Publié le 22 Jul 2016 - 20:32
LUTTE CONTRE LE MARCHE ILLICITE DE MEDICAMENTS

10 pharmacies seront installées à Touba

 

La ville de Touba va disposer cette année de 10 pharmacies. L’annonce a été faite hier par le Directeur général de la Pharmacie et du médicament. Ce, pour éradiquer le marché illicite des médicaments.

 

La vente des médicaments de la rue est un véritable business dans certaines régions comme Kaolack et Diourbel. Ces localités constituent des zones sensibles de vente illicite. Pour mettre fin à ce commerce noir, la Direction de la Pharmacie et du Médicament a décidé, cette année, d’installer 10 nouvelles pharmacies à Touba. C’est une stratégie qui, selon son Directeur général, va permettre à la population d’acheter les médicaments dans ces officines.  ‘’Là où, dans une région, on installe une ou deux pharmacies, Touba aura 10 qui vont être gérées par des pharmaciens.  

Ainsi, la population voit que quand elle a besoin de médicaments, il y a des pharmacies officielles. Celles-ci vont nous servir un peu de contrôle par rapport au marché illicite des médicaments. Il y a beaucoup de stratégies qui sont faites, mais nous les considérons un peu douces par rapport à certaines zones que nous considérons comme sensibles’’, a expliqué hier le Professeur Amadou Moctar Dièye, au cours d’une conférence de presse.

Il se dit conscient de ce qui se passe dans les régions de Kaolack et de Diourbel (Touba), mais ils travaillent en fonction de leurs moyens. ‘’Nous pensons que la campagne que nous allons mener permet de régler une bonne partie des problèmes.  Notre stratégie ‘’in fine’’ par rapport à certaines cibles, c’est de faire en sorte que ces vendeurs n’aient pas de médicaments. Nous pensons que c’est plus stratégique que d’attaquer certaines structures. Cela peut nous créer des blocages inutiles. On peut régler le problème en faisant en sorte que ces médicaments n’arrivent pas dans ces régions. Parce que les médicaments ne sont pas fabriqués sur place. Si on coupe le circuit, on règle le problème. Nous travaillons par rapport à cela avec beaucoup de structures, avec la douane’ ’, a-t-il précisé.

Les médicaments dans les valises

A l’en croire, les personnes mal intentionnées usent de tous les subterfuges pour s’approvisionner en médicaments. ‘’Il y a des gens qui voyagent, qui mettent dans leurs valises des médicaments. C’est une porte d’entrée des médicaments illicites. L’autre porte d’entrée, ce sont les conteneurs. Les douaniers ne vérifient pas tous les conteneurs. Il y a une façon de travailler. Ils vont faire des ciblages. Quelqu’un peut dire qu’il amène de la friperie et met des médicaments dedans. Les douaniers n’ouvrent pas la plupart des conteneurs. C’est ce que vous déclarez que le douanier prend en compte, la plupart du temps, sauf s’il y a dénonciation. Donc, ce médicament passe par le port, mais on ne l’a pas déclaré comme médicament’’, a-t-il expliqué.

Des études de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) ont montré que les médicaments de la rue sont de mauvaise qualité, parce que mal conservés, périmés ou contrefaits. Leur consommation entraîne ainsi des échecs de traitements, des maladies et parfois même des décès. ‘’Le marché illicite a en outre des conséquences socio-économiques désastreuses. Il affaiblit l’économie nationale en entraînant des pertes de recettes fiscales et douanières et met en péril les structures autorisées à vendre les médicaments’’, a ajouté le Professeur Dièye.

VIVIANE DIATTA

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