Publié le 19 Jul 2018 - 12:43
MANIFESTATION CONTRE LA FRAUDE DES NAVIRES

Greenpeace en guerre contre l’ANAM

 

Des militants de Greenpeace étaient hier devant les locaux de l’Agence nationale des affaires maritimes pour exiger le re-jaugeage des navires de pêche industrielle. Cinq activistes ont été appréhendés au cours de cette manifestationm qvqnt d’être relaxés vers les coups de 22 heures.

 

C’était une folle journée pour les agents de Greenpeace Sénégal. Hier, jusque tard dans la nuit, ils ont fait le pied de grue devant le Commissariat de Dieupeul pour demander la libération de cinq de leurs camarades appréhendés au cours d’une manifestation pacifique. C’était dans la journée, devant les locaux de l’Agence nationale des affaires maritimes du Sénégal (ANAM).

L’organisation non gouvernementale ‘’exigeait la publication de l'état d'avancement du processus de re-jaugeage des navires de pêche industrielle au Sénégal’’. Sur les banderoles, on pouvait lire : ‘’Légitimer la fraude au tonnage des navires, c’est compromettre la pêche’’ ou encore ‘’Re-jaugeage des navires : ANAM où en êtes-vous ?’’. Dans une déclaration, l’organisation explique que le processus de re-jaugeage des navires de pêche industrielle, démarré en 2016, traîne toujours, et ceci malgré les engagements pris par le ministère de la Pêche et de l’Économie maritime ainsi que les lourdes conséquences financières, sociales et écologiques que la fraude au tonnage continue d’engendrer au Sénégal.

‘’Nous demandons au gouvernement de faire le point sur l'état d'avancement de ce processus et de publier les résultats de l'enquête interne diligentée à ce sujet, conformément aux engagements internationaux et régionaux pris par le pays. Sous-déclarer le tonnage brut d’un navire constitue une infraction à la législation du Sénégal et aux conventions internationales’’, peste Ahmed Diamé, chargé de campagne océans à Greenpeace Afrique.

‘’Cette fraude a un impact négatif sur les communautés côtières’’

Les activistes ne comptent reculer d’un iota dans leur volonté d’amener l’État à passer à l’acte. Dans le document, ils rappellent : ‘’La présentation d’un nouveau certificat de jauge était une condition pour l’obtention de la licence de pêche à partir de 2017. En 2016, les autorités de l’ANAM et le Ministre de la Pêche et de l’Économie maritime avaient promis devant tous les Sénégalais que leurs services allaient prendre en charge le problème de la fraude au tonnage et que cette question serait résolue avant la fin de l’année 2016’’. L’organisation regrette que, malgré ces promesses pompeuses, déclamées à grand renfort médiatique, les autorités tardent toujours à les mettre en œuvre. “Deux ans après, ces promesses n’ont pas été tenues. Outre les pertes financières pour le gouvernement sénégalais, cette fraude a un impact négatif sur les communautés côtières, les écosystèmes et les ressources marines’’, affirme Monsieur Diamé.

Ce qui qui irrite le plus les gens de Greenpeace, c’est que cette léthargie intervient alors que, depuis 2015, leur structure a décelé une fraude massive sur la déclaration du tonnage brut de certains navires de pêche industrielle. ‘’Les éléments de cette fraude ont été révélés au grand public en mai 2015 par Greenpeace dans son rapport “Arnaque sur les Côtes Africaines : La face cachée de la pêche chinoise et des sociétés mixtes au Sénégal, en Guinée Bissau et en Guinée. Dans ce rapport, Greenpeace avait révélé que des navires de pêche opérant dans les zones économiques exclusives (ZEE) de ces trois pays présentaient des tonnages bruts sous-déclarés’’, rappellent-ils, furax. Ce n’est que vers les coups de 22 heures que les militants de l’organisation ont été libérés, au grand bonheur de leurs compagnons. 

MOR AMAR

 

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