Publié le 7 Dec 2015 - 15:59
MAHAMMAD BOUN ABDALLAH DIONNE A L’OUVERTURE DE LA FIDAK

‘’Nous devons travailler à l’instauration d’une zone de libre-échange’’

 

Le Premier ministre Mahammad Boun Abdallah Dionne a demandé ce samedi aux pays africains de travailler à l’instauration d’une zone de libre-échange afin, dit-il,  de faciliter le commerce interafricain.

 

La 24ème édition de la Foire Internationale de Dakar (FIDAK) s’est ouverte ce samedi avec comme invité d’honneur le Cameroun. Selon le Premier ministre Mahammad Boun Abdallah Dionne qui a présidé la cérémonie dont le thème est ‘’facilitation des échanges et développement régional défis et opportunités’’, ce choix du thème découle d’une volonté de corriger une situation à bien des égards peu enviable du continent.

‘’Nos performances en matière d’échange interafricain sont encore très peu. Les chiffres qui l’illustrent sont à la fois éloquents et cruels. Alors que le volume des échanges inter-asiatiques et intra-européens tourne respectivement autour de 52% et de 72%, celui des échanges interafricains peine à franchir  le seuil de 12%. L’Afrique, à l’exclusion des pays méditerranéens, reste une des zones où le commerce international est le plus coûteux’’, a soutenu le Premier ministre sénégalais. Ainsi, de l’avis de ce dernier, onze des pays dans lesquels le coût des exportations est le plus élevé dans le monde sont situés en Afrique, dont un en Afrique de l’ouest et 6 en Afrique centrale.

En moyenne, ‘’il faut 33 jours pour transiter en Afrique subsaharienne contre 11 jours dans les pays de l’OCD. L’exportation d’un conteneur normalisé, prend en moyenne 37 jours pour un coût de 2 567 dollars alors qu’il prend 22 jours pour un coût de 958 dollars pour l’Asie du sud-est et le Pacifique. Face à ces chiffres éloquents d’enseignement et lourds de défis, il nous faut agir vite pour lever ces obstacles dont les plus saillants demeurent la fragmentation géographique et économique, le manque d’infrastructures, la faiblesse du secteur manufacturier et désormais le terrorisme’’, a souligné M. Dionne.

Ce constat, a dit le ministre, les interpelle tous au regard de tout le potentiel que le continent et ses populations gagneraient en organisant des flux commerciaux plus intenses et plus fluides pour notre production et nos produits. Sur ce, il demande aux pays de travailler à l’instauration d’une zone de libre-échange. ‘’On en parle mais ça tarde. Il faut aussi œuvrer à une réalisation de corridor et d’infrastructures au plan sous régional à travers le Nepad. C’est seulement dans ces conditions que nous pouvons envisager un saut qualitatif dans la nécessaire intensification de nos échanges’’, a soutenu Mahammad Dionne.

 Aussi, selon le PM, dans un contexte actuel de globalisation et de concurrence, il y a un réel besoin à développer le commerce ‘’à nos portes et à nos voisins les plus immédiats’’. ‘’La facilitation des échanges est devenue un enjeu au plan interafricain et entre l’Afrique et le reste du monde. Elle est devenue un défi mais également une opportunité pour nos pays de s’inscrire dans la voie de l’émergence à travers des stratégies axées sur la simplification, la vulgarisation et l’harmonisation des procédures relatives au commerce international’’, a-t-il conclu.

De son côté, le ministre délégué  chargé des Relations extérieurs du Cameroun Adoum Gargoum a lancé un appel pour l’unité des pays africains pour mieux faire face aux différents défis du continent. ‘’Nous sommes malheureusement victimes des gens qui n’ont ni foi ni loi, qui ne savent même pas ce qu’ils veulent. Ils veulent apprendre l’islam aux gens qui sont musulmans ; nous les combattons fermement. Nous combattons les terroristes et nous sommes en train de les vaincre et bientôt ce ne sera qu’un mauvais souvenir. Il  faut que nous soyons unis et solidaires pour vaincre ce mal du siècle’’, a lancé M. Gargoum.

VIVIANE DIATTA

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