Publié le 21 Apr 2017 - 20:21
LUTTE - GRIS, NESS, TYSON, BAYE MADIONE, ZOSS, MOUSSA DIOUM...

Ces leaders dans le noir 

 

Zoss, Gris,  Tyson,  Ness,  Baye Madione, Moussa Dioum, Tapha Tine... pour ne citer que ceux-là, étaient bien partis pour rêver d’un avenir radieux dans le cercle restreint des lutteurs les plus teigneux de l'arène. Hélas ! Leurs contre-performances répétitives ont fini par dévaluer leur cote de popularité. Au sein de leurs écuries respectives, le constat est fait. Ces leaders ne brillent plus au moment où leurs poulains se font un nom en signant des succès.

 

Zoss : Le Showman méconnaissable

La carrière du chef de file de l'écurie Door Dooraat est en chute libre. Zoss, qui a fait ses premiers pas dans la lutte vers les années 2000, est aujourd’hui méconnaissable. Son passage dans un Championnat de lutte avec frappe (Claf) organisé par Gaston Mbengue en 2006 l'a rendu célèbre. De par ses prestations et sa manière d'assurer le show, le théoricien de Door Dooraat s'impose. Malgré ses fortunes diverses, il est acculé par les promoteurs qui n'hésitaient pas à le contacter. Mais depuis un certain, l'ancien coéquipier de Modou Lo est passé complètement à côté.

De défaite en défaite, il s'engouffre. Sa dernière victoire remonte à avril 2013 devant Tidiane Faye, après avoir battu Boy Niang 2, le 8 juillet 2012. Quatre ans sans succès ! Sa participation au tournoi (Tnt) est la pire chose qui lui soit arrivée. Logé dans un groupe avec Tapha Tine, Gouy-Gui et Ama Baldé, le frère de Garga Mbossé n'a vu que du feu. Trois sorties pour autant de défaites. D'ailleurs, il est sorti dernier du tournoi avec zéro point au compteur, en plus d'un cuisant K.-O. (face à Gouy-Gui). Pour redorer son blason et reprendre sa place perdue, Zoss accepte d’affronter le ‘’Phénomène de Lansar’’, Siteu. Malheureusement, il n'a pu montrer un autre visage. Il a enregistré sa 12e défaite (la quatrième successive). Un revers de trop pour le ‘’Showman’’ qui dit ne pas comprendre ce qui lui arrive.

Gris : Un Tigre sans griffe

Désigné 3eigre de Fass, après Mbaye Guèye et Moustapha Guèye, Gris Bordeaux avait certainement montré des qualités requises pour mériter ce couronnement. Le fils de la Médina, de par sa fougue et sa technicité, avait gagné le cœur des Fassois qui voyaient en lui le défenseur des couleurs de ladite écurie. Des espoirs tombés à l'eau, ou presque, puisque leur Tigre n'est pas féroce. Sa carrière en dents de scie fait que son palmarès tarde à être élogieux. Et pourtant, toutes les chances sont de son côté car étant entouré des meilleurs lutteurs de l'arène que sont les frères Guèye (Mbaye et Moustapha), en plus d'être leader d'une des plus grandes écuries de l'arène. Ses défaites contre Modou Lo et Eumeu Sène ont eu raison de ses succès face à Baye Madione et Tyson. Poussant même certains de ses inconditionnels à douter de lui. Le 1er janvier prochain, face à Balla Gaye 2, une autre chance de se racheter lui est accordée. Pourra-t-il la saisir ?

Tyson : Un leader en perte de vitesse

Son nom ne figure même plus dans les combinaisons des combats de lutte. Et pourtant, jadis, il ne se passait pas une saison de lutte sans que le leader de la Génération Bul Faale ne soit sollicité. Ses combats de lutte étaient des événements qu'aucun puriste ne voulait rater. Les années passent mais ne se ressemblent pas pour lui. Quittant les journées glorieuses et festives, Mohamed Ndao ‘’Tyson’’ embrasse des nuits longues et noires. Sa carrière est entachée de défaites et il n'est plus un mythe. Ses jeunes frères qu'il a devancés dans le métier lui font la peau. Sa ruse d'antan et sa technique à plier ses adversaires sans peine ni effort l’ont fui. Une nouvelle génération est née. Le tombeur de Manga 2 (ancien roi des arènes) a touché le fond. Sa dernière défaite devant Gris Bordeaux a confirmé les déclarations de certains observateurs qui évoquaient son manque de force et son âge. Depuis ce revers,  Tyson s'est fait rare et son écurie en a payé les pots cassés. Génération Bul Faale ne fait plus rêver et même ses pensionnaires, à l'image de Gambien,  Alioune Mané ou même Valdo, peinent à descendre dans l'arène. 

Ness : La Baleine en eaux troubles

Sa masse corporelle naturelle fait de lui un lutteur né. Il lui fallait quelques séances techniques pour devenir ce lutteur coriace tant redouté. Ness, puisque c'est de lui qu'il sagit, a tout pour être un champion dans l'arène. Une bonne écurie, un bon staff et la chance d'avoir grandi à Thiaroye où de grands champions ont vécu. Participant à un championnat où il a partagé la poule avec des lutteurs comme Youssou Ndour de Ndakaaru,  Malal Ndiaye de l'écurie Hal Pulaar..., Ness est connu par le public de l'arène sénégalaise. Son combat contre Boy Kaïré est ficelé après le championnat et il en sort haut la main. Des séries de succès s'ensuivent.

Ama Baldé, Papa Sow seront ses victimes. Sa marche victorieuse est stoppée par Gouy-Gui qui, dans un combat âprement disputé, le cloue au sol. Une défaite qui l'envoie faire trois années blanches avant de revenir le 9 avril dernier face à Sa Thiès. Un retour sans saveur,  puisqu'il sera battu par le frère du ‘’Lion de Guédiawaye’’. Une défaite de plus qui a fait trop mal au protégé de Max Mbergane mais surtout à son staff qui lui a collé des motifs. Ness n'a plus cette marque déposée qui lui était propre. Le peu de cote de popularité qui lui restait est effacé par ce revers. À Lansar, les explications pour tenter de justifier ses déboires sont multiples...

Tapha Tine : Un Géant qui ne fait pas peur

Il fait partie des lutteurs les plus imposants de l'arène. Son physique digne d'un bon sportif est sa marque. Tapha Tine est un géant. Du haut de ses 2 mètres presque, le Baol Baol donne l'image d'un lutteur pétri de talents et de techniques mais il présente beaucoup de limites. Tapha Tine avance à pas d'escargot. Depuis son premier combat avec frappe en 2005 (pour 17 combats), le sociétaire de l'écurie Baol Mbollo court toujours après le titre de roi des arènes. Ses fortunes diverses lors de ses différentes sorties l'ont un peu retardé. Deuxième du tournoi Tnt derrière Ama Baldé, le Géant peine à décrocher un combat. Il veut se frotter aux ténors à l'image de Bombardier (qu'il a d'ailleurs battu), Modou Lo... alors que les propositions des promoteurs sont autres. Sa prise de position bloque la matérialisation de son combat. Devant le cri de Yékini  Junior qui veut se frotter à lui, Tapha Tine fait le sourd. Conscient qu'il file tout droit vers une année blanche, il s'est ressaisi soutenant qu'il ne pourrait refuser un combat contre Sa Thiès ou Boy Niang 2.

Baye Madione : Le Fou victime de sa fougue

Sa dernière victoire remonte à 2015, devant Bruce Lee. Avant, Baye Madione avait enchaîné les revers. Les lutteurs Modou Lo, Gris Bordeaux,  Papa Sow,  Boy Niang 2 l'avaient tous accroché à leur tableau de chasse. Le Fou de Thiaroye Gëm Sa Bopp, malgré son rachat, a courbé l'échine devant Baboye à Kaolack, le 16 avril 2016. Une défaite de trop pour l'enfant de Thiaroye qui aurait pu avoir une belle carrière. Mais sa fougue le handicape à chaque fois. En perdant son combat contre le ‘’Mbarodi’’ de Pikine qui était au crépuscule de sa carrière, Baye Madione n'a pas pu rebondir. Ses erreurs tactiques et techniques, son empressement lors de ses combats, ses mauvais choix et ses états d'énervement l'ont freiné. D'ailleurs, il ne faisait plus courir les promoteurs. Mais Mansour Aw lui accorde une chance de se racheter en l'opposant à Less 2 de l'école de lutte Balla Gaye pour cette présente saison. Reste à trouver la date pour enfin revoir Baye Madione dans ses œuvres avec un nouveau comportement.

Moussa  Dioum : Le puncheur oublié ?

Le chef de l'écurie Parcelles Mbollo avait tout pour s'imposer dans l'arène. Son physique et sa force avaient fait de lui un lutteur craint par ses pairs. Dans le Championnat de lutte avec frappe auquel il a participé, Moussa Dioum a été finaliste après avoir battu Rock Mbalax. Son parcours n'a pas été des meilleurs après cette participation. En 2011, il est battu par Baye Madione. L'année suivante, Sa Thiès le plie. Il se rachète en prenant le dessus sur Ameth Dème, le 10 mai 2013, avant de mordre la poussière le 4 avril 2014 devant Amanekh. Une déconvenue qui l'éloigne des arènes. Le lutteur peine à trouver le bout du tunnel. Ses deux années blanches l'enfoncent. Ses jeunes frères d'écurie, Yanda, Zeum... pendant ce temps, s'imposent. Dans cette présente saison, Moussa Dioum doit impérativement redescendre dans l'arène et tenter de signer son retour (au risque de se faire oublier). Sa carrière a besoin d'un nouveau souffle.

Assy GAYE

 

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