Publié le 15 Jul 2015 - 13:01
MAIRIE DE DAKAR-PLATEAU

Les ‘ambulants’ réclament une délégation spéciale 

 

Les relations entre autorités municipales dakaroises, celles du Plateau notamment, et les marchands ambulants sont de plus en plus exécrables. Dernière sortie en date hier, où les vendeurs recadrent Barthélémy Dias et demandent une délégation spéciale pour dégommer le maire socialiste de Dakar-Plateau.

 

Alioune Ndoye et Barthélémy Dias sont décidément honnis des marchands ambulants. Après des revendications purement corporatistes, les vendeurs, sur le pied de guerre, ont posé des revendications beaucoup plus tendancieuses. Macodou Sall, président des Ambulants et commerçants républicains (ACR),  a fait honneur au caractère politique de sa structure. ‘‘En tant que responsables du secteur informel, nous interpellons le chef de l’Etat, car il coiffe tout le monde. Qu’il mette une délégation spéciale à la mairie du Plateau. Avec l’incendie à Petersen, l’interrogatoire du maire à la Sûreté urbaine, et les menaces du maire Alioune Ndoye de poursuivre les déguerpissements,  l’Etat doit prendre ses responsabilités.

Nous l’attendons de pied ferme, de toute façon’’, clame-t-il. Plus précis dans ses exigences, il déclare que ‘‘les gens de la mairie ne sont que des faux alliés qui le trompent tout le temps. Ils font partie de BBY, mais travaillent en sous-main pour leur propre compte’’. ‘’Les sorties de Barthélémy Dias, concordantes avec celles du maire Alioune Ndoye, montrent que l’agenda des socialistes est bien esquissé. Pourquoi ne pas être sur nos gardes, nous républicains ?‘’ se demande-t-il.

Bien que Dakar-plateau soit loin de la juridiction de Barthélémy Dias, le maire de Mermoz Sacré-Cœur a été la cible d’un tir groupé des marchands ambulants, à cause de ses sorties répétées contre eux. ‘‘On a investi le créneau, depuis longtemps, en ne faisant qu’acheter et vendre. Ce n’est pas parce qu’on ne porte pas le nom Dias que nous ne sommes pas de Dakar. Nous sommes bien des autochtones alors que Dias nous a même comparé à des voleurs’’, fulmine Alioune Samb, président des ambulants de Touba-Jean Jaurès. Ces marchands l’accusent de trafic d’influence qu’il exercerait sur Alioune Ndoye avec lequel il n’ont jamais eu de problèmes depuis 2009, selon Alioune Thiam. ‘‘S’il marche dans les combines du maire de Mermoz Sacré-Cœur, ce sera à son désavantage’’, poursuit-il. Le représentant des marchands trouve même des circonstances atténuantes au maire du Plateau pour le déguerpissement de Petersen. ‘‘Il ne l’a pas fait de concert avec nous, sinon ces démolitions et cet incendie n’auraient jamais eu lieu’’, poursuit-il.

Tout n’est pas mauvais dans la délocalisation entreprise par Alioune Ndoye. Mais les ambulants désirent qu’on leur laisse les avenues Jean Jaurès et Peytavin. Le deadline du 31 décembre pour libérer ces artères ‘‘parait extrêmement malvenu’’.  

Félix Eboué hors de prix

Le centre commercial Félix-Eboué, le point de chute proposé par la mairie, héritage du maire Khalifa Sall, ne réjouit pas les marchands, outre mesure. En effet, pour un box ouvert au troisième étage, le prix le plus accessible, le prix unitaire est de 477 mille F Cfa avec un apport de 20%, c’est-à-dire 95 mille 400 F Cfa, pour un reliquat de 381 mille 600 F Cfa à payer en 624 jours. Les plus chers se trouvent au rez-de-chaussée où le prix unitaire est 777 mille F Cfa. Pour les cantines, les prix sont encore plus chers, car le deuxième étage est à 971 mille 484 F Cfa ; le premier à 1 million 71 mille 484 FCfa et le rez-de-chaussée à 1 million 171 mille 484 F Cfa pour un apport de 234 mille. ‘‘Mais où voulez-vous que les marchands ambulants trouvent de pareilles sommes ?’’ s’indigne-t-il. Pis, renforce son compère, le site est disponible mais a été cédé à des commerçants qui ont accaparé les emplacements les plus favorables, selon Macodou Sall. 

Ousmane Laye Diop

 

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