Publié le 10 Mar 2017 - 21:01
LUTTE CONTRE LES EXTREMISMES

Dakar, capitale des ‘’villes fortes’’

 

Du 9 au 10 mars, la capitale sénégalaise accueille le premier atelier régional du réseau des villes fortes d’Afrique. Au cours de ces deux jours, les maires de l’Afrique de l’Ouest et de l’Est vont se pencher sur l’extrémisme violent, en vue de permettre à leurs villes de mieux faire face au phénomène terroriste dont ces mégalopoles sont devenues une cible potentielle.

 

Depuis plus d’une décennie, le continent africain est la cible de récurrentes attaques et menaces provenant de groupes extrémistes violents. Ces mouvements, sur fond de discours religieux radical, préconisent, par la force et la terreur, le règne des régimes religieux et conservateurs. Pour faire face à ce phénomène, le réseau des villes fortes est en conclave à Dakar pendant deux jours, dans le cadre d’un atelier sous régional de partage d’expériences qui réunit les maires de l’Afrique de l’Est et de l’Ouest. Les premiers travaux doivent aboutir à l’élaboration de plans d’actions locaux dans la lutte contre l’extrémisme violent. A travers une approche inclusive, les différents maires entendent mobiliser et impliquer l’ensemble des acteurs locaux que sont les autorités locales, les familles, les représentants des secteurs privés, les éducateurs, les autorités religieuses et coutumières dans la lutte et prévention de l’extrémisme violent.

Selon le maire des Parcelles Assainies, Moussa Sy, et représentant du maire de Dakar à cet atelier, les villes sont les lieux où s’expriment les actes extrémistes qui mettent les collectivités locales à l’épreuve des capacités de réaction et à la préparation des interventions d’urgence, à la mise en œuvre des mécanismes d’aide et de secours, ainsi que la nécessité de développer la résilience. Et pour cela, poursuit l’édile, ‘’les maires disposent d’une légitimité institutionnelle qui leur permet de fédérer les partenaires institutionnels et les acteurs de la société civile autour des politiques de prévention et de lutte contre l’extrémisme violent, tout en étant les porteurs de parole de paix et du vivre ensemble envers les communautés’’. Moussa Sy dit attendre, au terme de cette rencontre, une feuille de route clairement définie et qui pourra outiller l’Afrique de l’Ouest et de l’Est en matière de lutte et de prévention de la radicalisation et de la menace terroriste.

‘’Depuis 2012, le Mali connaît une crise sans précédent et qui continue jusqu’à la date d’aujourd’hui. Même si les efforts continuent. A côté des autorités nationales, il est intéressant que les autorités locales se retrouvent pour échanger ensemble afin de venir à bout de ce fléau. Car l’extrémisme violent met en danger la vie de nos populations et le développement local’’, a soutenu Djiré Mariam Diallo, maire de la Commune 3 du district de Bamako. De son côté, le représentant du préfet de Dakar a rappelé le rôle important et la nécessité pour l’Etat central de travailler avec les municipalités. ‘’Les collectivités locales constituent un bras important pour l’administration qui est proche des populations en vue de les faire participer à la mise en place de la politique de l’Etat’’, a reconnu Serigne Babacar Kane.

Le réseau des villes fortes, dont Dakar est membre actif, compte 98 villes dans 40 pays. Il a pour but de renforcer les capacités des autorités locales dans plusieurs domaines.

MAMADOU YAYA BALDE

 

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