Publié le 18 Jun 2012 - 11:30
MALICK NOËL SECK Vs TANOR DIENG

Choisir l’avenir ou l’autodestruction du PS

Ousmane Tanor Dieng à gauche, Malick Noël Seck

 

Il faut plutôt saluer le courage de Malik Noël Seck, car le débat s’impose depuis très longtemps. Il est de notoriété publique que le produit Tanor n’est pas vendable. Les gens qui ont l’habitude de descendre sur le terrain politique le savent pertinemment. C’est plutôt l’habitude de responsables comme Khalifa Sall, Aïssata Tall Sall, Aminata Mbengue Ndiaye et dans une certaine mesure Jacques Baudin qui est très inquiétant.

 

Un simple militant peut le penser et le garder pour lui mais pas des responsables de haut niveau dans le parti.

 

Ouvrons le débat. Tanor a dit qu’il ne se représentera plus. On est d’accord avec lui. Là ne se trouve justement pas le débat. La question est de savoir pour combien de temps encore il restera Secrétaire général du Parti socialiste.

 

Ousmane Tanor Dieng incarne le passé du parti socialiste. Les gens continuent de lier son image à celui des années de pouvoir, d’arrogance, de suffisance. Les Sénégalais a du mal à oublier.

 

Exclure Malick Noël Seck parce qu’il a osé poser le débat serait enclencher le processus d’autodestruction du Ps. D’ailleurs, Ousmane Tanor Dieng ne doit pas cautionner cette exclusion. Car il est aberrant de vouloir sacrifier l’avenir pour le passer. Passer outre équivaudra à poser le premier (véritable) acte de liquidation réelle de ce beau parti. Et nous le mettrons sur le bilan (déjà peu reluisant, faut-il le rappeler) de Tanor. Il faut juste rappeler, et il est important de le faire, que lorsque Tanor a pris les reines du parti, de grands dignitaires ont pris le sens inverse à cause de divergences de point de vue. Il ne faut pas qu’il quitte le parti en en excluant une partie de sa jeunesse. Ce serait dommage. Catastrophique même ! Le processus d’autodestruction est déclenché et c’est Ousmane Tanor Dieng qui a actionné la mutinerie.

 

 

«Ouvrons le débat»

 

Pourquoi Ousmane Tanor Dieng ne s’est pas démis tout juste après les élections ? Il devait le faire car c’est ça qui est normal. Il devait suivre l’exemple de Jospin en France. Le Ps peut survivre au départ de Ousmane Tanor. Quoique d’un rôle important, il n’est pas indispensable.

 

Le rapport du comité de discipline a été mis, j’en suis sûr, sur le bureau du Secrétaire général, mais notre plus grand souhait c’est que ces personnes de valeurs qui l’on produit lui recommandent d’ouvrir le débat. Pour éclairer les militants, car Malick Noël Seck a dit tout haut ce que beaucoup de militants pensent….mais tout bas.

 

La preuve par les chiffres. D’autant plus que les chiffres sont là pour prouver que chaque année passée par les socialistes sous Tanor les enfoncent davantage dans les abysses de la représentativité au Sénégal. La chute de l’électorat socialiste de 2000 à notre jour est simplement accablante. On dirait une chute libre. Élection présidentielle de 2000 : 687 969 soit 41,51 ; Élection de 2007 : 464 287 soit 13,56 % ; Élection 2012 : 305 924 soit 11,30 %.

 

Il faut dans ces chiffres comprendre deux choses fondamentales :

 

1- Sur les résultats des élections de 2000 la responsabilité d’Ousmane Tanor Dieng est indéniable, n’empêche que nous lui avons fait confiance à nouveau pour diriger le parti.

 

2- Aux dernières élections, le PS a eu 305 924 voix alors que la dernière vente des cartes a affiché un chiffre d’environ 350 000.

 

 

«Ousmane Tanor Dieng n'arrive plus à mobiliser»

 

Aujourd'hui, il est clair que Ousmane Tanor Dieng n’arrive plus à mobiliser en dehors des bases du Parti socialiste. Autrement dit, peu de perspectives voire pas du tout. Une des voix de sauvetage est justement d’accepter, de susciter et de poser ce genre de débat introduit par Malick Noël Seck. Qui, est à féliciter.

 

On peut reprocher à Malick Noël Seck d’avoir fait sa sortie dans le sillage de sa non inscription sur les listes électorales, laissant ainsi l’impression d’un frustré. Et là, à la décharge de Tanor il faut lui reconnaître une marge de manœuvre limitée. Parce que coincé entre le marteau de la coalition Benno Bokk Yaakaar et l’enclume de la parité. Poser le débat aussitôt après la présidentielle aurait était plus opportun, mais les effets auraient été moins audibles, à cause de l’euphorie engendrée par la victoire des allies sur le pouvoir sortant. Et puis, de toute façon le sort du Ps ne semblait pas inquiéter outre mesure ses ténors. Ils étaient plutôt préoccupés à se partager une maigre pitance consentie par des libéraux, prônant des valeurs différentes de celles de leurs frères que nous combattons depuis toujours. Mais, des libéraux quand même.

 

Mais honnêtement, le Ps pouvait-il s’attendre à plus ? Le Parti socialiste, malheureusement depuis 2000, est devenu une dot entre les mains du Secrétaire général, qui selon ses humeurs, la donne en caution dans des coalitions glauques aux lendemains incertains. Quid alors de la vision stratégique du chef de parti ?

 

Après la perte de son identité idéologique, le Ps est en train de perdre sa consistance, c’est-à-dire ses militants. Les jeunes de Convergence Socialiste se sont empressés d’exclure Malick Noel Seck de cette structure affilée au parti et reconnu par le bureau politique. Affaiblissant du même coup cet organe, aujourd’hui diabolisé par les amnésiques, mais qui faisait la fierté de son Secrétaire général lors des combats pour la vulgarisation du socialisme et la défense des libertés des citoyens.

 

PS : Monsieur le Secrétaire général, ouvrez le débat. Il s’impose. Malick Noël Seck est une figure importante dans le Ps et dans le paysage politique sénégalais. Il incarne une carte à ne pas brûler par un parti désireux de continuer à compter. A moins que dans votre logique, et comme on le pense, le Ps, vous voulez le finir.

 

Nouroudine DIOP

Responsable Jeunesse Socialiste

25éme coordination Rufisque

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