Publié le 5 Feb 2020 - 17:52
LUTTE CONTRE LE CANCER

Les acteurs misent sur la prévention

 

La Journée mondiale de lutte contre le cancer est célébrée hier. Au Sénégal, les acteurs de la santé comptent mettre l’accent sur la prévention, pour sauver des vies.

 

Le cancer constitue, aujourd’hui, un lourd fardeau pour les personnes atteintes et les familles. Cette maladie attaque tous les organes de l’individu, ce qui fait que cette pathologie est devenue un réel problème de santé publique. Elle appauvrit les familles. C’est pourquoi le directeur général de la Santé, Docteur Marie Khemesse Ngom Ndiaye, souligne qu’il faut mettre un accent particulier sur la prévention. Car, dit-elle, personne n’est, aujourd’hui, épargnée du cancer. Mais ce qui est important, c’est d’aller vers un diagnostic précoce.

Pour le directeur de la Santé, la mortalité est lourde, en raison du retard de diagnostic, de l’incidence financière et de l’appauvrissement communautaire.

La présidente de la Ligue sénégalaise de lutte contre le cancer (Lisca), Dr Fatma Guenoun, renchérit que le cancer est l’une des causes les plus fréquentes de morbidité et de mortalité. Selon les statistiques, il y a 10 589 nouveaux cas chaque année, avec 7 571 personnes qui meurent chaque année de cancer. ‘’Un accès égal à la prévention, au diagnostic, au traitement et aux soins du cancer peut sauver des vies. Il faut dissiper les mythes et les idées fausses. Modifions les comportements ainsi que les attitudes’’, conseille Dr Guenoun. Qui précise que beaucoup de personnes pourraient être sauvées chaque année, en mettant en œuvre des stratégies appropriées en matière de ressources pour la prévention, la détection précoce et le traitement.

D’autant que le coût économique annuel total du cancer est estimé à plusieurs milliards de francs CFA dans notre pays. Il est temps de prendre un engagement personnel. ‘’La lutte contre le cancer n’est pas seulement une affaire du gouvernement, mais un combat de toutes les populations. Parce que si un membre de votre famille est atteint de cancer, c’est toute sa famille, son entourage et la communauté qui sont économiquement ruinés’’, précise Dr Guenoun.

Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), en 2018, 18,1 millions de nouveaux cas de cancer ont été recensés dans le monde, soit 9, 1 millions de décès liés au cancer dont 70 % des cas sont répertoriés en Afrique, en Asie et en Amérique centrale et latine.

‘’Maintenance préventive’’ pour les appareils de radiothérapie

S’agissant des appareils de radiothérapie qui tombent souvent en panne, docteur Marie Khemesse Ngom a soutenu qu’avant leur mise en place, il y avait une longue liste d’attente de patients. ‘’Nous pensons qu’aujourd’hui, il y a une surexploitation de ces machines. Il ne faut pas oublier que ces machines ne sont pas fabriquées au Sénégal et les pièces de rechange sont importées à l’extérieur comme les machines. Ce qui fait que s’il y a une toute petite pièce qui est endommagée, il faut attendre les 24 à 48 heures pour l’avoir. Mais nous nous attelons à ce qu’il y ait une maintenance préventive’’, rassure-t-elle.

Avant de jeter une pique aux journalistes qui, selon elle, sont pressés d’entendre une panne pour en parler. ‘’Nous avons un plan de prévention, quand même, pour que ces appareils puissent être vérifiés et qu’il y ait également des techniciens formés pour régler cette situation. Donc, il faudrait une formation régulière et continue sur ces types d’appareil’’, reconnait le directeur de la Santé.

Docteur Ngom n’ignore pas qu’à chaque fois qu’il y a une panne, des gens meurent, malheureusement.  

DISPONIBILITE DES ANTICANCEREUX

La PNA fait son évaluation

La Journée mondiale de lutte contre le cancer a été l’occasion, pour la Pharmacie nationale d’approvisionnement (PNA) de faire une évaluation de la mission de supervision des sites de prise en charge de la gratuité de la chimiothérapie.

Selon la PNA, le nombre total de malades est de 1 820 dont 1 508 femmes (83 %) ont bénéficié de gratuité. Soixante-deux pour cent des malades sont pris en charge au niveau de l’hôpital Aristide Le Dantec (HALD) où l’essentiel des cancers du col et du sein sont pris en charge avec des données en cours de traitement et 19 % des malades sont pris en charge à l’hôpital Dalal Jam.

Le nombre total de cancers du col et du sein sont en cours de traitement, il occuperait 42 % des patients sur les données recueillies, la gratuité avec 10 % pour le cancer du col et 32 % pour celui du sein. Le Centre national de transfusion sanguine (CNTS) prend en charge les cancers hématologiques avec 2 % du nombre de malades bénéficiant d’une gratuité.  L’hôpital de Fann est spécialisé dans les cancers pneumologiques et les cancers ORL. Ces malades représentent 1 % de la cohorte de malades suivis durant les 3 premiers mois.

La PNA, en parfaite intelligence avec les hôpitaux et les pharmacies régionales d’approvisionnement (PRA) travaille avec ses unités décentralisées au quotidien pour une disponibilité géographique et financière du médicament, au grand bonheur des populations. 

Selon toujours la PNA, la lutte contre le cancer fait partie des priorités du pays. Des actions sont actuellement menées pour améliorer la prévention et la prise en charge des patients. Ainsi, dans l’optique de rendre accessible la prise en charge des patients, un montant d’un milliard de francs CFA est inscrit dans le budget du ministère de la Santé et de l’Action sociale pour la lutte contre le cancer au titre de la gestion 2019.

VIVIANE DIATTA

 

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