Publié le 24 Apr 2018 - 19:34
LUTTE - SANCTIONS PECUNIAIRES DU CNG

L’arène sénégalaise en colère 

 

Les sanctions financières du Comité national de gestion de la lutte sénégalaise (Cng) a provoqué l’ire des acteurs de la lutte. L’ancienne gloire, Mbaye Guèye, et deux lutteurs, Balla Gaye 2 et Gris Bordeaux, ont fustigé ce système de répression mise en place par Alioune Sarr et ses collaborateurs. 

 

Les membres du Comité national de gestion de la lutte sénégalaise (Cng) sont attaqués ces derniers jours par leurs administrés. Ces derniers reprochent au président de cette structure, Dr Alioune Sarr, et ses collaborateurs d’ordonner des sanctions financières aux lutteurs à la fin de leurs combats. L’amende de 5 millions F Cfa infligée aux lutteurs Balla Gaye 2 et Gris Bordeaux, après leur confrontation du 30 mars 2018, a été la goutte de trop. La première critique acerbe à l’endroit du Cng a été faite par le premier Tigre de Fass, Mbaye Guèye. L’ancienne gloire, réagissant dans les colonnes du journal ‘’Sunu Lamb’’, avait fustigé la sanction de 5,1 millions F Cfa infligée à son poulain Gris Bordeaux. ‘’Trop, c’est trop ! Ils font ce qu’ils veulent avec les sanctions financières !’’ s’était-il indigné. Le grand frère de Moustapha Guèye avait aussi accusé les athlètes : ‘’J’indexe les lutteurs. Ils ne réagissent pas, ils ne disent rien et acceptent sans broncher. Ils doivent faire comme nous’’, avait-il ajouté.

Il a invité les athlètes à se révolter contre l’instance dirigeante de la lutte sénégalaise en observant un mouvement de grève. ‘’En notre temps, on faisait une grève qui pouvait durer 6 mois à 1 an pour protester. Les lutteurs doivent observer une grève de 6 mois pour que la sanction s’arrête afin que le Cng puisse revoir ce règlement. Ils sont les principaux acteurs. Le jour où les lutteurs auront le courage de mener une grève, leur situation va changer’’, a-t-il conseillé.

Après ce réquisitoire de Mbaye Guèye, les principaux concernés, notamment Balla Gaye 2 et Gris Bordeaux, lui ont emboité le pas. Ces deux lutteurs ont profité de leur face-à-face d’après-combat du samedi dernier pour se prononcer sur les sanctions pécuniaires dont ils ont fait l’objet après leur confrontation du 30 mars 2018. Ils disent être victimes du système arbitraire mis en place par Alioune et ses camarades. L’ancien Roi des arènes promet de sonner la révolte si le Cng continue cette pratique : ‘’Je suis prêt à mener une grève pour que cela cesse. Le Cng m’a coupé 1 500 000 F sur mon reliquat pour un coup non intentionnel que j’avais lancé à mon adversaire. Je les invite à revoir leur règlement.’’

Le 3e Tigre de Fass estime que les sanctions financières sont disproportionnées. ‘’Après mon dernier combat avec contre Emeu Sène, le Cng a prélevé 4 millions sur mon cachet. Face à Balla Gaye 2, j’ai perdu encore 5 millions. C’est inadmissible qu’un sportif perde autant d’argent dans une compétition. C’est trop ! Le Cng doit modérer ses sanctions. Nous avons été beaucoup pénalisés dans ce combat, Balla et moi, alors que nous avons lutté dignement’’, a déploré Gris Bordeaux.   

THIERNO KA, CHARGÉ DE LA COMMUNICATION DU CNG

‘’Ils n’ont qu’à respecter les règles‘’

Les critiques émanant des administrés de la lutte n’ont pas ébranlé le Cng. Son vice-président chargé de la communication, Thierno Ka, renseigne que tout est clair. ‘’Les lutteurs n’ont rien à proposer au Cng. Ils n’ont qu’à respecter les règles. Il n’y a pas de débat sur les sanctions financières parce qu’il y a un règlement. Ce texte s’applique à tous les lutteurs. Ce qu’il faut  comprendre, c’est qu’il y a un taux de 15% du reliquat qui est coupé’’, dit-il.

Monsieur Ka précise que les règles sont appliquées par le Cng à la suite de la commission d’une faute sanctionnée par un avertissement. ‘’Les interdits sont fixés et clairement indiqués. Il est porté à la connaissance des lutteurs. Donc si un lutteur commet une infraction par rapports aux interdits, rien ne nous empêche de le sanctionner. Un taux de15% du reliquat est coupé, peu importe le cachet du lutteur. Ils signent un contrat dans lequel tous les interdits y sont précisés. Donc ils n’ont qu’à s’en prendre à eux-mêmes’’, ajoute-t-il.

Interpellé sur la gestion de l’argent coupé sur le reliquat des lutteurs, le vice-président relève que ces sommes sont versées au ministère des Sports.

OUMAR BAYO BA 

 

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