Publié le 29 Aug 2012 - 21:01
MACKY SALL ET LES QUESTIONS DE L'HEURE

Le Sénat à la trappe des inondations et des pressions

 

Le président de la République était très attendu sur les questions qui taraudent les Sénégalais, en l'occurrence les inondations qui frappent le pays et le débat sur la suppression du Sénat. Macky Sall n'a pas déçu les attentes, puisqu'il n'a éludé aucune question. La surprise du chef a été l'annonce de la suppression du Sénat, dans les jours à venir.

 

LUTTE CONTRE LES INONDATIONS  : ''Agir contre les mauvaises pratiques''

 

“C’est l’occasion pour moi, avant de me rendre sur différents sites éprouvés, de présenter mes condoléances à toutes les familles de victimes. Les catastrophes naturelles, comme les tragédies, du fait de l’action humaine, constituent généralement des points d’un nouveau départ pour les peuples. Nous ne devrons pas rater, cette fois-ci, le nécessaire virage pour emprunter les chemins vers d’autres rivages. Oui, il faut agir, ici et maintenant ! Agir contre nos mauvaises attitudes, agir contre nos mauvaises pratiques. L’épreuve que notre pays traverse, à travers ces pluies diluviennes, a révélé l’immense capacité du peuple sénégalais à faire preuve de solidarité, lorsque les enjeux le recommandent. Je voudrais saluer les gestes divers de générosité et de disponibilité. Je salue l’acte posé par le vénérable Khalife général des mourides Serigne Sidy Mokhtar Mbacké, acte généreux et appréciable. La grandeur des peuples se mesure à la hauteur de leur engagement dans les causes communes, de leur sens de l’intérêt général, mais surtout de leur capacité de savoir que le voisin est une partie d'eux-mêmes. L’État ne saurait être en dehors de cet élan collectif, de cet élan patriotique, de cet élan exceptionnel de générosité, de partage et de solidarité (…).

 

SUPPRESSION DU SÉNAT  : ''Procédure d’urgence d'un projet de loi constitutionnel''

 

J’ai décidé que l’État va consacrer des ressources substantielles à la recherche de solutions structurelles aux inondations récurrentes, qui causent tant de malheurs, de douleurs et de souffrances aux populations. Le cœur de mon ambition pour le Sénégal demeure la satisfaction de chaque Sénégalais et de chaque Sénégalaise qui a droit à une vie décente et digne. Voila pourquoi je tiens aujourd’hui, plus qu’hier, à ce que j’ai appelé le nouvel ordre de priorité, à la primauté de la patrie sur le parti, la réduction du train de vie de l’État au profit de la satisfaction de la demande sociale. Voila pourquoi dans cet esprit, j’ai décidé de soumettre en procédure d’urgence un projet de loi constitutionnel pour la suppression du Sénat. Les ressources prévues pour cette institution, près de 8 milliards, seront ainsi consacrées, entre autres, à la solution des inondations, à travers déjà le projet de gestion des eaux pluviales (PROGEP) où le Sénégal est déjà engagé avec la banque mondiale.

 

Ce projet, nous devrons l’élargir sur l’ensemble du territoire national, avec la mobilisation de plus de 100 milliards, dès la prochaine année. Je saisirai l’ensemble des partenaires du Sénégal pour nous accompagner dans la mobilisation immédiate et la mise en œuvre de telles solutions structurelles. Je saisirai naturellement nos partenaires politiques de la majorité comme de l’opposition, pour les inviter à voter ce projet de loi. Je sais la peine que ressentent les partisans du maintien du Sénat. Il faut savoir opérer une rupture, savoir prendre les bonnes décisions. Certes le sénat peut permettre d’élargir le champ de la représentation populaire de divers types d’acteurs dont les avis sont précieux pour la société, pour sa stabilité et sa cohésion, mais quoi de plus urgent que l’allègement des souffrances de nos peuples dont les attentes constituent le centre de nos préoccupations. L’urgence, c’est de venir à bout des inondations, de trouver des solutions durables, parce que structurelles, afin que les populations ne vivent plus le drame de ces derniers jours. Et sur ce chemin, j’ai décidé que le gouvernement travaille déjà à trouver des sites appropriés pour reloger, dans les meilleures conditions, les familles touchées par ces inondations (…).

 

EXÉCUTION DE PRISONNIERS SÉNÉGALAIS EN GAMBIE  : Macky dénonce le mépris de Jammeh

 

C’est avec consternation que j’ai appris l’exécution des condamnés à mort en Gambie, dans lesquels figuraient deux de nos compatriotes. Nous avons été surpris par le mépris des autorités gambiennes à l’égard du Sénégal qui aurait dû être informé au moins de la décision, par les voies appropriées telle que la convention de Vienne de 1963 sur les relations consulaires. Cela n’a pas été le cas. J’ai demandé au Premier ministre de convoquer l’ambassadeur de Gambie et de lui notifier la position du Sénégal et notre regret, face à cette attitude tout à fait inacceptable. Et demain (aujourd’hui Ndlr), s’il n’est pas là à l’heure de la convocation, il quitte le Sénégal. J’en appelle au président de la République de Gambie Yaya Jammeh, pour qu’il épargne la vie de monsieur Fallou Niang, le troisième condamné et éventuellement que toutes les mesures soient prises dans le sens du droit international, afin que la paix et le bon voisinage puissent continuer à exister entre le Sénégal et la Gambie''.

 

 

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