Publié le 2 May 2016 - 23:46
MACKY SUR LE SECTEUR DE L’EDUCATION

‘’Nous avons réglé l’essentiel des revendications’’

 

A entendre parler le Président de la République, les enseignants n’ont aucune raison d’aller en grève, puisque l’essentiel des accords ont été respectés. Macky Sall dénonce l’état d’un système qui bouffe le 1/3 des recettes, 500 milliards, sans donner de résultats. 

 

En voilà une déclaration qui certainement ne fera pas plaisir aux enseignants de l’Education nationale comme à ceux du privé. Interpellés hier par les secrétaires généraux sur les accords avec les enseignants, le chef de l’Etat est longuement revenu sur cette question, en élevant le ton par moments.  Macky Sall rejette toute idée de non-respect des accords signés. ’’L’Etat a consenti énormément de sacrifices. Nous avons réglé l’essentiel des revendications latentes, depuis 20 ans. On ne peut pas comprendre qu’il y ait des préavis et des grèves perlées’’, s’indigne-t-il. Le président de la République précise que, pour une école de référence, il faut un système stable qui garantit l’équité sociale.  Ce qui est loin d’être le cas aujourd’hui. ‘’On ne peut pas dire qu’on n’a pas respecté les accords. Tout a été respecté. Il reste la mise en œuvre. Tous les mécanismes ont été pris pour la mise en œuvre. Ça doit suffire’’, selon le chef de l’Exécutif.

D’après lui, la seule limite du gouvernement est le budget. Et là, on ne badine pas, puisqu’il y aussi d’autres priorités qui attendent. ‘’Quand on ne peut pas, on ne peut pas. Nous n’avons pas que ça à gérer. C’est un secteur qui compromet l’avenir de la Nation’’, tempête-t-il. Quelques minutes après ces propos, le chef de l’Etat qui était passé à d’autres sujets revient à nouveau sur l’Education. ‘’On ne peut pas faire autant d’efforts et voir l’école qui ne tourne pas. L’Education nationale et l’enseignement supérieur prennent 500 milliards. C’est le 1/3 des recettes et ça ne marche pas. Le niveau ne cesse de baisser’’, s’étrangle-t-il. Parlant de l’enseignement supérieur, il ajoute : ‘’Toutes les questions sont réglées. Le gouvernement a fait tout cela pour qu’on ne rate pas l’année. Il faut que les enseignants nous aident pour des sessions de rattrapage’’.

‘’J’attends le bon moment pour engager les réformes’’

Par ailleurs, le président a aussi abordé le régime indemnitaire dans la fonction publique. D’un ton taquin, il a révélé que le document portant étude du système lui a été filé comme une patate chaude par le ministre de la Fonction publique. Tout en reconnaissant la sensibilité de la question avec des corps qui voudront défendre des acquis, il a promis de s’attaquer au dossier. Car pour lui, il n’est pas normal qu’entre deux fonctionnaires de même grade et de même niveau de formation que l’un ait 5 fois plus que l’autre. Cependant, pour ne pas provoquer des illusions, il a tenu à faire une précision de taille : ‘’Il ne faut pas s’attendre à ce qu’on aligne tout le monde dans le sens du haut. Ce n’est pas possible’’. Autrement dit, ceux qui ont des indemnités colossales peuvent s’attendre à les perdre.

Il reste toutefois une question en suspens. A quand le règlement de ce problème ? ‘’J’attends le bon moment pour engager les réformes’’. Une autre déclaration qui risque de piquer au vif des enseignants qui attendent encore le rapport final de l’étude. 

BABACAR WILLANE

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