Publié le 7 Oct 2018 - 00:39
LUTTE - DEPART RECLAME D’ALIOUNE SARR

Le Cng en disgrâce

 

La dernière sortie des lutteurs réunis dans le cadre du Collectif pour la défense des intérêts de l’arène sénégalaise, démontre encore une fois la détermination de ces derniers à faire partir le président du Cng, Alioune Sarr et son équipe. ‘’EnQuête’’ revient sur les moments clés de ce bras de fer entre l’instance dirigeante de la lutte et les acteurs.

 

‘’Le Cng va continuer son travail’’. C’est en ces termes que le ministre des Sports, Matar Ba, avait répondu au Collectif pour la défense des intérêts de l’arène sénégalaise, lorsqu’il les recevait au mois de juin dernier. Mais ce n’est pas de cet œil que les lutteurs voient les choses. Ces derniers ont réitéré leur désir de voir Alioune Sarr et ses collaborateurs céder la gestion de la lutte.

Pour Khadim Gadiaga, le président dudit collectif et ses camarades, l’actuelle équipe dirigeante de leur discipline a fait son temps et doit ‘’libérer la place’’. Lors d’une rencontre avec la presse, jeudi dernier, leur porte-parole, Gris Bordeaux, avait déclaré que l’arène sénégalaise a besoin ‘’d’innovation’’. Il est temps de ‘’changer ce système’’ mis en place pour leur ‘’soutirer’’ de l’argent.

Si le Cng continue de bénéficier de la confiance du chef du département des Sports, qui a renouvelé son mandat au mois de mai dernier, les acteurs de la lutte semblent vouloir en finir avec le Dr Sarr qui gère la discipline depuis 24 ans.

La tête d’Alioune Sarr longtemps réclamée

Le changement à la tête du Cng ne date pas d’aujourd’hui. Les lutteurs ont, depuis quelques années, exprimé ce besoin de se séparer d’Alioune Sarr. On se rappelle en 2011, la sortie virulente de Boy Kaïré, Président de l’Association des lutteurs en activité, en son temps. ‘’Nous en avons marre. Nous ne voulons plus d’Alioune Sarr et son équipe’’. Il avait même traité les membres du Comité de gestion de ‘’bande de mafieux’’. L’ancien pensionnaire de l’écurie Soumbédioune s’indignait à propos de la ponction sur le reliquat des lutteurs. Il avait réclamé un audit de la gestion de Dr Sarr et son  équipe. En plus, l’actuel président d’honneur du Collectif pour la défense des intérêts de l’arène avait exigé la revue du mandat du président du Cng. Car, selon lui, seule une fédération a le droit de gérer une discipline pendant quatre ans.

Aujourd’hui, la lutte a évolué. Les acteurs de l’arène sénégalaise ont fait front commun pour mener le combat. Au mois d’avril dernier, Mbaye Guèye avait jugé exagérée la sanction financière de 5,1 millions de francs Cfa infligée à son poulain Gris Bordeaux, pour 3 avertissements lors de sa défaite face à Balla Gaye 2. Le premier Tigre de Fass avait alors fustigé le laxisme des lutteurs qu’il a suggéré d’observer ‘’une grève de six mois’’. Une réaction saluée par Boy Kaïré qui a invité les différentes écuries à ‘’s’unir’’. C’est à la suite de ces sorties que le collectif s’est réuni pour tenir une réunion. Au sortir de cette rencontre, Khadim Gadiaga et ses camarades ont décidé de déposer un mémorandum sur la table du ministre des Sports. Ils ont été reçus par ce dernier le 15 juin. Lors de cette audience, ils ont exposé leurs doléances dont la disparition du Cng qui serait remplacé par une fédération de lutte. Gris Bordeaux et ses acolytes sont pour la gestion de leur discipline par un des leurs.

Le président du Cng fait dans le clair-obscur

Malgré maintes réclamations, le président du Comité national de gestion de la lutte reste inamovible. Malgré 24 ans de magistère, Alioune Sarr pense pouvoir toujours servir la discipline. ‘’Tant que mon pays a besoin de moi quelque part, je répondrai présent dignement’’, répond-il chaque fois que la question lui est posée de savoir s’il va quitter le Cng. Parfois, il fait savoir que si cela ne dépendait que de lui, il ‘’serait parti’’. Ainsi, dit-il, il n’y aura pas de problème, si les gens se résolvent à accepter que ‘’seul Dieu décide de l’avenir’’.

Le ministre des Sports a annoncé la tenue des assises de la lutte les 13 et 14 octobre prochains. Lors de ce conclave, des décisions importantes et déterminantes seront certainement prises pour l’avenir de la discipline minée par d’énormes difficultés.

LOUIS GEORGES DIATTA

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