En marge de sa tournée économique qui l’a conduit hier dans les localités de Kaffrine, Koungheul et Tambacounda, le président de la République a prévenu l’opposition qu’il ne saurait laisser le désordre s’installer dans le pays.

C’est depuis le village de Saré Bamol situé dans la commune de Ndoga Babacar, dans la région de Tambacounda, que le président de la République a apporté la réplique à l’opposition. Macky Sall qui a procédé à l’inauguration du forage de cette localité a profité de l’occasion pour mettre en garde les leaders du Front pour la défense du Sénégal/Mankoo wattu Senegaal. ‘’Nous ne saurions laisser le désordre s’installer dans ce pays’’, a-t-il déclaré en guise d’avertissement. Le chef de l’Etat, tel un chef de guerre devant ses troupes, a tenu à rappeler à l’opposition que même si la liberté de marcher est garantie par la constitution, elle est encadrée par celle-ci. ‘’La liberté de marcher est garantie mais elle est encadrée. Liberté ne signifie pas anarchie’’, a-t-il soutenu devant un parterre de militants et sympathisants qui se sont fortement mobilisés pour l’accueillir dans cette partie du Sénégal oriental.

Dans la même veine, le président de la République s’est inscrit en faux contre les allégations de l’opposition. Celle-ci, après la répression de sa marche du vendredi 14 octobre dernier, a dénoncé une violation flagrante des libertés, notamment celle de manifester. Mais selon le chef de l’Etat, ‘’les libertés ne sont pas menacées, elles seront exercées dans les conditions que prévoient la loi et les règlements’’. ‘’Je tiens à rassurer tous les Sénégalais ainsi que la communauté internationale sur la position du Sénégal en matière de démocratie et de droits de l’Homme. La démocratie et les libertés s’exercent. La liberté d’information est totale dans ce pays. Aucun Sénégalais, en tout cas de bonne foi, ne peut dire que la presse est bâillonnée ou qu’il y a une quelconque tentative d’entraver cette liberté fondamentale’’, rumine le Président Macky Sall.

Pour le chef de l’Etat, l’opposition et la majorité doivent pouvoir s’accorder sur l’essentiel pendant des évènements comme celui du vendredi 14 octobre. Selon lui, il faut simplement que les acteurs qui sont en jeu puissent dialoguer avec les autorités administratives pour s’accorder sur les conditions de lieu et de temps où ces manifestations doivent être organisées. ‘’Je pense qu’il y a eu un quiproquo, un malentendu. Certainement à l’avenir, nous veillerons tous à ce qu’il y ait cet accord avant l’organisation de manifestation de cette nature afin que les gens puissent librement exercer ce droit citoyen mais dans l’ordre et la discipline’’, a-t-il soutenu.

‘’La démocratie et la liberté ne sauront souffrir sous mon magistère’’

Réitérant à l’opinion nationale et internationale tout son engagement à renforcer la démocratie sénégalaise et la transparence dans la gestion des affaires publiques de l’Etat, le Président Macky Sall a rappelé que c’est la première fois dans notre pays que les questions de transparence ont atteint le niveau que nous avons avec toutes les institutions qui ont été mises en place pour la promotion de cette transparence dans les affaires publiques. Tout en invoquant le rapport 2014 de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE) publié avant-hier, Macky Sall souligne que la gestion des ressources du pays n’a jamais été aussi transparente qu’elle l’est présentement.

‘’C’est sous mon magistère que le Sénégal a adhéré pour la première fois à cette initiative internationale qui consiste à publier et à faire certifier l’ensemble des ressources issues de l’industrie extractive. C’est sous mon magistère que l’OFNAC a été mis en place et que le président de la République fait sa déclaration de patrimoine après avoir été élu. Aujourd’hui, l’ensemble des membres du gouvernement ont tous déposé leur déclaration de patrimoine ainsi que les personnes assujetties. C’est une première au Sénégal, il faut s’en féliciter parce que nous sommes dans un processus de renforcement du code d’intégrité de notre pays. Donc la démocratie et la liberté ne sauront souffrir sous mon magistère’’, déclare-t-il.

ASSANE MBAYE (envoyé spécial)