Publié le 3 Jun 2016 - 20:27
MACKY SALL A L’OCDE

‘‘Faire payer la fiscalité là où se crée la richesse’’

 

L’Organisation de coopération et de développement économiques (Ocde) a reçu le président de la République qui, en dehors de la question fiscale, a abordé trois autres points d’importance.

 

Après les Panama Papers et la tempête fiscale locale agitée par Ousmane Sonko, le président Macky Sall s’attaque à l’évasion fiscale.  Mais à des milliers de kilomètres de Dakar. ‘‘De toute évidence, la première mesure de lutte contre l’évasion fiscale doit consister à faire payer la fiscalité là où se crée la richesse, c’est-à-dire dans les pays où les compagnies mènent leurs activités et tirent leurs profits’’, a-t-il déclaré hier à Paris, lors du comité directeur du centre de développement de l’Ocde.

Or, poursuit-il ‘‘dans beaucoup de nos pays, les activités minières échappent depuis des décennies à la fiscalité, au motif qu’elles ne relèvent de l’industrie, alors que les mêmes activités, considérées comme industrielles dans les pays développés, sont dûment taxées’’. Aussi a-t-il salué les initiatives heureuses de l’Organisation sur la fiscalité internationale, et a réitéré l’appel du Sénégal  à une meilleure coopération contre  toutes les formes de pratiques et activités illégales associées aux flux financiers illicites. ‘‘Quand le financement du développement doit davantage reposer sur l’effort interne,  la lutte contre ces flux devient un impératif de premier ordre’’, a-t-il déclaré.

Les trois défis

Le Président Sall en a profité pour interpeller les partenaires sur les questions communes, dont le défi sécuritaire. ‘‘Le terrorisme est devenu aujourd’hui une menace globale, à la fois pour la sécurité humaine et pour l’économie. Il peut suffire d’un attentat pour que des pans entiers d’une économie se décomposent’’, a-t-il déclaré. Les solutions exclusivement militaires et sécuritaires ayant montré leurs limites, Macky Sall a élevé au même degré de priorité la lutte contre l’ignorance et l’exclusion sociale, qui nourrissent et entretiennent ce fléau. ''Pour tarir les sources qui alimentent le terrorisme, il faut investir dans l’éducation et la formation et dans les activités génératrices d’emplois. Il faut créer les conditions d’un développement inclusif pour que la croissance ne se réduise en une mécanique  autocentrée, sans finalité sociale et humaine’’, estime le chef de l'Etat sénégalais.

Le changement climatique a aussi été l’une de ses préoccupations. Après le constat d’une situation critique à Paris, en décembre dernier, seul le respect des engagements à maintenir le réchauffement en deçà de 2°, est une issue viable, à l’en croire. ‘‘En comparaison des périls encourus, le coût de ces engagements est dérisoire’’, a estimé Macky Sall. Quant à  la  migration si le président soutient le dispositif Frontex entre l’Europe et l’Afrique et le combat contre l’émigration clandestine. Il a cependant plaidé pour les conditions de migration et d’insertion légales des étudiants, chercheurs et opérateurs économiques surtout dans un pays où l’apport annuel de la diaspora dépasse le milliard de dollars.

OUSMANE LAYE DIOP

 

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