''Dans des compétitions de ce genre, il y a des matches comme ça. Il y a des jours où rien ne va, rien ne rentre. Mais ce n'est pas faute d'avoir essayé car on a eu beaucoup d'occasions. On a tout fait mais à chaque fois, il y a le gardien, un mauvais rebond ou encore un pied... qui empêche le ballon de rentrer.

Moi ce qui me rend triste, c'est qu'on est là à faire des conclusions hâtives sur cette équipe. Comme je l'ai dit la dernière fois à la fin du match contre la Guinée Équatoriale, j'ai foi en cette équipe, aux joueurs qui la composent et au staff aussi.. On ne peut pas perdre d'un coup les qualités qu'on avait, le jeu qu'on avait produit durant les éliminatoires où on était vraiment costauds dans tous les compartiments de jeu. On se créait des occasions et les 80% allaient au fond des filets.

Là, il y a 5% de nos occasions qui sont allées au fond. C'est comme ça, il faut apprendre de nos erreurs. L'équipe a le temps de grandir, elle est encore jeune. 75% de l'effectif étaient à sa première CAN. Voilà, on a appris maintenant, il faut tirer les bonnes leçons. Il ne faut pas tout faire pour casser cette équipe. Elle a de l'avenir et il faut compter sur elle dans l'avenir.

C'est une défaite anecdotique mais on a tout fait pour gagner. Moi je suis plus triste pour le groupe. Ce n'est pas de la fatigue mais de la frustration, de l'abattement et de la nervosité. A un moment donné, on a baissé les bras et le deuxième but est venu. Il faut persévérer et insister pour rompre ce mauvais sort de défaites qui nous poursuit à la CAN''.

''C'est nous qui prendrons les coups''

''Ce qui me fait plus mal, c'est de voir le résultat par rapport au comportement du groupe qui a été exemplaire durant tout le parcours, du stage à la CAN. Il n'y a pas eu d'écarts, il n y a pas eu de mauvais comportements, il n'y a pas eu de joueurs qui se sont dispersés.

On a toujours été sérieux, on s'est toujours donnés aux entraînements. Il faut rester sur cette voie-là pour progresser. J'ai dit au groupe : ''Les gars, on n'a rien à se reprocher, la volonté divine a fait qu'on n'a pas mis au fond nos occasions. Ça arrive, c'est le destin. Des fois on gagne des fois on perd. Mais il faut rester sur ces bases-là par rapport à notre sérieux, notre comportement...''.

C'est le coach qui fait les choix avec tout le groupe qui était là. Ceux qui n'étaient pas là, ce sont les choix du coach. Mais pas question de polémiquer sur qui est là ou qui n'est pas là. Si je ne suis pas là demain, je continuerai à supporter l'équipe. On est une bande d'amis. Je serais toujours là pour leur rappeler : ''Vous avez beaucoup de qualités et si vous continuez sur cette voie, un jour on gagnera quelque chose Incha'Allah, parce que c'est impossible que ce groupe n'ait pas quelque chose à la fin. Il faut du temps pour construire un groupe, il faut du temps pour avoir un collectif.

Il ne faut pas produire les mêmes erreurs avec l'équipe de France ou une autre. On a une base pour construire quelque chose de solide. On va se relever, c'est clair. Le groupe n'acceptera pas ça car limoger le coach, ce sera casser le groupe. Amara n'a pas gagner le respect de 11 joueurs ou 23 joueurs mais le respect de tous les joueurs sénégalais évoluant dans le monde professionnel.

Je ne parle pas seulement d'Amara mais de Laye Sarr, de Mayacine, de tout le staff. On accepte nous les joueurs les erreurs qu'on a pu commettre par rapport à l'organisation, mais il ne faut pas tout mettre sur le coach. On a l'habitude dans le monde du sport, quand il y a problème, de taper sur la tête du coach. Le coach a l'habitude de se mettre devant nous pour prendre les coups. Mais cette fois-ci, c'est nous (joueurs) qui nous mettrons devant pour prendre les coups parce qu'à un moment donné, il faut qu'on assume aussi''.