilisateurs, mais surtout au refus des conjoints. ‘’Le manque d’implication des hommes dans la sensibilisation a fait qu’il y a beaucoup de facteurs bloquants. Cette méthode est la plus efficace, parce qu’elle a une double protection. Elle protège non seulement contre les grossesses précoces, mais aussi contre les infections sexuellement transmissibles. Mais beaucoup de femmes ne la connaissent pas’’, a-t-elle expliqué.

Pour le représentant de la Mairie de Keur Massar, il faut introduire la santé sexuelle dans le curriculum scolaire. ‘’Il faut un partenariat entre le ministère de la Santé et celui de l’Éducation nationale, afin d’introduire la santé sexuelle dans le curriculum scolaire. Cela permettra  aux élèves qui seront demain des chefs de famille de mieux connaître les conséquences des grossesses rapprochées, et de mieux comprendre l’utilité des méthodes contraceptives’’, a proposé Aliou Dramé.

Une proposition soutenue par le délégué de quartier, Babacar Fall. ‘’Il faut qu’on éduque les enfants sur la santé de la reproduction. Cela doit passer par le curriculum scolaire. C’est de cette façon qu’ils pourront se protéger demain dans leur foyer. Cela évitera tous les problèmes de communication entre le couple, parce que l’homme et la femme ont été déjà éduqués à l’école’’, a dit M. Fall

Fatouma Fall, la ‘’Bajenu Gox’’, souligne qu’on est dans une société où il y a beaucoup de tabous. Donc, la première chose à faire est de sensibiliser les chefs de famille sur le rôle du préservatif. ‘’Il faut un dialogue entre les deux conjoints sur la santé de la reproduction. C’est dans ce sens qu’on parviendra à convaincre sur l’utilisation du préservatif féminin au-delà de la sensibilisation’’, a-t-elle conseillé.

VIVIANE DIATTA

 

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