Publié le 23 Jan 2015 - 03:26
LUTTE CONTRE LE CANCER DE LA THYROÏDE

Des spécialistes sensibilisent sur la maladie

 

Depuis 2003, le Groupe d’études de la thyroïde (GET), regroupant des acteurs pluridimensionnels de la santé, œuvre dans la lutte contre le cancer de la thyroïde. Hier, les spécialistes ont encore échangé sur la maladie.

 

Cancer, un mot, une maladie qui ne cesse de susciter la crainte chez la plupart des patients sénégalais. Et pour tenter de mieux faire connaître cette maladie, des cancérologues à travers le Groupe d’études de la thyroïde (GET) se sont réunis hier autour d’une table ronde, pour discuter sur les méfaits et les moyens de préventions de cette pathologie, surtout ceux liés à la thyroïde.

Pour l’anatomopathologiste Nafissatou Ndiaye Bâ, cette maladie de la glande du cou peut être due à plusieurs facteurs à risques. ‘’Les irradiations et l’excès d’iode dans les aliments sont les facteurs de développement du cancer de la thyroïde’’, a expliqué le professeur. Selon elle, la maladie est plus fréquente chez les femmes, même si l’homme contracte quelquefois cette pathologie. ‘’Les femmes font plus de pathologie de la thyroïde, parce que c’est une glande qui secrète des hormones.

Mais aussi, à chaque fois qu’on a un goitre chez l’homme, il y a plus de chance qu’il cache un cancer de la thyroïde’’, a poursuivi Mme Bâ. A en croire la cancérologue, il n’existe pas en ce moment de chiffres centralisés au niveau nationale sur le cancer de la thyroïde. ‘’Actuellement, nous ne disposons pas encore des statistiques exactes sur le cancer thyroïdien. Mais nous sommes en train de mettre en place un registre national sur lequel tous les cancers de tous les hôpitaux seront répertoriés’’, a renseigné la spécialiste.

Pour sa part, le professeur Issa Ndiaye a insisté sur les moyens de prévention de la maladie. Aux yeux du chef de service de l’ORL de l’hôpital Fann, les mesures de protections consistent à surveiller médicalement les familles qui développent ce type de cancer. Mais aussi, explique-t-il, il faut s’alimenter correctement avec de la nourriture moins riches en crustacés. Et le président du GET de poursuivre : ‘’Le premier traitement est d’abord chirurgical. Après la chirurgie, il faut irradier avec l’iode radioactif 131 pour enlever ce que le chirurgien ne peut pas voir pour l’enlever.’’

A son avis, cette maladie peut être aujourd’hui traitée dans tous les centres régionaux et nationaux du Sénégal. Toutefois, le professeur Ndiaye a regretté le manque de certains matériels indispensables pour traiter la maladie. ‘’Il n’existe pas actuellement de radioactif 131 au Sénégal. Il est temps qu’on le mette en place, car de plus en plus, des patients sont évacués vers l’extérieur du pays’’, a sollicité le professeur, avant de rassurer : ‘’C’est un cancer de bon pronostic. La survie est évaluée à 10 ans, contrairement à certaines maladies qui font mois de 5 ans. Aussi, certaines formes peuvent aller jusqu’à 97% de pronostic après un traitement chirurgical suivi d’irradiation.’’

MAMADOU DIALLO (stagiaire)

 
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