Publié le 29 Oct 2014 - 00:15
LUTTE CONTRE LES LONGUES DETENTIONS PREVENTIVES

L’Etat va recruter 30 magistrats, 30 greffiers et 150 gardes pénitentiaires

 

La lutte contre les longues détentions préventives et les retards dans les procédures de jugement constituent une préoccupation des autorités judiciaires. En plus de la modification de certaines dispositions du code de procédure pénale favorisant l’installation de tribunaux de grande instance (TGI) et des tribunaux d’instance (TI), le ministre de la Justice annonce le recrutement de 30 magistrats, 30 greffiers et 150 gardes pénitentiaires.

 

Le Sénégal veut favoriser un traitement diligent des questions criminelles et éviter les longues détentions en prison. Ainsi, un projet de loi N°23/2014 modifiant la loi N°65-61 du 21 juillet 1965 portant code de procédure pénale a été voté hier, à l’Assemblée nationale. Avec ce nouveau projet de loi, certaines dispositions du code de procédure pénale sont modifiées, permettant la création de tribunaux de grande instance (TGI) et des tribunaux d’instance dans la nouvelle carte judiciaire. Cependant, d’après le ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Me Sidiki Kaba, qui a défendu ce projet devant les députés, nos détenus ne doivent pas être considérés comme des ‘’déchets’’. Cette nouvelle disposition va largement prendre en compte la question de la dignité humaine.

En effet, la vie en milieu carcéral a constitué l’une des plus grandes préoccupations des parlementaires. Ces derniers ont appelé le ministre à recruter un personnel adéquat de gardes pénitentiaires et de magistrats. Ils ont demandé à ce que le personnel de police judiciaire puisse bénéficier d’une ‘’formation de mise à niveau’’. Dans sa réponse, Me Sidiki Kaba a affirmé que toutes ces préoccupations seront prises en compte par le gouvernement.

‘’Il est attendu le recrutement de 150 gardes pénitentiaires, plus la formation de 30 magistrats- ce qui n’a plus été fait depuis plus de deux ans-, plus 30 greffiers. Tout cela, dans le souci de mieux prendre en charge les questions de justice sociale’’. ‘’Ces recrutements, a ajouté le ministre, constituent la solution aux longues détentions et aux retards dans les procédures de jugement. Ils vont aussi permettre néanmoins de désengorger les prisons’’.

Des réformes en vue sur le viol

La question des violences faites aux femmes, du viol, ont également été au cœur des débats. Le député Ndèye Lucie Cissé a plaidé pour la criminalisation du viol. ‘’Une personne violée est une vie qu’on détruit’’, a-t-elle martelé. En réponse, le Garde des Sceaux a indiqué que des réformes sont en train d’être préparées. Elles vont aborder toutes ces thématiques qui, pour lui, sont des ‘’questions sociétales’’ qui demandent des ‘’textes consensuels’’.

Car, selon le ministre, s’il n’y a pas de consensus sur ces questions, cela peut entraîner des ‘’cassures’’. ‘’Une société protège ses enfants, surtout ses filles qui sont les mères de demain, les gardiennes de la tradition, de la société. Comment se fait-il qu’une société profondément religieuse voit ses enfants exposés à une certaine violence ? Une violence qui commence dans la famille, puis la rue, le quartier… Ça ne colle pas avec notre tradition’’, a-t-il soutenu. 

ALIOU NGAMBY NDIAYE

 
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