Publié le 20 Feb 2012 - 10:47
MANIFESTATIONS AU CENTRE-VILLE

Les jeunes Tidianes bravent le ''ndigël'' de Junior

Des jeunes ont envahi le centre-ville hier pour manifester contre la profanation de la ''Zawiya'' El Hadji Malick Sy. Bravant ainsi le ndigël du porte-parole du Khalife.

 

 

Le centre-ville a rompu hier d'avec le calme du dimanche qui y régnait habituellement. Les rues étaient assiégées par des manifestants. Armés de pierres, ils étaient pour le plus grand nombre des talibés ''tidianes''. Ils protestaient contre ce qu’ils appellent la ''profanation'' de la Zawiya El Hadj Malick Sy. Leur lieu de culte. Ils ont ainsi tenu à faire face aux forces de l’ordre malgré le ''ndigël'' d’Abdoul Aziz Sy junior de tout laisser tomber. Très déterminés, les manifestants faisaient face aux policiers sur l’avenue Lamine Guèye. A quelques encablures de la ''Zawiya''. Les gravillons d'une maison démolie à la rue Carnot fournissent les projectiles en pierres. La même maison est aussi le lieu d’approvisionnement en pierres. Des femmes ramassent des pierres et alimentent les hommes. Ces derniers les balancent aux policiers qui sont à moins de 100 mètres d’eux. Ces femmes n’arrêteront qu’à l’appel du muezzin. Elles en profiteront pour rentrer. Certains des manifestants ont sursis à la bataille le temps de la prière de ''Tisbaar''. Les autres continuent le combat. Aux jets de pierres, ils ajoutent des insultes et profèrent des menaces. Nullement démontés, les policiers arborent a priori un calme serein. Ils se protègent avec leurs boucliers en plexiglas. Par moments, ils jettent des lacrymogènes pour les faire reculer ou 'rendent' aux manifestants leurs pierres.

 

En véritables stratèges, les jeunes ont brûlé des tables en bois et du papier journal au milieu de la route. ''Le papier journal permet de ne pas sentir l’effet des gaz lacrymogènes'', renseigne un des manifestants. Ce qui leur permettait de tenir et de faire face aux hommes en bleu. Ayant compris cela, les policiers ont sorti des bombes lacrymogènes dont la senteur est plus forte. Deux ont suffi pour disperser en un tour de main les manifestants ''révolutionnaires''.

 

 

''Un policier tombe''

 

Les jeunes descendent ensuite sur l’avenue Ponty. Ici, ils brûlent des tables et des ordures. Déterminés, ils reviennent à la charge et remettent ça à une centaine de mètres. A peine ont-ils fini qu’une des voitures L 200 de la police arrive. C’est la débandade. On court à qui mieux mieux. Des éléments de la police descendent de la voiture et poursuivent les manifestants. Un d’entre les hommes en bleu réussit à attraper l’un des ''casseurs''. Malheur lui en a pris car le jeune se défait de lui sans difficultés et le policier tombe. Il se relève tout de suite après. Mais le jeune manifestant était déjà loin. Cela n’était que partie remise. Puisqu’une heure après, le pick-up de la Police arrête deux manifestants. En voyant arriver la voiture de la police, deux jeunes courent se réfugier dans une maison. Ils y sont cueillis et embarqués d’une manière brutale. L’un des Policiers les insulte et leur demande de rester tranquilles. Cette arrestation a refroidi les ardeurs de certains qui ont préféré rentrer. C’est aux alentours de 18h que l’intifada a cessé.

 

BIGUE BOB

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