Publié le 23 Aug 2014 - 03:06
LUTTE CONTRE LE PALUDISME SAISONNIER

La chimio-prévention pour sauver 600 000 enfants 

 

La campagne de chimio-prévention du paludisme saisonnier lancée hier démarre demain 23 août prochain dans les régions de Kolda, Sédhiou, Tambacounda et Kédougou. Avec comme objectif  la protection d’environ 600 000 enfants de ces régions ciblées.

 

Le paludisme constitue un problème de santé publique majeur. Avec une morbidité élevée surtout chez les enfants de moins de 5 ans. Pour mieux lutter contre cette pandémie, le Sénégal a lancé hier la campagne de chimio-prévention du paludisme saisonnier chez les enfants de 3 mois à 10 ans. Cette campagne qui en est à sa deuxième année après celle de 2013 se tiendra pendant 5 jours. Elle se déroulera dans les 4 régions éligibles du Sénégal à savoir Tambacounda, Sédhiou, Kolda et Kédougou. Des localités où 60% des cas de paludisme surviennent au cours d’une période  maximale de 4 mois. Cette intervention se fera pendant trois mois (août, septembre et octobre) et cible environ 600 000 enfants.

Selon le coordonnateur du Programme National  de Lutte contre le Paludisme (PNLP), le Commandant Mady Bâ, cette intervention consiste en l’administration de médicaments, de traitements antipaludiques fait à base de combinaison. ‘’C’est une intervention qui permet de diminuer la mortalité liée au paludisme chez ces enfants, d’environ 1 pour 1000. Elle réduit aussi l’incidence du paludisme chez cette cible. Les études ont montré que si nous faisons cette intervention, plus de 75% des cas de paludisme qui surviennent dans cette classe d’âge peuvent être évités’’, a expliqué Dr Mady Bâ.

 Le premier passage sera organisé du 23 au 28 août dans les régions précitées. Il consistera en l’administration de trois doses en trois jours. Chaque passage sera espacé de l’autre de 4 semaines. ‘’Pour 2013, nous avons eu de bons résultats avec une couverture à plus de 97%. Ceci peut augurer que cette année aussi, nous aurons de bons résultats. C’est une intervention qui n’est pas chère puisque avec 500 francs nous pouvons traiter un enfant. Un montant de 650 000 000 F CFA a été mobilisé. C’est dire que c’est possible et que nos gouvernements peuvent investir dans cette lutte pour améliorer la santé des populations’’, a soutenu Docteur Bâ.

Pour une bonne réussite de la campagne, des volontaires formés par le système de santé vont faire du porte-à-porte dans les ménages pour administrer ce traitement aux enfants avec l’aide des parents, surtout des mamans. ‘’Il est important que les gardiens d’enfants et les mamans comprennent que le traitement doit être complet parce que ce sont eux qui feront les deux autres administrations’’, a renchéri le  coordonnateur du (PNLP)

De son côté, le  Docteur Lamine Diouf a soutenu que l’enfant qui aura pris les trois doses sera  protégé du paludisme pendant au moins 30 jours.

Depuis quelques années, l’on note une nette régression du paludisme au Sénégal. Ce qui n’empêche pas pour autant les autorités sanitaires, à travers le  (PNLP), de rester sur leurs gardes en faisant preuve de plus de vigilance.

VIVIANE DIATTA

 
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