Publié le 17 Oct 2014 - 13:23
LUTTE CONTRE LE VIH ET LES MALADIES INFECTIEUSES

L’Afrique mise sur la formation en rétrovirologie biologique

 

Pour le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, la mise en place d’une formation en rétrovirologie biologique est essentielle en Afrique. Notamment au Sénégal, dans la lutte contre le sida et les maladies infectieuses. Mary Teuw Niane présidait hier la cérémonie d’ouverture de la 9ème session du diplôme universitaire de rétrovirologie biologique (DU)

 

La neuvième session du diplôme universitaire de rétrovirologie biologique (DU) a démarré hier. Une formation dispensée à 27 étudiants venus d’horizons divers pendant un mois. Et qui sera sanctionnée par un diplôme reconnu par l’Université Cheikh Anta Diop (UCAD) de Dakar. Pour le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Mary Teuw Niane, qui présidait la cérémonie d’ouverture, la mise en place d’une formation en rétrovirologie biologique est essentielle en Afrique. Surtout au Sénégal dans la lutte contre le sida et les maladies infectieuses. ‘’Cette approche de mise en place d’une formation sur la biologie est aujourd’hui un enjeu essentiel de l’extension des programmes d’accès aux antirétroviraux en Afrique.

Parce que cette pandémie pèse lourdement sur les pays africains et impacte négativement sur leur économie, leur système éducatif et de santé’’, a souligné Pr Niane. Et, poursuit-il, ‘’dans cette lutte, nous avons besoin de médicaments, de vaccins, mais surtout de personnel médical compétent pour garantir la qualité des soins et assurer le suivi correct des malades par un effort commun et soutenu, une synergie harmonieuse à l’intérieur d’un pays comme à l’échelle africaine et internationale’’.

Dans le même sillage, le ministre a soutenu qu’il faut une vision, une stratégie, un pilotage, pour développer la recherche. Le deuxième aspect, dit-il, c’est le financement. ‘’Nous avons le Fonds d’impulsion de la recherche scientifique et technique (FIRST) qui va être renforcé courant 2015 en Fonds national de la recherche et de l’innovation avec évidement des moyens renforcés’’, a révélé Mary Teuw Niane

Le troisième aspect, poursuit-il, ce sont les équipements des laboratoires. ‘’Cette année, 500 millions ont été mis à disposition. Le matériel a été commandé le marché est finalisé. Dans le courant de l’année 2015, il sera mis avec l’autorisation de l’Assemblée nationale 3 milliards pour équiper les laboratoires. C’est une nouvelle dynamique qui est en train d’être mise en place’’.

300 biologistes formés en 9 ans

Pour sa part, le co-coordonateur du DU avec Laurent Bellec, le professeur Souleymane Mboup, a mis l’accent sur l’importance du DU de rétrovirologie biologique. Un parchemin qui, explique-t-il, en neuf ans, a acquis ses lettres de noblesse et s’est imposé comme une référence dans le paysage des biologistes en Afrique francophone. ‘’Le diplôme de rétrovirologie biologique s’adapte à l’actualité en permanente évolution de la biologie du Vih/sida, des Co-morbidités Vih-tuberculose et Vih-hépatites. Il est stratégique de disposer de possibilités de se recycler en permanence et de formation de haut niveau, au risque de se faire dépasser’’, a-t-il soutenu. A ce jour, 300 biologistes ont été formés à travers cette initiative qui a commencé en 2005-2006. Ils sont en train de penser en faire pour d’autres maladies comme Ebola.

En outre, le professeur Mboup a déclaré que le travail en laboratoire est devenu beaucoup plus essentiel, surtout dans les nouvelles stratégies qui ont été définies au niveau international, particulièrement en matière de Vih/sida. Le challenge est d’arriver à éradiquer le sida d’ici l’année 2030. Pour cela, une nouvelle initiative 90, 90, 90 est développée. ‘’ Il faudrait que ‘’90% des personnes qui ont le virus du sida puissent connaitre leur statut. Que 90% de ceux qui sont positifs soient sous traitement, et que 90% de ceux qui sont sous traitement arrivent à avoir une charge virale indétectable. C’est la seule condition pour arriver à éradiquer le virus dans les années 2030. Pour chacune de ces conditions, le laboratoire est au cœur et au centre’’, a expliqué le virologue  Mboup. 

 VIVIANE DIATTA

 

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