Publié le 27 Apr 2016 - 11:08
MANIFESTATIONS CONTRE LA GREVE DU SUTSAS DE L’HÔPITAL DE SAINT-LOUIS

Affrontements,  ponts barrés, carcasse de véhicule et pneus brûlés

 

Les membres du Syndicat unique des travailleurs de la santé et de l'action sociale (SUTSAS) de l’hôpital de Saint-Louis exaspèrent les populations de Guet-Ndar qui ont déversé hier leur trop-plein de colère dans la rue.

 

Les populations de Saint-Louis, notamment celles de Guet-Ndar, ont une nouvelle fois manifesté hier leur courroux contre les syndicalistes du Sutsas qui sont en grève, depuis des mois, et paralysent la bonne marche de la structure sanitaire régionale. Tôt le matin, des jeunes arborant du rouge ont envahi l’hôpital, en proférant des insultes et des insanités contre le secrétaire général du SUTSAS section Saint-Louis, Dr Abdoul Ndongo, assimilé à un ‘’criminel’’. « Nos parents sont en train de mourir, à cause de ces grévistes », ont martelé les pêcheurs de Guet-Ndar tenant en mains leurs rames. En ce moment, les grévistes étaient en sit-in dans l’enceinte de l’hôpital. Voyant cette meute de jeunes, vociférant, franchir la porte de l’hôpital, certains grévistes ont eu la trouille.

Les malades et autres visiteurs n’ont eu que le temps de céder la place aux manifestants. Mais, raisonnés par les personnes âgées présentes, les jeunes ont rebroussé chemin et pris la direction de la gouvernance. Ils ont été stoppés par des policiers en faction devant les grilles. « Nous voulons voir le gouverneur », ont-ils crié. Un groupuscule est entré au palais et s’est entretenu avec le gouverneur de la région de Saint-Louis. Pendant ce temps, les jeunes, massés devant les grilles, continuaient à manifester déclarant tout haut que les autorités ont intérêt à trouver une solution définitive à la situation de l’hôpital de Saint-Louis.

Une fois la rencontre avec le gouverneur terminée, les jeunes pêcheurs ont pris la direction du pont Moustapha Malick Gaye qui sépare Guet-Ndar des quartiers de Lodo et Sindoné. Là, une carcasse de véhicule a été traînée et installée au beau milieu. Ensuite, les manifestants y ont mis le feu. De ce fait, La Langue de Barbarie a été coupée du reste de l’île. Ensuite, les pêcheurs ont apporté des pirogues qui ont été incendiées à leur tour. Ne s’arrêtant pas en si bon chemin, les manifestants ont rallié le pont Masseck Ndiaye ex-Geôle où des pneus et tas d’ordures ont été brûlés. Alors que le pont est tout neuf. Rapidement, la structure métallique s’est noircie. La fumée était visible de presque toute l’île.

Lorsque les  soldats du feu se sont pointés pour éteindre la carcasse de véhicule et dégager la circulation, ils se sont heurtés au refus des manifestants. Il s’en est suivi des jets de pierres et de gaz lacrymogènes entre les limiers et les jeunes pêcheurs de Guet Ndar. A la nouvelle de la manifestation, la place Faidherbe a été envahie par des curieux venus des quatre coins de Saint-Louis. Ce n’est que vers 14h 30mn que le calme est revenu.

Il faut dire que les grèves du SUTSAS ont fini de lasser les populations de Saint-Louis qui veulent que les autorités administratives trouvent une issue heureuse à la situation. En  5 ans, ces jeunes soulignent que l’établissement sanitaire a connu 6 directeurs. Cette instabilité, à leur avis, est la source de toute cette instabilité. « Trop, c’est trop ! », pestent-ils, tout en pointant un doigt accusateur sur le SUTSAS.

FARA SYLLA (SAINT-LOUIS)

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