Publié le 1 Jan 2013 - 04:15
MAGAL TOUBA

 Les goorgoorlu sont à la fête

 

Le grand Magal de Touba draine du monde. De partout, les gens arrivent avec leurs espoirs, leurs produits et leurs rêves. Au Magal de tous, la chance aux plus dégourdis. EnQuête vous plonge dans différents milieux professionnels qui tirent profit de l'événement comme rarement dans l'année.

 

Cireur de chaussures : jusqu’à 15 mille CFA par jour

 

Il s’appelle Hamidou Ndiaye, cireur de chaussures officiant aux abords du mur de la résidence Khadimou Rassoul, en plein centre ville de Touba. La vingtaine révolue, ce jeune Hal Pular venu de Dakar tient à fructifier son business lors de l'événement. ‘’Avec une bande de copains, nous venons chaque année au Magal pour exercer notre métier ; ici les affaires se portent au mieux en cette période’’, souligne Hamidou entre deux passages de brosse sur une chaussure en manque de noirceur. ‘’Il m’arrive de faire un chiffre d’affaire journalier de 10 à 15 mille francs par jour en période de Magal’’, confie le jeune homme, au teint noir et à la taille moyenne. Accroupis à même le sol, le Magal est incontournable pour ces jeunes gens, qui rappellent qu'à Dakar les recettes sont en dessous de 5000 francs Cfa par jour.

 

Taximan : un versement quotidien inespéré

 

En période de Magal, les taximans de la sainte ville ne se reposent guère. On les voit au garage en pleine action, snobant bien souvent certains usagers. Eh oui, le Magal donne des ailes et pour les taximans, c’est une traite qu’il ne faut rater sous aucun prétexte. Les courses sont interminables devant cette marée humaine qui ne cesse de prendre d’assaut Touba. En cette période, un taximan gagne entre 30 et 40 mille par jour, nous dit Modou Lô, taximan adulé dans le coin. Le seul hic selon lui, c’est que ‘’plus le Magal avance, plus la ville devient étroite et cela n’arrange pas notre travail, car on perd beaucoup de temps dans les embouteillages même si nos gains augmentent’’. Modou pense à l’achat du carburant même s’il reconnaît qu’en tout état de cause, le Magal fait faire des bénéfices grandissimes. En période hors Magal, un taximan de Touba peine à rentrer chez lui avec 7 000 francs Cfa.

 

Mendiant : 10 000 francs de gain quotidien

 

Les mendiants sont partout à Touba et ils viennent de partout. Sur des chaises roulantes, assis à même le sol en face des portes de la mosquée, en béquille, bâton…la main est tendue de partout, les gains en provenance de tous les horizons. Ismaïla, bien installé sur sa chaise roulante, roule sur des pièces de monnaie. En ces temps qui courent, il a accepté de partager avec nous ses gains quotidiens, du moins en parole. ‘’J’ai au moins dix mille francs Cfa par jour et le jour du Magal, je peux avoir entre 15 et 20 mille’’. En période normale, Ismaïla et ses autres camarades triment pour réunir 2 000 francs/jours. Pour Djibril, dont l’étalage jouxte le jet d’eau qui fait face à la mosquée, la célébration du départ en exil de Serigne Touba Magal a une dimension mondiale dont profite tout le monde. Venu de la Gambie, il en est à son 12e Magal. ‘’Je gagne beaucoup ici, c’est pourquoi je viens toujours’’, laisse-t-il entendre sans en dire plus.

 

Charretier : 20 à 25 mille francs par jour en période de Magal

 

Ils font incontestablement partie du décor à Touba. Le transport des pèlerins dans la ville sainte, c’est aussi l’affaire des charretiers, même s’ils sont obligés de jouer au chat et à la souris avec des forces de l’ordre qui les traquent comme transporteurs de secondes zones. Moussa Dione a conduit sa charrette de Diourbel à Touba. D’autres viennent souvent du Saloum, des villages de la région de Thiès pour bénéficier des grâces du Magal. A 100 francs la course, les charretiers, confient avoir jusqu’à 20 mille francs en période de Magal. Ablaye Diouf, charretier officiant à Touba, explique qu’en période normale, les gains journaliers tournent autours de 5 000 francs/jour..

 

Tefancké : environ 40 moutons vendus par jour

 

Les vendeurs de moutons, communément appelés Téfanckés, s’organisent et arrivent à Touba avec des camions de bêtes. Sur place, le produit trouve vite acquéreur parce qu’à Touba, chacun veut sacrifier au rituel du Magal. «Il nous arrivent de vendre 40 moutons par jours, le prix le plus bas étant 25 000 francs», dit l'un d'eux.

 

AMADOU NDIAYE (ENVOYÉ SPÉCIAL)

 

 

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