Publié le 14 Mar 2016 - 21:07
MACKY SALL SUR LA CAPACITE DE L’AFRIQUE À REMBOURSER SA DETTE

‘’Il n’y a pas plus de risques à Dakar qu’à Paris ou en Grèce’’

 

L’Afrique a du mal à accéder aux capitaux étrangers. Les bailleurs estiment souvent que les Etats africains auront du mal à respecter leurs engagements, à cause des multiples risques qui pèsent sur leurs économies. Une perception que le président de la République Macky Sall trouve imaginaire. A son avis, ‘’il n’y a pas plus de risques à Dakar qu’à Paris ou en Grèce’’.

 

Les pays africains ont généralement du mal à accéder aux capitaux étrangers. Le principal blocage est souvent les risques qui pèsent sur les économies du continent. Le président de la République Macky Sall a profité de la ‘’Rencontre des économistes’’, samedi dernier, pour lever certaines équivoques à ce sujet. A vrai dire, souligne Macky Sall, il n’y aucun risque pour que l’Afrique accède au financement. ‘’Aucun partenaire ne se plaint aujourd’hui parce qu’il n’a pas été payé. Où se situe le risque en Afrique ? On impose à nos pays de payer 4 fois plus cher. C’est un vrai problème. J’aimerais qu’on nous aide sur cette perception du risque qui n’existe que dans la tête’’, s’est offusqué le chef de l’Etat. Il déplore cette image qui est surtout véhiculée par l’Occident. ‘’Il n’y a pas plus de risques à Dakar qu’à Paris ou en Grèce’’, a-t-il déclaré sous une salve d’applaudissements.

L’autre problématique soulevée par Macky Sall, à l’occasion de cette rencontre, a été les longues procédures qu’on impose aux États africains dans le décaissement des financements. Le Président a tout simplement demandé ‘’une simplification des formalités et des procédures, dans le respect des règles de bonne gouvernance’’. ‘’Il y a une bureaucratie outrancière par rapport à nos ambitions et tout cela a été mis en place simplement pour ralentir les décaissements. Il faut dire les choses telles qu’elles sont. Nous devons avancer pour rattraper le retard. Il va falloir imaginer des procédures qui respectent les questions de transparence et qui ne bloquent pas l’activité économique des Etats et des entreprises’’, a poursuivi le Président Sall.

Ces ‘’Rencontres économiques’’ de Dakar ont porté sur le thème : ‘’les leviers de la croissance’’. Cette croissance en Afrique, selon le chef de l’Etat, tient sur plusieurs paradigmes, notamment la sécurité, le développement des ressources humaines. Pour atteindre cette croissance, a-t-il dit, il faut concilier l’économie, le social, l’éthique et l’écologie.

L’énergie, le nœud du problème

D’après le Directeur du Port autonome de Dakar, non moins membre du cercle des économistes, l’Afrique est en train de croître et son taux de croissance représente 4,2% du Pib mondial. D’ici 2050, Cheikh Kanté estime que le taux de croissance de l’Afrique sera multiplié par 7. ‘’L’Afrique est un continent qui décolle, mais n’a pas encore atteint sa vitesse de croisière. Nous avons en Afrique plus de la moitié des terres arables non exploitées, informe-t-il. Ce qui fait dire au Dg du Port autonome de Dakar que ‘’l’Afrique a tous les atouts pour décoller’’.

Cependant, le président de ‘’Fondation Afrique pour l’énergie’’ trouve paradoxal qu’en Afrique plus de 500 millions personnes n’aient pas accès à l’énergie, alors qu’elle est le continent de toutes les énergies renouvelables. Jean Louis Borloo trouve que le sujet central pour le développement du continent, c’est l’énergie. ‘’Ce n’est pas la démocratie qui apporte la lumière, c’est la lumière qui apporte la démocratie’’, affirme M. Borloo. 

ALIOU NGAMBY NDIAYE

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