Publié le 29 Jul 2016 - 01:52
LUTTE CONTRES LES HEPATITES AU SÉNÉGAL

Plus de 65 mille enfants vaccinés à la naissance

 

Le Sénégal a vacciné plus de 65 mille enfants contre l’hépatite B, de février 2016 à nos jours. Cela, pour mieux lutter contre les hépatites virales qui causent d’énormes problèmes de santé publique.

 

Les hépatites virales sont des maladies très dangereuses. Elles peuvent être responsables de certaines complications. Celle qui pose le plus de problème est l’hépatite B. Au Sénégal, un vaccin est introduit contre ce type d’hépatite à la naissance. Selon le ministre de la Santé et de l’Action Sociale, le Professeur Awa Marie Coll Seck, qui présidait hier un atelier, en prélude à la journée mondiale de lutte contre les hépatites, prévue aujourd’hui, plus de 65 mille enfants ont bénéficié de cette vaccination. ‘’Nous avions eu à mener une grande bataille. Aujourd’hui, on vaccine contre l’hépatite B dès la naissance parce que nous savons qu’il peut y avoir une contamination de la mère à l’enfant même au moment de l’allaitement. 

C’est pourquoi nous voulons que les enfants soient vaccinés dès la naissance. Nous avons fait le lancement en février dans la région de Matam. Aujourd’hui, plus de 65 mille enfants en ont bénéficié’’, soutient le Professeur Seck. Mais cette vaccination se fait quand la femme  accouche dans une structure sanitaire. D’où l’appel lancé par le ministre pour que les accouchements se fassent dans les structures sanitaires. ‘’C’est dans ces structures où on pourra sauver des vies en permettant aux enfants d’avoir cette vaccination. C’est de cette façon que nous parviendrons à avoir une génération sans hépatite B’’, a précisé Awa Marie Coll Seck.

En outre, la ministre a soulevé le problème lié à l’accès aux médicaments, qui sont très onéreux, très chers pour les pays africains.  ‘’Notre cri du cœur est qu’on puisse avoir des médicaments à la portée de toutes les populations même les plus démunies. Nous voulons qu’il y ait un vrai élan de solidarité entre les pays qui ont le même problème. C’est-à-dire des difficultés d’accès aux médicaments, pour poser de tout notre poids pour qu’au plan international, nous soyons écoutés et que les prix baissent’’, a-t-elle plaidé.

 En attendant, les acteurs tiennent depuis hier des journées de réflexion pour proposer des stratégies adéquates,  afin de négocier la diminution de médicaments, avoir des schémas thérapeutiques que tout le monde utilise et surtout avoir une démocratisation de l’accès aux médicaments en faisant une décentralisation. ‘’Certains centres ont ces médicaments. Mais ce n’est pas partout. Si on veut que ça soit une stratégie nationale, il faut qu’on puisse même dans une localité lointaine accéder aux médicaments’’, a soutenu la ministre de la Santé.

Une prévalence de 11%

Selon le Coordonnateur du programme national de lutte contre les hépatites (PNLH),  Docteur Aminata Sall Diallo, quand le programme a démarré en 1998, l’état des lieux montrait une prévalence de 17% dans la population générale. Aujourd’hui, elle est de 11%. ‘’6% de perdu en prévalence,  c’est énorme. Cela démontre bien l’impact des vaccinations et des stratégies développées pour faire baisser ce taux. ‘’Sur le plan stratégique, on s’est toujours focalisé sur la vaccination contre l’hépatite B, surtout celle des enfants de 0 à 5 ans. La deuxième stratégie consiste à dépister et à traiter avec un objectif clair de diminuer le réservoir du virus, d’avoir un bénéfice individuel et collectif parce qu’on va vers l’éradication de l’hépatite C et un meilleur contrôle de l’hépatite B. On est dans la deuxième qui concerne le dépistage et le traitement’’, a-expliqué Dr Diallo.

VIVIANE DIATTA

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