Publié le 27 Apr 2016 - 00:41
LUTTE CONTRE LE PALUDISME

Richard Toll montre la voie

 

Le paludisme a connu une baisse drastique dans la commune de Richard Toll. Un résultat obtenu grâce à la conjonction de plusieurs facteurs. Toutefois, il reste encore à faire pour venir définitivement à bout de la maladie dans la ville sucrière.

 

La commune de Richard Toll est en phase de pré-élimination du paludisme. Et pourtant, cette zone réunit toutes les conditions pour développer les vecteurs de la maladie ou même d’autres pathologies. Ce, à cause des lacs, de l’irrigation, de la densité des arbres, des migrations entre autres. En 2015, près de  317 cas de paludisme ont été notifiés dans le district de Richard Toll (Richard Toll, Ross Béthio et Gnith).  A l’occasion hier de la journée mondiale de lutte contre la pandémie, un focus a été fait sur cette commune devenue une vitrine pour le Sénégal en matière de lutte contre le paludisme.

Selon le médecin chef du district Algaye Ngom, le projet de pré-élimination  a été déroulé depuis 2011. ‘’Nous avons notifié en 2015 un total de 317 cas de paludisme  dont 231 avec notion de voyage au niveau des structures publiques et privées, les pharmacies et autres. L’analyse a montré que l’essentiel des cas sont localisés dans trois zones. La commune de Richard Toll, Ross Béthio et Gnith où les hommes sont les plus touchés avec 97% et 3% chez les enfants’’, explique le Dr Ngom. D’après ce dernier,  le taux chez les adultes se justifie par le déplacement d’une zone à une autre. Les trois communes du district sont caractérisées par un mouvement important de la population, notamment les travailleurs de la Compagnie sucrière sénégalaise (CSS) dans la commune de Richard Toll, les transporteurs et les ouvriers qui viennent à Ross Béthio avec les cultures irriguées du riz mais également la zone de Gnith où il y a une grande entreprise et un mouvement important des populations de la région de Louga.

 L’autre aspect évoqué lors de la célébration de cette journée mondiale, c’est la concentration temporelle des cas qui sont observés au mois d’octobre et de novembre. ‘’24% des cas nous proviennent de Kolda, 23% de Dakar et 19% de Touba (Diourbel). Les 60% nous viennent de ces trois régions, ce qui constitue la difficulté majeure’’, détaille-t-il.

Zéro cas de décès 

Cependant, le médecin chef de région a souligné que ‘’pré-élimination ne veut pas dire absence de cas’’.  Mais plutôt l’absence de transmission locale de cas de paludisme. ‘’On a noté dans le district des postes de santé qui n’ont pas du tout enregistré de cas pour 2015. D’autres postes qui ont des cas importés à la suite d’un voyage. Si on prend les résultats de façon globale, 81% sont déclarés importés. (…) Pour 2015, nous n’avons pas enregistré de décès’’, informe toujours le Docteur Ngom.

Pour arriver à cette baisse du palu dans la zone, les acteurs ont fait beaucoup de prévention. ‘’Nous avons fait des pulvérisations intra-domiciliaires pendant trois ans successifs où il y avait deux passages en contre-saison et en plein hivernage. Il y a aussi  la distribution des moustiquaires imprégnées‘’, dit-il.

Toutefois, les principales difficultés auxquelles est confrontée la commune, révèle Algaye Ngom, c’est la gestion de la migration au niveau de Richard Toll ; une zone où les déplacements sont très importants avec l’installation des industries qui sont dans le domaine de l’agriculture.  Il y a aussi, ajoute-t-il, l’existence des sans-domicile-fixe, la faible distribution des moustiquaires  à longue durée d’action chez les femmes enceintes, la concentration des cas de paludisme en octobre et novembre.

VIVIANE DIATTA

 

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